Le 13 juillet 1965, dans la torpeur de l'été, les députés français accordent aux femmes mariées l'autonomie financière que leur avait retirée le Code Napoléon. Jusque-là, en se mariant en effet, les femmes perdaient le droit de signer un chèque, d'ouvrir un compte courant ou parapher l'acte d'achat d'une maison. Toutes ces responsabilités étaient dévolues au mari, chef de famille en titre. Et si les femmes souhaitaient exercer une profession, elles devaient obtenir son autorisation.
Portée par le garde des Sceaux Jean Foyer, dans un gouvernement de droite dirigé par Georges Pompidou, sous la présidence du général de Gaulle, la nouvelle loi constitue donc un progrès immense par rapport à la grande régression du XIXe siècle. Elle s'inscrit dans un mouvement d'émancipation qui va prendre corps des deux côtés de l'Atlantique dans les années 1970. En juin 1970, une nouvelle loi supprimera la notion de chef de famille et consacrera l'égalité des époux en matière d'éducation parentale. En 1975 enfin, sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, sera légalisé le divorce par consentement mutuel.
Pour l'heure, à droite comme à gauche, la classe politique reste malgré tout réservée. « Quoi qu'on dise et quoi qu'on veuille, se justifie Jean Foyer, dans le mariage existera toujours une division du travail voulue par la nature. »
Vos réactions à cet article
Recommander cet article
Aucune réaction disponible