Élu triomphalement six mois plus tôt, le Premier ministre Alexis Tsipras demande à ses concitoyens de s’exprimer par référendum, le 5 juillet 2015, sur le plan d’austérité qui lui est imposé par la Commission européenne, le FMI et la Banque centrale européenne. Les Grecs le rejettent à 61%.
Chacun s’attend à une issue dramatique du conflit entre l’État grec et ses créanciers, soit que la Grèce sorte de la zone euro ou de l’Union européenne, soit que les dirigeants européens « mangent leur chapeau ». Mais à la surprise générale, le turbulent ministre grec des Finances Yanis Varoukakis démissionne dès le lendemain, sans doute sur l’injonction de Bruxelles.
Dès lors, face à Alexis Tsipras, le ministre de l’Économie allemand Wolfgang Schauble et le président de la République française François Hollande se répartissent habilement les rôles. Le premier, dans le rôle du « méchant », menace de ses foudres le Grec. Le second, dans le rôle du « gentil », affecte de le défendre. Au terme de négociations harassantes, Alexis Tsipras, prêt à tout accepter pour éviter une sortie de l’Union, se soumet à toutes les conditions de ses créanciers et plus encore. Ses concitoyens, abasourdis, se résignent également, et les députés de la Vouli, le Parlement grec, votent le 16 juillet 2016 le plan européen sans rien lui ôter. La monnaie unique est provisoirement sauvée et la Grèce se satisfait de demeurer dans la grande communauté européenne, quitte à s'y ruiner...
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