Le dictionnaire de l'Histoire

Lumières, despotisme éclairé

Il est habituel de désigner le XVIIIe siècle français par l'expression : « Siècle des Lumières », allusion à l'extraordinaire effervescence intellectuelle qui anime les salons de la bourgeoisie après la mort de Louis XIV (1715).

Dans les salons français et les loges maçonniques, on cultive l'art de la conversation et l'on brasse des idées nouvelles sur la liberté individuelle et les droits naturels des hommes. On remet aussi en cause l'autorité du clergé et du roi en s'inspirant des principes démocratiques en germe en Angleterre.

Tout en s'opposant sur bien des points, les écrivains et penseurs français, qui se qualifient de « philosophes » (Voltaire, Montesquieu, Diderot,...), vont diffuser ces idées dans toute l'Europe et même au-delà, grâce au prestige acquis par la France et la culture française depuis le règne du Roi-Soleil.

L'un est vaguement déiste et proche de l'aristocratie et du pouvoir (Voltaire), un autre est athée (Diderot), un autre encore démocrate avant l'heure (Rousseau)...

Mais en dépit de leurs grandes différences et de querelles parfois violentes, toutes les élites communient dans une même foi dans la Raison, le progrès et la bonté du genre humain. Et de Philadelphie à Saint-Pétersbourg, c'est en français que s'exprime cette foi. Le petit cercle des élites allemandes évoque l'Aufklärung, synonyme des « umières ».

Dans le domaine politique toutefois, l'ouverture des « philosophes » rencontre vite ses limites. À l'exception majeure de Rousseau, qui s'affiche résolument démocratique, voire républicain, la plupart se méfient du peuple et font confiance au souverain pour réformer les institutions et améliorer le sort de chacun. Les historiens allemands inventeront après coup, au XIXe siècle, l'oxymore « despotisme éclairé » pour qualifier cette forme de gouvernement, le mot despote renvoyant aux formes de gouvernement les plus sombres de l'Antiquité ou d'Orient. La tsarine Catherine II de Russie, le roi de Prusse Frédéric II, l'empereur Joseph II,... ainsi que les ministres Pombal (Portugal) ou encore Floridablanca (Espagne) ont prétendu appartenir à cette nouvelle génération de réformateurs.

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