Le monde au Moyen Âge (622-1453)

Vincent raconte la Corée ancienne (de -194 à 1356)

Histoire de la Corée ancienne (de -194 à 1356)

La Corée est une péninsule qui a toujours été très connectée à la Chine tout en parvenant à forger une identité propre.

L’influence chinoise commence à se manifester vers 3500 av JC avec l’introduction de la culture du millet. L’augmentation démographique favorise la puissance des chefs de clan qui finissent par se regrouper en un royaume à une date mal déterminée, peut-être vers 400 av JC : c’est le début du Gojoseon en Corée du nord.

Une étape essentielle a lieu en 222-221 av JC avec l’unification de la Chine : certains généraux des royaumes conquis partent se réfugier en Corée, notamment Wiman qui parvient à s’emparer du trône de Gojoseon en 194 av JC. Il installe alors sa capitale près de l’actuelle Pyongyang.

Il doit alors lutter contre les prétentions de l’empire chinois : malgré une alliance avec les Xiongu, le Gojoseon finit par être pris en 108 av JC sous le règne de Han Wudi qui installe 4 commanderies à la place.

La résistance coréenne conduit à l’émergence d’une confédération de chefferies qui trouve refuge plus au nord : ces chefferies sont pour la première fois unifiées par Jumong en 37 av JC qui fonde ainsi le royaume de Koguryo. Celui-ci s’étend fortement aux dépens des tribus voisines à la fin du Ier siècle sous le long règne de Taejo. Au siècle suivant, le royaume connaît une centralisation croissante qui renforce l’autorité royale tandis que la Chine des Han s’affaiblit en parallèle.

Les guerres incessantes qui accompagnent l’effondrement de l’empire chinois portent d’abord préjudice au Koguryo qui est envahi par le Wei en 244. Mais les Wei s’effondrent eux-mêmes en 265, ce qui permet au Koguryo de s’accroître fortement vers l’ouest. En 313, il s’empare de la commanderie chinoise de Lelang, ce qui accélère considérablement la diffusion des pratiques chinoises dans le royaume. Le confucianisme se diffuse dans le Koguryo à partir de cette date, et le bouddhisme vers la fin du IVe siècle. Ca encourage l’utilisation de l’écriture chinoise qui est adaptée pour retranscrire la langue coréenne au Ve siècle.

C’est à la même époque que les royaumes de Paekche et de Silla s’agrandissent plus au sud aux dépens des autres états, et la Corée se structure ainsi en 3 royaumes. Les Ve et VIe siècles voient l’épanouissement d’un art de plus en plus influencé par le bouddhisme. L’époque est aussi marquée par des luttes incessantes entre les 3 royaumes, auxquelles s’ajoute la menace persistante des royaumes chinois. C’est finalement le royaume de Silla qui finit par tirer son épingle du jeu : en 554, il remporte une grande victoire contre le Paekche qui s’en trouve durablement affaibli. Puis en 581, la réunification de la Chine crée une nouvelle pression contre le Koguryo : celui-ci parvient à résister aux attaques massives lancées par les Sui de 598 à 614, puis par les Tang de 645 à 648, mais il en sort très affaibli.

L’alliance entre le royaume de Silla et la Chine des Tang achève de faire basculer les équilibres : le Paekche est conquis en 660, puis le Koguryo en 668, et les deux alliés se partagent la péninsule. Au nord, les Tang installent un protectorat placé entre les mains de l’ancien roi du Koguryo en vue d’y apaiser les révoltes, mais celui-ci acquiert très vite une grande autonomie. Finalement, le pays retrouve son indépendance en 698 sous l’action de Daejoyeong qui fonde le royaume de Balhae, au prix du versement d’un tribut à la Chine. Cette division de la Corée en deux royaumes va durer plus de 2 siècles.

Au nord, le Balhae profite de l’affaiblissement des Tang à la fin du VIIIe siècle pour s’étendre vers la Mandchourie. Il s’étend aussi vers le nord-est dans la région de l’actuelle Vladivostok. Le royaume englobe ainsi 2 populations distinctes : les Coréens qui contrôlent tous les rouages de l’Etat et les Malgals ancêtres des mandchous. Le froid favorise le millet comme base d’alimentation tandis que le riz s’impose dans le royaume de Silla.

L’influence chinoise est toujours aussi forte et les 2 royaumes payent tribut à la Chine pour garantir leur indépendance. Le bouddhisme conforte son implantation et les temples se multiplient. L’astrologie est beaucoup pratiquée et le calendrier chinois est adopté. L’époque est marquée par une profonde rivalité entre le Silla et le Balhae, ce qui pousse le premier à conserver son alliance avec la Chine tandis que le second s’allie au Japon.

Le Silla est toutefois secoué par une forte instabilité politique. L’affaiblissement du pouvoir royal favorise l’ascension des pouvoirs locaux. En 900 et 901, ça finit par entraîner l’indépendance de 2 royaumes qui reprennent les noms anciens de Paekche et de Koguryo. Ce dernier est renommé en Koryo peu après, qui donnera son nom à la Corée.

Dans le même temps, l’effondrement des Tang favorise l’irruption de nouveaux peuples venus de Mongolie, les Khitans. Ceux-ci provoquent l’anéantissement du royaume de Balhae en 926, et le Koryo en profite pour en récupérer une petite partie. Peu après en 935, le Koryo récupère le Silla où les rois ont perdu toute forme d’autorité. Cette date marque la première unification de la Corée.

La capitale est implantée à Kaesong tandis que Pyongyang devient une capitale secondaire. Les rois du Koryo s’inspirent beaucoup de l’ancienne organisation de la Chine des Tang pour affermir leur autorité aux dépens des pouvoirs locaux. La littérature se fait essentiellement en langue chinoise et la céramique comme la peinture s’inspirent des modèles chinois. La période est marquée par l’importance accordée aux femmes qui peuvent être propriétaires et héritent à parts égales avec les hommes.

La seule véritable menace est alors l’empire khitan au nord : les Khitans parviennent à détruire la capitale Kaesong en 1010, et le Koryo doit alors leur payer tribut pour conserver son indépendance. A partir de 1126, les Khitans sont renversés par une dynastie de Mandchourie qui fondent le grand Jin à la place, mais le Koryo conserve son statut de tributaire.

Cette relative stabilité est brisée en 1170 par un coup d’état qui porte une caste de militaires au pouvoir. Après trente années de guerres internes, le nouveau régime finit par se stabiliser, juste à temps pour faire face aux Mongols qui viennent de fonder un immense empire sous l’impulsion de Gengis Khan. Ceux-ci envahissent les pays en 1231, mais les Coréens mènent une résistance farouche qui va durer 28 ans. Les Mongols en viennent finalement à bout en 1258, mais ils décident de maintenir la royauté coréenne en place pour faciliter l’administration de la région.

Les exigences mongoles entraînent des impôts très lourds et de fréquentes sollicitations à la guerre, notamment dans les tentatives d’invasion du Japon. Mais l’empire mongol favorise aussi l’introduction d’innovations depuis la Chine : l’imprimerie dès le XIIIe siècle, puis le coton et la poudre à canon au XIVe siècle. L’art reste également florissant à cette époque.

Finalement, lorsque la dynastie mongole commence à s’affaiblir au milieu du XIVe siècle, le pays est prêt à en profiter. Ca va lui permettre d’entamer une nouvelle période faste, celle des Choson, qui va durer jusqu’à la fin du XIXe siècle.

On verra ça dans une future vidéo. En attendant, on va bientôt poursuivre notre voyage vers l’extrême-orient en nous intéressant au Japon ancien.

Vincent Boqueho
Publié ou mis à jour le : 2022-10-05 09:46:12

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