Vicente Blasco Ibáñez (1869 - 1928)

Le « Zola espagnol »

Vicente Blasco Ibanez, 1915, Washington, Library of Congress.Qui, en France, connaît Vicente Blasco Ibáñez ? Cette figure majeure de la littérature espagnole fut tout à la fois avocat, journaliste, romancier, politicien, colon, bon vivant, non-conformiste... et surtout esprit indomptable, ne cessant de répéter que « La liberté n'est pas un cadeau que l'on reçoit, mais une conquête que l'on gagne chaque jour ».

Immense admirateur de la culture et de la littérature françaises, il est aujourd'hui méconnu du public francophone alors que ses romans avaient, en leur temps, marqué les lecteurs... et les cinéphiles.

Juan Girón Roger

Au service de La Revolución

Né le 29 janvier 1867 à Valence, capitale du Levant espagnol, dans une famille d'épiciers, Vicente Blasco Ibáñez a très tôt connu l’appel de la lutte. Dès 6 ans en effet, il est témoin d'une rébellion locale qui imprimera pour toujours en lui l'image des barricades et  sera déterminante pour son futur activisme républicain.

Mais c’est la découverte, pendant ses études de droit, de la culture française et des valeurs de la Révolution de 1789 qui le convainc de devenir un « écrivain révolutionnaire ». Victor Hugo et ses Misérables l’inspirent au point de lui faire dire, à l'imitation de Thomas Jefferson« Tous les hommes de talent ont deux patries : l'une où ils sont nés ; l'autre est la France. »

Joaquín Sorolla, Alphonse XIII, Palais des marquis de Viana, Cordoue.En 1887, à Valence, il fonde le journal La Revolución tout en publiant son premier livre, Fantasías. Il a alors 20 ans, et poussé par ses convictions anticléricales il rejoint une loge maçonnique sous le nom de « Danton ».

Mais son soutien aux manifestations contre la monarchie d'Alphonse XIII ne plait pas à tout le monde, d'autant plus qu'on le soupçonne d'avoir injurié les leaders carlistes légitimistes. Un passage par la prison (il ira derrière les barreaux plus de trente fois !) finit par le convaincre qu'il doit quitter le pays. Et tant qu'à faire, autant choisir Paris ! Cet exil durera 2 ans, de 1889 à 1891.

Pour lui, la Ville Lumière est un sanctuaire lui permettant d'échapper aux fréquentes arrestations liées à son activité antimonarchique et anticléricale, à ses rébellions contre l'ordre établi et à ses manifestations publiques contre Antonio Cánovas, président du conseil des ministres et artisan de la Restauration bourbonienne en Espagne.

Antoni Fillol Granell, Portrait de Vicente Blasco Ibáñez, 1900. Collection de la famille Fillol.

La France au coeur

L'Hexagone a joué un rôle crucial dans sa vie. Ce fut une expérience ambivalente : une récompense et une punition. « Si je devais symboliser un jour le peuple français », écrivait-il en 1890, « je le peindrais comme Janus, avec deux visages : l'un représentant cette sérénité sublime, ce sourire céleste et grandiose des héros et des génies tournés vers l'avenir, et l'autre contracté par le geste canaille et le rire stupide de l'irrationnel. »
Mais Paris lui permit surtout d'entrer en contact avec les courants de pensée progressistes européens tels que le républicanisme et le naturalisme littéraire de Victor Hugo et Émile Zola.
Les milieux littéraires ne sont pas les seuls à reconnaître son talent de plume et son influence culturelle en matière de défense des idées républicaines et progressistes : en 1906, il est ainsi nommé chevalier de la Légion d'honneur par son ami le président Armand Fallières, avant d'accéder plus tard au rang de commandeur.
Célébré comme le « Zola espagnol », il rencontre en France le succès avec Terres maudites (La Barraca, 1912) ce qui lui permit de se faire connaître d'un large public en dehors de l'Espagne : si, dans son pays natal, il n'avait réussi à vendre que 500 exemplaires de ce roman, après sa publication en France et ses traductions dans d'autres langues, les ventes ont dépassé le million d'exemplaires dans le monde entier.

Pour la république !

C'est depuis son exil parisien qu'il présente sa candidature comme député pour le parti Union Républicaine, candidature accueillie très favorablement puisqu'il sera réélu jusqu'à sept fois. Revenu en Espagne, il se marie et fonde une famille, sans pour autant mettre de côté sa carrière politique, quelque peu mouvementée.

Joaquín Sorolla, Vicente Blasco Ibáñez, 1906, The Hispanic Society of America, New York.Car si ce poste lui offre une immunité parlementaire bien pratique, il ne l'empêche pas de se retrouver impliqué dans des polémiques antimonarchiques incendiaires, voire même de devoir jouer du pistolet dans divers duels !

Mais, déçu par les conflits internes du républicanisme valencien qu'il avait créé, Blasco Ibáñez renonce à son siège de député en 1908 et abandonne définitivement la politique active. Il s'installe alors à Madrid et se concentre sur la littérature comme outil de lutte pour la justice sociale.

Son engagement n'aura pourtant pas été vain. Sa vision de la république, appelée « blasquisme », plongeait ses racines dans l'idéologie des « sans-culottes » de la Révolution française et prônait le républicanisme, l'anticléricalisme et la redistribution des terres.

Comme l'explique l'avocat Ignacio Soler, président de la Fondation Centre d'études Vicente Blasco Ibáñez, « Blasco Ibáñez rendit possible l'arrivée de la IIe République en Espagne, notamment après la campagne qu'il organisa au niveau international contre la dictature de Primo de Rivera et la monarchie d'Alphonse XIII. Dès la fin du XIXe siècle et dans le premier quart du XXe siècle, il transforma Valence en une île républicaine dans une Espagne totalement monarchique ».

Meeting républicain au fronton central (1905). Sur proposition de son conseil municipal de Madrid, le Parti républicain a récemment accepté de lancer une vaste campagne de propagande contre le gouvernement. Le meeting qui s'est tenu dimanche dernier au fronton central de ce tribunal peut être considéré comme l'événement inaugural. Le discours de Blasco Ibáñez (au centre les mains levées) déchaîne les applaudissements.

Le quatrième pouvoir, un outil efficace mais risqué

C'est avec une belle maîtrise que Blasco Ibáñez a utilisé la presse pour diffuser ses idées. Il travailla ainsi dans divers journaux en tant que journaliste et fonda même son propre titre, El Pueblo, en 1894. Ses articles lui ont alors servi de support pour lancer des campagnes corrosives contre le gouvernement espagnol.
Dans un manifeste rédigé à Paris en 1925, c'est l'offensive espagnole dans le Rif qui, du point de vue de l'historiographie ibérique, a conduit au « Désastre d'Annual » (9 août 1921), qu'il dénonce ainsi : « Il faut se pencher sur le désastre économique de notre patrie au cours des dernières années, depuis que l'éternel enfant que l'Espagne maintient sur le trône, fatigué de s'habiller en clown pour jouer au polo et de courir en automobile, a décidé de se prendre pour un général, nous entraînant dans la terrible et inutile aventure du Maroc. »
Il a également largement critiqué la gestion de la rébellion cubaine, s'insurgeant contre l'envoi au front des fils des pauvres qu'il appelait  »le troupeau gris », ces jeunes dont les familles ne pouvaient pas se permettre de payer l'exemption ni d'engager un remplaçant pour aller à la guerre de Cuba à leur place.
Ses écrits contre la manipulation américaine destinée à contrôler ce territoire lui permettent de poursuivre un combat pour lequel il n'hésite pas à risquer un détour derrière les barreaux : il a ainsi été traduit en cour martiale et emprisonné pour avoir participé à une manifestation illégale contre les États-Unis.

L'utopie américaine

En 1909, Blasco Ibáñez est engagé pour donner une série de conférences en Argentine aux côtés d'Anatole France, avec qui il a noué une amitié nourrie d'affinités idéologiques et littéraires. Fasciné par le pays d'Amérique du sud, l'écrivain espagnol décide d'interrompre son travail d'écriture pour y séjourner quatre années.

Ses projets sont ambitieux puisqu'il désire y fonder des colonies agricoles socialistes dans les régions de la Patagonie et du fleuve Paraná. C'est ainsi que naissent "Nueva Valencia" et "Cervantes", villages où il fait venir des colons originaires de Valence experts en culture du riz et des agrumes.

Mais son esprit entrepreneurial et son enthousiasme sont loin d'être suffisants : en 1914, il rentre à Paris, pratiquement ruiné par cette aventure américaine. L'échec n'est cependant pas total, les méthodes qu'il a introduites ayant jeté les bases du développement de la culture du riz à Corrientes et Río Negro, régions qui sont aujourd'hui en tête de la production de cette céréale en Argentine.

Blasco Ibanez en 1915, Washington, Library of Congress.

« Je suis un homme qui vit et, quand il a le temps, écrit. »

C'est dans un petit hôtel situé près du Bois de Boulogne à Paris, où il s'est installé à son retour d'Argentine, que Blasco Ibáñez assiste au déclenchement de la Grande Guerre. Dès le début, il se montre bien sûr ouvertement francophile dans le combat idéologique qui secoue l'Europe.

Son engagement lui permet en 1915 de rencontrer le président Raymond Poincaré qui le qualifie de « soldat de plume » au service de la France. « Je veux que vous alliez au front, » lui dit-il, « mais pas pour écrire dans les journaux. Allez-y en tant que romancier. Observez et, peut-être, de votre voyage naîtra un livre qui servira notre cause. »

C'est ce qu'il fait : il se rend sur différents points du front dans la région de la Marne, travaillant notamment avec la Section Photographique de l'Armée française (SPA), qui avait pour but de contrer la propagande allemande. Il donne aussi des conférences passionnées sur la nécessité pour les pays neutres, comme l'Espagne et les États-Unis, d'entrer dans le conflit.

Couvertures des ouvrages : L'Histoire de la guerre européenne et Les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse, Valence, ed. Prometeo, 1929.Enfin il publie de nombreux articles en faveur des Alliés dans la presse espagnole et latino-américaine mais aussi neuf volumes de L'Histoire de la guerre européenne de 1914 (1914-1921) et surtout une trilogie consacrée à ce conflit : Les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse (1916), Mare Nostrum (1918) et Les Ennemis de la femme (1919).

Notre écrivain ne compte nullement s'arrêter là. Dans une lettre de 1922 à son gendre éditeur, il annonce son intention d'écrire un nouveau livre intitulé Le Cinquième Cavalier de l'Apocalypse. Il n'y a aucune preuve qu'il l'ait commencé, mais son thème, 23 ans avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, apparaît prémonitoire :

« Tout comme celui-ci [Les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse] était le roman de la guerre, le nouveau livre sera le livre de l'après-guerre », écrit-il, « ou plutôt, de l'inutilité de la guerre passée et de la certitude qu'une nouvelle guerre, plus terrible que l'autre, surgira bientôt si les hommes ne se corrigent pas et ne vivent pas selon le bon sens. Ce roman m'a été inspiré par la situation actuelle en Europe, qui ne pourrait être plus compliquée et menaçante, et par l'état d'opinion aux États-Unis ».

Les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse - « De Buenos-Aires à Paris » (Chapitre I - Extrait)

Publié en 1916, Les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse suit les destins de plusieurs membres de la famille Desnoyers, de l’Argentine jusqu'aux tranchées de la Grande Guerre. Au tout début du roman, le jeune Julien rentre à Paris, dans l'insouciance des drames à venir...
« Le 7 juillet 1914, Jules Desnoyers, le jeune « peintre d’âmes », comme on l’appelait dans les salons cosmopolites du quartier de l’Étoile, — beaucoup plus célèbre toutefois pour la grâce avec laquelle il dansait le tango que pour la sûreté de son dessin et pour la richesse de sa palette, — s’embarqua à Buenos-Aires sur le Kœnig Frederic-August, paquebot de Hambourg, afin de rentrer à Paris.
Lorsque le paquebot s’éloigna de la terre, le monde était parfaitement tranquille. Au Mexique, il est vrai, les blancs et les métis s’exterminaient entre eux, pour empêcher les gens de s’imaginer que l’homme est un animal dont la paix détruit les instincts combatifs. Mais sur tout le reste de la planète les peuples montraient une sagesse exemplaire. Dans le transatlantique même, les passagers, de nationalités très diverses, formaient un petit monde qui avait l’air d’être un fragment de la civilisation future offert comme échantillon à l’époque présente, une ébauche de cette société idéale où il n’y aurait plus ni frontières, ni antagonismes de races.
Un matin, la musique du bord, qui, chaque dimanche, faisait entendre le choral de Luther, éveilla les dormeurs des cabines de première classe par la plus inattendue des aubades » ...  »

Cet extrait illustre le style de Blasco Ibáñez par sa capacité à décrire les personnages et les situations avec une grande précision, tout en introduisant subtilement les tensions sous-jacentes qui annoncent la guerre imminente. Vous pouvez lire l'intégralité du roman sur Wikisource.

« Deux forces nous aident à vivre : l'oubli et l'espoir »

Désormais dans une situation financière confortable, Blasco Ibáñez part en 1923 pour un tour du monde à bord du Franconia, expérience qu'il relatera dans Le Tour du monde d'un romancier l'année suivante.

À son retour en France, une mauvaise surprise l'attend : l'Espagne est désormais dirigée par le dictateur Primo de Rivera. Il lance aussitôt une campagne virulente de manifestations contre le général et contre le soutien que lui apporte le roi Alphonse XIII, qui l'avait légitimé en le nommant chef du gouvernement et président du Directoire militaire.

Logiquement, ces initiatives lui ferment les portes de la reconnaissance officielle dans son pays d'origine où même l'opinion publique lui est hostile. Il renonce donc à être candidat à la Real Academia Española, comme il renoncera en 1925 à postuler pour le prix Nobel de Littérature, refusant de cesser ses oppositions publiques aux autorités espagnoles.

Celles-ci ne lui laissent guère de répit : elles demandent cette même année à la France son extradition pour le juger pour haute trahison. Les plaques de toutes les rues et places qui lui avaient été dédiées sont retirées, et surtout sa famille est persécutée.

Il ne retournera jamais en Espagne. Ce n'est que cinq ans après sa mort prématurée d'une pneumonie en 1928, à 60 ans, que ses restes sont transférés de la Côte d'Azur où il avait résidé les dernières années de sa vie, à Valence. La Seconde République espagnole respectait ainsi sa volonté d'être enterré sur sa terre natale, uniquement lorsque celle-ci serait redevenue une république.

La mauvaise réputation

Nul n'est prophète en son pays. Blasco Ibáñez n'a pas échappé à ce stigmate : il a été critiqué par les deux côtés du spectre politique de l'Espagne. Par la droite, en raison de son antimonarchisme, de son athéisme et de son anticléricalisme. Par la gauche, qui l'accusait d'être incohérent entre son idéologie de gauche, d’un côté, et sa vocation colonialiste et ses possessions sur la Côte d'Azur (sa villa Fontana Rosa, à Menton), de l’autre.

Vincente Blasco Ibáñez, New York, 1919. Agrandissement : Réunion au domicile de l'actrice Pearl White (1919). De gauche à droite : Louis Renshaw de Orea, Leo A. Pollock, personne non identifiée, Vicente Blasco Ibáñez, l?acteur Wallace McCutcheon Jr., l?actrice Blyth Daly et l?actrice Pearl White.Ses collègues écrivains espagnols n'ont guère été plus tendres, le considérant comme un activiste politique qui écrivait des romans et jalousant son style de vie, comme le mentionne Ignacio Soler : « Alors que la plupart des écrivains espagnols de l'époque vivaient dans des conditions économiques précaires, et que leurs œuvres ne dépassaient pas les frontières de l'Espagne, Blasco Ibáñez réussit à franchir les frontières nationales et à devenir millionnaire grâce à la traduction de ses romans et aux droits d'adaptation au cinéma. De plus, il gagnait des sommes énormes pour son époque en rédigeant des articles pour plusieurs chaînes de presse nord-américaines, ainsi que pour des journaux en France et dans toute l'Amérique hispanique. Ce succès lui valut le mépris des écrivains espagnols de l'époque, qui critiquaient ou snobaient son œuvre, jugée trop « populaire ». Une qualité que Blasco recherchait intentionnellement, car son désir était que la culture atteigne toutes les couches de la société, en particulier les plus humbles. »

Blasco Ibáñez a donc vu donc paradoxalement sa renommée diminuer dans son pays au fur et à mesure qu'il gagnait une consécration universelle. On raconte même que lorsque l'écrivain moderniste galicien Ramón María del Valle-Inclán apprit sa mort, il déclara : « Je n'ai jamais lu Blasco. En fait, je dirais qu'il n'est pas mort, qu'il s'agit d'un prétexte pour vendre plus de livres. »

Prince et esclave

Blasco Ibáñez était conscient d'offrir un double visage, comme il l'explique à un journaliste dans les années 20 : « Il y a deux ans et demi, j'avais honte de mes gains fabuleux. Aujourd'hui, plus du tout ; je les trouve naturels et je veux les augmenter. Rudyard Kipling, Wells et moi sommes les trois écrivains qui gagnons le plus d'argent au monde […].
Et ainsi, je mène cette vie mêlée de prince et d'esclave : prince, pour mes voitures, mes jardins sur la Côte d'Azur, mes relations internationales constantes avec les invités de Paris, Monte-Carlo et New York ; esclave, parce que je continue à travailler 12 à 14 heures par jour, écrivant des romans ou dictant des broutilles à mes secrétaires »
.

Blasco Ibáñez « made in Hollywood »

Si l'Espagne ne l'a guère apprécié de son vivant, on ne peut en dire autant des États-Unis, et en particulier d'Hollywood !

En 1918, l'Américaine Charlotte Brewster Jordan achète pour 300 dollars les droits de traduction des Quatre Cavaliers de l'Apocalypse en anglais. Une bonne affaire ! Blasco Ibáñez, lui, ne touche pas le pactole : il accepte naïvement d'accorder à la traductrice 7,5 % des droits de publication de cette œuvre aux États-Unis, contre 2,5 % pour lui-même. Mais ce que le Valencien a perdu en argent, il l'a gagné en célébrité internationale.

Pour les spectateurs américains, c'est en effet un coup de foudre. Ses histoires, pleines de sensualité, d'action et de drame, correspondent parfaitement aux goûts du public de l'époque. Il devient une mine d'or pour Hollywood qui en fait probablement le romancier européen le plus adapté au cinéma de son vivant, avec pas moins de sept de ses romans portés à l'écran.

Retenons en 1921 Les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse qui a permis à Rudolf Valentino d'acquérir une renommée internationale de « latin lover ». Le comédien retrouvera l'univers de Blasco Ibáñez l'année suivante en tournant Arènes sanglantes dont une seconde version verra le jour en 1941 avec Tyrone Power et Rita Hayworth.

Beaucoup plus tard, en 1962, Les Quatre cavaliers de l'Apocalypse inspireront aussi Vicente Minnelli qui en tirera un très beau film avec Glenn Ford et Charles Boyer, tout en situant l'action à la veille de la Seconde Guerre mondiale et non plus de la première.

Greta Garbo, la légendaire actrice suédoise, a été la vedette de deux autres films à succès tirés de l'œuvre de l'auteur valencien : Torrent (1926, adaptation de Parmi les orangers) et The Temptress (1926, basée sur La Tierra de todos).

Ces films ont largement servi à asseoir le prestige international de Blasco Ibáñez. En 1921, The Illustrated London News a qualifié Les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse de livre le plus lu au monde, derrière la Bible.

En 1924, il a été élu par un magazine littéraire new-yorkais comme le deuxième écrivain le plus célèbre du monde, seulement dépassé en nombre de ventes par H. G. Wells.

Publié ou mis à jour le : 2025-08-27 13:03:00

Aucune réaction disponible

Respectez l'orthographe et la bienséance. Les commentaires sont affichés après validation mais n'engagent que leurs auteurs.

Actualités de l'Histoire

Histoire & multimédia

Nos livres d'Histoire

Récits et synthèses

Jouer et apprendre

Frise des personnages