Le 1er août 1798, l'amiral anglais Horatio Nelson surprend en rade d'Aboukir, dans le delta du Nil, la flotte française qui a transporté en Égypte le corps expéditionnaire du général Napoléon Bonaparte.
Les navires français se sont ancrés en ligne au plus près du rivage, en vue d'empêcher tout navire ennemi de les prendre à revers. Sur ordre de l'amiral Brueys, ils ont même dû s'enchaîner les uns aux autres et c'est immobiles, à l'ancre, qu'ils vont devoir affronter l'ennemi. Jouant d'audace,
Nelson voit d'un coup d'oeil un étroit passage entre le rivage et les navires ennemis. Une partie de sa flotte s'engage dans l'étroit conduit et prend les navires français à revers. Les canonniers français, déboussolés, n'ont pas le temps de retourner leurs canons vers la côte. Leurs navires sont l'un après l'autre réduits à merci.
L'un des héros du jour est le commandant du Tonnant, Aristide du Petit Thouars (38 ans). Il contraint le Bellérophon à amener son pavillon avant que son navire ne soit lui-même assailli. Les deux bras et une jambe emportés par un boulet, il se fait placer dans un baril de son afin de continuer à donner des ordres jusqu'à son dernier souffle.
François de Brueys saute avec son navire-amiral L'Orient (118 canons) tandis que Villeneuve, celui-là même qui sera défait à Trafalgar, s'échappe avec quelques vaisseaux. Bonaparte se trouve ainsi prisonnier de sa conquête...
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