Catherine de Médicis (1519 - 1589)

La régente noire

Catherine de Médicis (Catarina Medici) est la fille de feu le duc de Florence Lorenzo II Medici (Laurent II de Médicis) et de Madeleine de La Tour d'Auvergne.

Elle est par ailleurs la nièce du pape Clément VII de Médicis. Riche héritière, elle incarne la fortune de la richissime Florence.

Séduit par la perspective d'une belle dot, le roi de France François Ier négocie son mariage avec son fils cadet, le duc Henri d'Orléans. L'union est célébrée à Marseille le 28 octobre 1533 en présence du pape et bien entendu du roi. Les deux époux ont 14 ans.

Elle devient ainsi la bru du roi de France François Ier. À défaut d'être belle, la princesse est gracieuse, naturellement gaie et aime les fêtes, bien différente en cela de l'image sévère qu'elle laissera dans sa maturité. Elle est aussi superstitieuse et s'entoure d'astrologues, dont le célèbre Nostradamus.

Le mariage ne va pas apporter les profits escomptés (apanages, faveurs, dot, bijoux). Qui plus est, il est stérile pendant plus de dix ans. Mais Catherine se rattrapera par la suite en mettant au monde dix enfants dont trois accèderont au trône (François II, Charles IX et Henri III). Entre temps, son époux est lui-même monté sur le trône sous le nom d'Henri II, suite à la mort prématurée de ses frères aînés.

Reine et mère

Catherine de Médicis en deuil de son mari et de son fils François (1561, atelier de François Clouet, musée Carnavalet, Paris)Devenue reine, Catherine supporte sans mot dire la bonne fortune de Diane de Poitiers, maîtresse de son royal époux. Mais à la mort tragique d'Henri II (1559), elle se révèlera un défenseur acharné de l'intégrité du royaume et de la dynastie, avec le souci par-dessus tout d'assurer l'avenir de ses fils.

Après la mort de son fils aîné François II en 1560, elle assume la régence du royaume sous la minorité du suivant, Charles IX.

Elle tente de concilier catholiques et protestants avec le concours de son chancelier Michel de l'Hospital. Mais en 1561, trois chefs catholiques, le connétable Anne de Montmorency, le duc François de Guise et le maréchal de Saint-André forment un triumvirat informel pour maintenir malgré tout la position prédominante du catholicisme en France...

Catherine de Médicis et ses enfants en 1561 : Charles IX, Marguerite de Valois, dite Margot, Henri, duc d'Anjou, et à droite,  François-Hercule, duc d'Alençon (atelier de François Clouet, collection privée)

Une décennie plus tard, quand le chef des protestants Coligny, devenu le conseiller de son fils Charles IX, préconise une guerre contre l'Espagne catholique, Catherine feint de l'accepter mais l'opinion publique, c'est-à-dire la petite bourgeoisie des villes, s'émeut et menace de se livrer aux Guise, champions de la cause catholique.

La reine-mère donne sa fille Margot en mariage au protestant Henri de Navarre mais, pour couper court à un renversement de la dynastie des Valois au profit des Guise, elle se résout à prendre la tête de la lutte contre les protestants. C'est ainsi que le 24 août 1572, jour de la Saint-Barthélemy, elle ordonne le massacre des protestants et de Coligny en particulier. Henri de Bourbon, prince de sang, est soigneusement épargné par Charles IX.

À Paris comme dans beaucoup de provinces, l'ardeur meurtrière de la population catholique dépasse les attentes de la reine ! On dénombre plusieurs milliers de morts dans toute la France ; une péripétie sans importance à l'aune de l'époque.

L'année suivante, Catherine de Médicis, par ses intrigues, obtient l'élection au trône de Pologne de son fils cadet - et préféré - Henri, duc d'Anjou. Mais à la mort de Charles IX, le 30 mai 1574, Henri, qui se morfond en Pologne, regagne précipitamment la France pour ceindre la couronne qui lui revient sous le nom d'Henri III. Sa mère va dès lors passer à l'arrière-plan, jusqu'à sa mort, quelques jours après l'assassinat du duc de Guise par son fils.

Femme cultivée, Catherine de Médicis a contribué à diffuser en France les moeurs et le goût italiens. Elle a fait agrandir le Louvre et construire le palais des Tuileries. Sa devise : « Lacrymae hinc, hinc dolor » (De là viennent mes larmes et ma douleur) ; son emblème : une lance brisée. Son caractère dissimulé, son habit noir, son goût mélodramatique pour les devins et les intrigues « florentines » lui vaudront une réputation de conspiratrice largement usurpée.

Publié ou mis à jour le : 2022-04-10 10:09:42

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