« Nos ancêtres les Gaulois » demeurent très présents dans l’imaginaire collectif depuis le XIXe siècle. L'archéologie nous a permis de mieux les connaître et d'apprécier l'originalité de leur civilisation, même si peu de lieux et monuments leur sont associés, du moins avant la conquête romaine. Herodote.net vous suggère quelques pistes et vous invite à partager vos souvenirs et conseils.
Commençons ce « tour de Gaule » par un « prologue » à Marseille.
La cité « phocéenne », ainsi nommée parce qu’elle fut fondée vers 600 avant notre ère par des Grecs originaires de Phocée, en Asie Mineure, conserve de spectaculaires vestiges, en particulier de son activité maritime et portuaire.
Le musée d’histoire de Marseille, rénové en 1983, et le site du port antique (d’époque romaine), dans le jardin des vestiges, rue Barbusse, témoignent de la permanence du site depuis 2600 ans.
En Corse, ce sont les Étrusques qui sont à l’honneur au musée d'archéologie Jérôme-Carcopino à Aléria, où furent découverts environ 200 tombes étrusques.
Les objets découverts montrent l’insertion intense de la région dans les réseaux d’échanges méditerranées.
S’agissant des Gaulois, trois lieux de mémoire s’imposent sans aucun doute.
Commençons par celui de Vix, à la fois le plus récent et le plus ancien. Le plus récent car il ne fut mis au jour qu’en 1953 sur le mont Lassois, près du village de Vix, à quelques kilomètres de Châtillon-sur-Seine, en Côte d’Or. Le plus ancien car il désigne la tombe d'une princesse celte qui vécut autour de 500 avant notre ère, à la fin de la « culture de Hallstatt », une civilisation celte qui précède celle dite « de la Tène ».
Inhumée sur un char d’apparat, avec une torque d’or massif, la princesse était accompagnée dans l’au-delà par divers objets dont un spectaculaire « vase » d’1,65m de hauteur, pouvant contenir de 1100 litres de vin (coupé à l’eau comme il était usuel).
Deux autres tombes à chars trouvées à proximité semblent indiquer que les femmes de pouvoir n’étaient pas une exception chez ce peuple lui aussi fortement inséré dans des réseaux commerciaux lointains puisque le vase vient de Tarente, en Italie du Sud (Grande Grèce) alors que d’autres objets sont d’origine étrusque. Le musée du Pays Châtillonnais – Trésor de Vix est ainsi un lieu incontournable pour les amoureux de la Gaule, dans une région qui pourtant n’en manque pas.
Le deuxième lieu connu de tous est évidemment le plateau de Gergovie. Au milieu des volcans d'Auvergne, il surplombe la plaine de la Limagne à quelques kilomètres de Clermont-Ferrand, sur la commune de La Roche-Blanche (Puy-de-Dôme). C’est là que se dressait l’oppidum des Arvernes, sur un large promontoire dont on comprend sans peine l’intérêt stratégique. En 52, le siège mené par César, dont le camp principal était situé sur la commune d’Orcet, s’acheva sur un échec cuisant pour les Romains.
Au XIXe siècle, sous l’impulsion de Napoléon III, le site devient un des hauts lieux de la mémoire nationale, et en 1900 un monument, d’un goût contestable, fut érigé sur le site. Des fouilles récentes ont permis de mieux connaître les travaux menés par les Romains et surtout l’organisation du site, et un modeste musée a été construit sur place. Ajoutons qu’à moins de 10 kilomètres, le site de Corent, récemment fouillé, a coexisté avec Gergovie, sans qu’on connaisse encore avec certitude les relations que ces deux agglomérations entretenaient.
Comme chacun sait, l’histoire finit mal, quelques mois plus tard, pour Vercingétorix à Alésia. Si certains continuent à contester l’identification du site, l’immense majorité des savants depuis le XIXe siècle considèrent que c’est bien à Alise-Sainte-Reine (Côte d’Or) qu’eu lieu la bataille décisive. Là aussi les fouilles ont révélé de nombreuses traces de combats. Là aussi, un musée met en valeur l’histoire du lieu.
La visite de ce Muséoparc, didactique et très accessible aux enfants, se doit d'être complétée par une ascension jusqu'au sommet de la colline d’Alésia, dominée par la statue de Vercingétorix. Sur le plateau, à proximité immédiate, on peut également visiter les vestiges de la cité gallo-romaine qui a remplacé l'oppidum gaulois.
À ces trois lieux majeurs, il convient d’en ajouter un quatrième, situé à 120km d’Alésia (un chemin de randonnée les relie) : Bibracte, sur le Mont Beuvray, capitale des Éduens. Ce peuple depuis longtemps allié à Rome avait érigé à partir du IIème siècle av. J.-C.une imposante agglomération de 200 hectares sur ce site, fouillé depuis le XIXe siècle. Là encore, Napoléon III donna un élan décisif aux travaux scientifiques qui mirent à jour cette « ville sous la forêt ». La visite du musée (dont la qualité scientifique est remarquable), suivie de celle des fouilles, avec les différents ateliers, les quartiers résidentiels, le tout dans une magnifique forêt, vaut amplement le détour !
Les Gaulois ont aussi laissé leur marque dans le paysage en de très nombreux lieux sans qu’on l’identifie toujours clairement, soit parce que les trouvailles interviennent dans le cadre de fouilles préventives et que les sites sont ensuite transformés, soit parce que les sites gaulois ne sont plus perçus comme tels.
Ainsi, en Bretagne, quelques kilomètres en aval de Dinan sur la Rance, les promeneurs ne réalisent pas nécessairement que le promontoire qui s’avance sur la rivière est un « éperon barré », autrement dit un site gaulois protégé du côté terre par un profond fossé artificiel.
Partout en France, des traces des Gaulois parsèment ainsi le territoire, beaucoup plus discrètes en général que les monuments gallo-romains.
Et vous ? Quels sites gaulois vous inspirent, vous fascinent, vous charment ? Nous attendons vos commentaires !
Souverains français
Vos réactions à cet article
Recommander cet article
Pierre Brivot (15-07-2020 15:39:17)
Possiblement en parlerez-vous un peu plus tard, Capdenac-le-Vieux, proche de Figeac, à la limite du Lot et de l’Aveyron est un site gaulois majeur. Dernier lieu de résistance gaulois il n’y a do... Lire la suite