La Régence (1715-1723)

Le gouvernement controversé de Philippe d'Orléans

Mort le 1er septembre 1715, à près de 77 ans, Louis XIV a pour héritier légitime un enfant de cinq ans, son arrière-petit-fils le duc d'Anjou, qui devient roi sous le nom de Louis XV. En attendant sa majorité, c'est au duc Philippe II d'Orléans (41 ans), neveu du Roi-Soleil, que va revenir la direction du gouvernement.

Comme toutes les périodes de transition, la Régence (1715-1723) se révèle instable et agitée. Les mœurs se dérident et la haute noblesse, longtemps bridée par Louis XIV, prend sa revanche. Elle remplace les bourgeois au gouvernement et impose que lui soient réservées les hautes charges de l’armée et de l’Église.

Le Régent doit faire face à de nombreux complots et aux prétentions du roi d'Espagne Philippe V, petit-fils de Louis XIV. Il doit aussi résorber la dette colossale laissée par le précédent souverain. Au final, malgré la mauvaise réputation qui lui colle encore à la peau, il va se tirer de façon honorable de toutes ces difficultés.

Fabienne Manière

Le lit de justice du 12 septembre 1715, en présence du jeune Louis XV qui confirme la régence pour Philippe d'Orléans. (Roi visible au fond à droit sous un dais). Séance tenue dans la Grande Chambre du Parlement de Paris, Louis-Michel Dumesnil, entre 1715 et 1720, musée national du château de Versailles.

Philippe d'Orléans : toutes les qualités sauf... la principale

À la mort de Louis XIV, Philippe II d'Orléans, né le 4 août 1674 à Saint-Cloud, a déjà 41 ans.

Philippe de France, duc d'Orléans et frère de Louis XIV, portant l'insigne de l'ordre du Saint-Esprit, XVIIe siècle, Pierre Mignard, musée des beaux-arts de Bordeaux.Son père était le frère de Louis XIV, de deux ans plus jeune que ce dernier. Également prénommé Philippe, il fut élevé comme une fille, l'entourage du roi ayant l'obsession d'éviter qu'il ne complote contre son frère, comme avant lui Gaston d'Orléans complota contre son aîné  Louis XIII !

Philippe hérita de Gaston le titre de duc d'Orléans en 1660. Et comme on pouvait s'y attendre, il témoigna d'un penchant pour son sexe qui le dissuada de comploter contre son aîné. Mais il n'en montra pas moins un courage certain et de grandes aptitudes à la guerre. Marié à Henriette d'Angleterre en 1661 et veuf neuf ans plus tard (« Madame se meurt... », Bossuet), il se remaria aussitôt avec la princesse palatine Charlotte Élisabeth de Bavière, dite Liselotte ou plus simplement la Palatine.

Liselotte du Palatinat, la Duchesse d'Orléans en costume de chasse, 1673, Louis Ferdinand Elle le Jeune, Fondation des châteaux et jardins prussiens de Berlin-Brandebourg, Allemagne.Aussi virile que son mari était efféminé, elle sut néanmoins plaire à Louis XIV par sa spontanéité, son franc-parler et sa culture. Grande épistolière (60 000 lettres), elle laissa de la Cour un intéressant témoignage.

Par obligation, le couple  se donne la peine de faire trois enfants, dont le futur Régent, né le 2 août 1674 à Saint-Cloud, et Mlle de Chartres. Après quoi, ils conviennent de faire chambre à part : « Lorsque Son Altesse me fit cette proposition, je lui répondis oui, de bon coeur, Monsieur, j'en serai très contente pourvu que vous ne me haïssiez pas et que vous continuiez à avoir un peu de bonté pour moi... ».

C'est dans ce contexte que grandit Philippe, qui n'est encore que duc de Chartres (il hérite du titre de duc d'Orléans à la mort de son père en 1701). Il est défloré à 13 ans par une comtesse de cinquante ans son aîné. C'est le début d'une vie amoureuse très active, avec en particulier les danseuses et les prostituées qui fréquentent les galeries du Palais-Royal.

Il a parmi ses précepteurs l'abbé Guillaume Dubois, fils d'un apothicaire de Brive. Il l'élève plus tard aux plus hautes fonctions. En attendant, l'abbé arrange son mariage avec Mlle de Blois, l'une des filles de Louis XIV et Mme de Montespan. La princesse palatine s'indigne de cette mésalliance mais n'y peut rien. Philippe lui-même surnomme sa femme « Madame Lucifer » mais lui fait néanmoins huit enfants !

Dans ses Mémoires, Saint-Simon écrit à son sujet : « Le dégoût d'un mariage forcé et si inégal lui fit chercher à se dédommager par d’autres plaisirs ».

Philippe d'Orléans et sa maîtresse, la comtesse Marie-Madeleine de Parabère, Pierre Gobert, 1690.

Philippe, qui a de qui tenir, se montre débauché mais aussi excellent chef de guerre. Son comportement héroïque à la bataille de Neerwinden, le 29 juillet 1693, dans la guerre de la Ligue d'Augsbourg lui vaut l'ire de Louis XIV ! Le vieux roi apprend en effet par des moyens détournés que son fils le duc de Maine, qu'il aime tant, s'est quant à lui comporté comme un pleutre. Du coup, il éloigne le jeune duc de Chartres des armées et de la Cour.

Jean-Philippe d'Orléans, Grand Prieur De France, fils naturel du Régent Philippe d’Orléans et de  Marie-Louise Le Bel de La Boissière de Séry, dite la comtesse d’Argenton, légitimé en 1706, Jean Marc Nattier, XVIIIe siècle.Écarté des affaires pour de longues années, Philippe gaspille ses talents dans l'oisiveté et l'opulence. « Il avait tous les talents excepté celui d'en faire bon usage, » écrit de lui sa mère.

En 1706, coup de théâtre. La France, engagée dans la guerre de la Succession d'Espagne, est menacée d'invasion après la défaite de Villeroy à Ramillies. Le roi se résigne à destituer son vieil ami et le remplace par le duc de Vendôme, naguère commandant de l'armée d'Italie. Et comme il manque de bons généraux, il se décide le 22 juin 1706 à rappeler le duc d'Orléans.

Philippe profite de sa faveur retrouvée pour demander au roi de bien vouloir le fils qu'il a eu de sa maîtresse Mlle de Séry. Accordé. L'enfant devient Grand Prieur et général des galères de France...

En Italie, où le duc doit en référer à deux généraux incapables, La Feuillade et Marsin, les opérations se passent mal et c'est bientôt la retraite devant l'armée du prince Eugène. Heureusement, l'année suivante, Philippe d'Orléans reçoit le commandement suprême de l'armée d'Espagne.

Philippe, duc d'Orléans, Régent de France, Jean Ranc d’après Nicolas Edelinck, XVIIIe siècle. Agrandissement : Philippe, duc d'Orléans, régent de France, Anonyme, XVIIIe siècle, Chantilly, musée Condé.Son armée remporte sans lui une brillante victoire sur les Impériaux à Almanza (Castille-et-Leon). Là-dessus, Philippe d'Orléans, à la tête de ses troupes, prend la direction de la Catalogne et s'empare de la fameuse citadelle de Lérida le 12 octobre 1707.

À Versailles, cependant, quelques grands esprits commencent à trouver que la guerre a assez duré. Le duc de Bourgogne, fils aîné de Monseigneur et petit-fils de Louis XIV, n'est pas près de le penser aussi et suggère à son frère Philippe V d'Espagne d'abdiquer pour le repos du monde.

Philippe d'Orléans, fidèle à la cause de Philippe V, se dit toutefois que si celui-ci venait à renoncer... lui-même pourrait ceindre la couronne. Il évoque le sujet avec tact devant son beau-père, le roi de France.

Mais voilà qu'en 1709, l'un de ses fidèles est arrêté en Espagne avec un mémoire aux termes duquel « les principaux de la première noblesse [espagnole] » se résoudraient, en cas d'abandon de la France, « de mettre à leur tête M. le duc d'Orléans et de sacrifier pour le soutenir leurs biens et leurs vies » (Le Régent, Philippe Erlanger, 1938). Cela a tout l'air d'un complot et le roi a motif de s'en irriter.

Philippe II, duc d'Orléans, régent de France, dans son cabinet de travail, et le futur Louis XV (à droite), école française du XVIIIe siècle, musée national du château de Versailles.

Une nouvelle ère

En juillet 1714, quinze mois avant de mourir, le roi Louis XIV a pris la précaution de rédiger un testament par lequel il institue un Conseil de régence présidé par le duc d'Orléans, fils de son frère Philippe et premier prince du sang.

Mais comme il se méfie de ce débauché qui avait des vues sur le trône, il légitime aussi les deux bâtards qu'il a eus de Mme de Montespan, le duc du Maine et le comte de Toulouse. Il en fait des princes du sang, héritiers possibles du trône. Il confie enfin l'éducation du futur roi au duc du Maine, son fils préféré !

• Haro sur le testament du Roi-Soleil

Il en fut du testament de Louis XIV comme de celui de son père Louis XIII...

Dès le lendemain de la mort du vieux roi et de l'avènement de son arrière-petit-fils Louis XV (5 ans), Philippe d'Orléans fit casser le testament par le Parlement de Paris et se fit reconnaître comme régent « pour exercer pleinement l'autorité royale ». Sage mesure mais en contrepartie de laquelle le duc eut la maladresse de rendre aux parlementaires le droit de remontrances dont ils avaient été privés par Louis XIV et dont ils n'allaient pas tarder à abuser.

Au gouvernement, Philippe d'Orléans s'appuya sur son ancien précepteur l'abbé Dubois qu'il fit entrer au Conseil d'État et dont il fit son ministre des Affaires étrangères puis son principal ministre (ou Premier ministre), tout en lui obtenant la barrette de cardinal.  

En réaction contre l'absolutisme de Louis XIV, le Régent libéra les jansénistes emprisonnés et exila leur ennemi de toujours, le confesseur jésuite du roi défunt, le père Michel Le Tellier. Tirant profit de la paix retrouvée, il licencia aussi 25 000 soldats. Il nomma chancelier le procureur général d'Aguesseau...

Conseil de Régence. Philippe d'Orléans, à gauche, préside le Conseil avec Saint-Simon, archives Issy-les-Moulineaux.

• Vie et mort de la Polysynodie

Il envisagea aussi de remplacer chaque ministre par un conseil composé de grands seigneurs et de conseillers d'État. Cette formule empruntée à l'Espagne avait les faveurs de Fénelon et du duc de Saint-Simon, plus connu comme mémorialiste.

Il y eut donc sept conseils (Affaires étrangères, Guerre, Marine, Finances, Affaires ecclésiastiques, Intérieur, Commerce). L'objectif avoué de cette « Polysynodie », selon Saint-Simon lui-même, était d'écarter la bourgeoisie (la « roture ») du pouvoir et de rendre celui-ci à la noblesse : « Mon dessein était de commencer à mettre la noblesse dans le ministère, avec la dignité et l'autorité qui lui convenaient, aux dépens de la robe et de la plume, et de conduire sagement les choses, pour que peu à peu cette roture perdît toutes les administrations et que seigneurs et toute noblesse fussent peu à peu substitués à tous leurs emplois pour soumettre tout à la noblesse » !

Allégorie de Philippe II, duc d'Orléans, régent du royaume, 1718, Antoine Dieu, musée national du château de Versailles, © RMNGrand Palais.Cette idée fumeuse se solda par des palabres sans fin et des retards dans les affaires de sorte qu'il fallut y renoncer.

Le Régent, voyant son autorité menacée par l'obstruction des parlementaires aux réformes de Law comme par les conspirations de la haute noblesse et les palabres de la polysynodie, se décida à agir en deux temps.

Le 26 août 1718, il réunit inopinément aux Tuileries, à Paris, les 26 membres du Conseil de Régence pour un lit de justice extraordinaire. Au nom du petit roi Louis XV, il fit part de sa volonté de briser l'opposition du Parlement, d'annuler ses arrêts financiers, de limiter son droit de remontrances et de le confiner à ses attributions judiciaires. Enfin, il enleva aux bâtards de Louis XIV, dont le duc du Maine, leur qualité princière et les ramena au rang de pairs du royaume. Chacun s'inclina et les parlementaires eux-mêmes se résignèrent à leur perte de pouvoir.

Le 24 septembre 1718, enfin, d'un trait de plume, Philippe d'Orléans abolit la polysynodie, congédia les soixante-dix ministres et resssuscita les Secrétaires d'État. L'abbé de Saint-Pierre prit innocemment la défense du système et fut pour cela chassé de l'Académie française !

L'autorité du Régent n'en fut dès lors que plus affirmée. Mais il fallut aussi qu'il rabatte le caquet des jansénistes, qui abusaient de leur liberté retrouvée, et pour cela imposa en 1720 l'acceptation sans réserve de la bulle Unigenitus fulminée par le pape Clément XI le 9 septembre 1713. Cette bulle réclamée par le Roi-Soleil avait alors conduit à l'incarcération de deux mille jansénistes.

• Law, magicien de la finance

Pour restaurer les finances du royaume, le Régent avait fait appel à un banquier écossais quelque peu fantasque, John Law, qui émit à partir du 2 mai 1716 des billets acceptés par les caisses royales. Ce premier papier monnaie était gagé sur la mise en valeur de la Louisiane. C’est ainsi que fut fondée en 1718 La Nouvelle-Orléans à l’embouchure du Mississippi, ainsi baptisée en l'honneur du Régent. Mais en 1720, on s'aperçut que trop de billets avaient été émis et le système Law s'effondra. Il aura néanmoins eu le mérite de relancer le commerce et redresser les finances publiques !

Un bilan trouble et sous-évalué

À l'extérieur, le retour de la paix consécutif au traité d'Utrecht de 1713 fut compromis par les visées de Philippe V d'Espagne. Celui-ci prétendait en effet récupérer la Sardaigne, promise au duc de Savoie. Il caressait aussi l'espoir de monter sur le trône de France en cas de mort prématurée de Louis XV !

Le régent de France, Philippe d'Orléans, 1717, Jean-Baptiste Santerre, musée national du château de Versailles.À La Haye, le 4 janvier 1717, Dubois négocia à titre préventif avec son homologue anglais James Stanhope une alliance entre la France, les Provinces-Unies et l'Angleterre. Cette Triple-Alliance fut complétée le 2 août 1718, à Londres, par une Quadruple-Alliance avec le Habsbourg d'Autriche, titulaire du Saint Empire romain germanique. 

La guerre contre l'Espagne éclata finalement sous le prétexte d’un faux-attentat contre le Régent. Elle fut brève. Vaincu, Philippe V fit la paix à La Haye le 20 février 1720 et renonça définitivement à ses droits sur la succession de Louis XV. « Sire, Votre Majesté n'a plus de guerre à soutenir. La paix est faite avec l'Espagne », put déclarer à Louis XV le Régent, heureux et ravi.

Dubois, récompensé en 1722 par la fonction de principal ministre, dont le dernier titulaire avait été Mazarin, mort en 1661, ne profita pas longtemps de son triomphe. Il mourut le 10 août 1723. Le Régent, comme Louis XIV après la mort de Mazarin, assume seul le gouvernement.

Le soir du 2 décembre 1723, avant d'aller voir comme à son habitude le jeune roi Louis XV, il s'accorde du bon temps avec l'une de ses maîtresses, Mme de Phalaris. Voilà que soudain il s'effondre. Sa maîtresse appelle au secours mais personne ne vient, les domestiques ayant été renvoyés par souci de discrétion. Quand arrive son médecin Pierre Chirac, il est trop tard pour une saignée salvatrice ; le Régent est mort d'apoplexie (ancien nom de l'accident vasculaire cérébral, AVC).

Après la mort du Régent, le duc de Bourbon, Premier ministre, voulut marier le roi au plus vite et si possible à une princesse pubère. Peu importe son rang ! C’est ainsi que Louis XV (15 ans) épouse Marie Leszczynska (22 ans), fille d’un roi détrôné de Pologne. L’union sera au demeurant heureuse, au moins pendant une dizaine d’années, et surtout féconde (dix enfants).

Durant les huit années de la Régence, la monarchie absolue instaurée par Louis XIV et ses grands ministres a connu de sévères secousses et, malgré la prospérité retrouvée et la paix intérieure, les rois Louis XV et Louis XVI n'allaient jamais renouer avec le prestige et l'autorité dont avait joui leur aïeul...

Les « roués » chassent les « dévots »

Pendant les trente dernières années du règne de Louis XIV, la cour de Versailles avait sombré dans la dévotion... et l'ennui. Les courtisans s'obligeaient à suivre l'exemple du roi et de Mme de Maintenon, en conformité avec l'aphorisme de La Bruyère : « Un dévot est celui qui, sous un roi athée, serait athée ». Sitôt que le roi fut mort, ils jetèrent le masque et prirent cette fois exemple sur le Régent.
Lui-même, après chaque journée de travail, avait coutume de congédier ses valets et de faire fermer les portes du Palais-Royal. Il s'offrait alors un « petit souper » avec ses amis de débauche, des courtisanes et des dames de la haute société, sa maîtresse en titre la comtesse de Parabère et même sa fille Élisabeth, dite Joufflotte, jamais la dernière en matière de dévergondage et licence. L'abbé Dubois est suspecté d'y avoir participé mais il n'y a de cela aucune preuve, selon l'historien Alexandre Dupilet. Ces joyeux compères se qualifiaient eux-mêmes de « roués » (tout juste bons pour le supplice de la roue), par opposition aux dévots.
Aristocrates et bourgeois se ruèrent sur les bals et mascarades. Le premier ouvrit à Paris le soir du 2 janvier 1716 et dura toute la nuit. Le Régent y assista en personne et dansa comme tout le monde, sans protocole ni excès de politesse.
Le cinéaste Bertrand Tavernier a montré la Régence et ses mœurs débridées dans un chef-d'œuvre cinématographique, Que la fête commence (1975)... tout en donnant du Régent (Philippe Noiret), de façon exagérée, l'image d'un démocrate républicain avant l'heure.

Que la fête commence (Bertrand Tavernier, 1975)


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• 17 octobre 1722 : faillite du système Law
Publié ou mis à jour le : 2023-12-05 19:39:25
Yves Petit (17-12-2018 20:29:51)

Dommage que le successeur de Louis XIV, Louis XV, ait été si moche. Il a perdu le Canada aux mains des Anglais et toutes les possessions aux Indes. Il eut mieux fait de gouverner au lieu de batifole... Lire la suite

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