Empereurs romains

Querelles de famille dans la maison d'Auguste

Rome ne s’est pas faite… ni défaite en un jour. Ce grandiose empire qui nous a tant donné offre à son apogée le spectacle d’une perpétuelle empoignade.

Cela commence avec César, assassiné cinq ans après sa prise de pouvoir. Son petit-neveu Auguste est assez chanceux pour mourir dans son lit après un long et glorieux règne. Mais dans le demi-siècle qui suit, de 14 à 69 de notre ère, quel carnage ! Sept empereurs et des meurtres en cascade.

La mort de Germanicus (Nicolas Poussin, 1627, Institute of Arts, Minneapolis)

César et Auguste, deux destins très différents

L'empereur Auguste est traditionnellement associé dans l'imaginaire occidental à son grand-oncle et père adoptif Jules César. Celui-ci, dilettante issu d'une illustre famille patricienne, révéla sur le tard son génie militaire, son courage et son charisme.

À sa mort, le futur Auguste a seulement 19 ans. Heureux dans presque toutes ses entreprises mais sans héritier direct, il adopte sur les instances de sa femme Livie, au terme de sa vie, son beau-fils Tibère, un homme capable mais avec lequel il n'a guère d'affinités. L'empereur s'éteint en pleine gloire à 76 ans, le 19 août de l'an 14 après J.-C., dans les bras de Livie.

Tibère hérite à 56 ans de l'oeuvre immense de César et d'Auguste et Rome lie son destin pour un demi-siècle à la dynastie julio-claudienne, issue tout à la fois de la gens Julia (Auguste) et de la gens Claudia (Livie).

Frise chronologiqueTrahi par le tout-puissant préfet du prétoire Séjean en qui il avait placé toute sa confiance, Tibère va se montrer impitoyable. Il rentre à Rome, le fait condamner par le Sénat, l'exécute sur place et proscrit sa famille et ses proches.  Fuyant les complots, il choisit de se réfugier définitivement à Capri.

Au printemps 37, le 16 mars, le voilà qui étouffe et s'évanouit, victime d'une crise cardiaque. On le croit mort. Las, il revient à lui. Jugeant qu'il avait assez vécu, le nouveau préfet du prétoire Macron prend le parti de l'étouffer. Il a 79 ans.

Excès en tous genres

L'avènement de Caligula (25 ans) se présente sous les meilleurs auspices. Le jeune homme desserre les cordons de la bourse et proclame une amnistie générale.

Mais le rêve ne dure pas. Au bout de sept ou huit mois, en octobre 37, son attitude change du tout au tout, sans doute à la suite d'une maladie neuronale. Il devient imprévisible et violent et finit assassiné à 28 ans par les officiers de sa garde.

MessalineMaîtres de l'empire et ne sachant qu'en faire, les prétoriens décident de le remettre à l'oncle de l'empereur défunt, Claude (50 ans).

Claude, frère cadet de Germanicus, est le petit-fils de Livie par son père, d'Octavie (soeur d'Auguste) par sa mère. Une fois au pouvoir, il va administrer sagement l'empire en restaurant les traditions.

Mais il va être victime de sa libido. Déjà marié deux fois, Claude épouse ensuite Messaline (14 ans), dont il a deux enfants, Octavie et Britannicus.

Claude, qui approche de la soixantaine, ne veut pas en rester là et jette son dévolu sur sa nièce Agrippine la Jeune, de vingt-six ans sa cadette. Elle est la soeur du défunt Caligula et, d'un premier mariage, a eu un fils, Néron.

Elle empoisonne l'empereur et convainc la garde prétorienne de proclamer Néron empereur. 

Néron se montre d'abord bienveillant et débonnaire avant de sombrer dans la démesure. Il est déclaré ennemi public par le Sénat et contraint au suicide. Sa mort met fin à la dynastie julio-claudienne et ouvre une brève période de guerre civile, l'« année des quatre empereurs ».

L'empire romain à son apogée

Cliquez pour agrandir
L'empire romain à son apogée (cartographie Herodote.net)
Cette carte montre l'empire romain dans sa plus grande extension (fin du Ier siècle après J.-C.). Au centre de cet immense empire était la mer Méditerranée, que les Romains appelaient avec orgueil et non sans justesse Mare Nostrum (Notre mer).

Cet empire est aujourd'hui éclaté en États rivaux que divisent la langue, la politique, la religion, la société et l'économie.


Publié ou mis à jour le : 2019-03-19 19:29:28
Grabinoulor (27-03-2016 23:36:13)

Il me semble que Marguerite Yourcenar, dans son ouvrage passionnant Les Mémoires d'Hadrien, affirme l'homosexualité d'Hadrien au point que sa femme se consolait qu'il la trompâ, puisque c'était av... Lire la suite

Gilles (17-02-2016 21:26:01)

Il n'est vraiment de valeurs que d'hommes dans cette Histoire romaine délirante, et l'on peut dire actuellement qu'il nous manque ces valeurs et l'homme qui doit aller avec! Espérons le au plus vite... Lire la suite

Respectez l'orthographe et la bienséance. Les commentaires sont affichés après validation mais n'engagent que leurs auteurs.

Actualités de l'Histoire
Revue de presse et anniversaires

Histoire & multimédia
vidéos, podcasts, animations

Galerie d'images
un régal pour les yeux

Rétrospectives
2005, 2008, 2011, 2015...

L'Antiquité classique
en 36 cartes animées

Frise des personnages
Une exclusivité Herodote.net