En 1100 av. J.-C., le pouvoir royal en Égypte s’est peu à peu affaibli au profit du clergé d’Amon. Ramsès XI, qui règne environ trente ans, est le dernier pharaon du Nouvel Empire.
L'Égypte divisée
En 1080 av. J.-C., il finit par s’opposer frontalement au grand-prêtre d’Amon en Haute-Égypte avec l’aide du vice-roi de Nubie. Le grand-prêtre est destitué, mais son vizir Hérihor lui-même change alors de camp : il bat le vice-roi de Nubie et se proclame à la fois roi et grand-prêtre. L’Égypte se coupe ainsi en deux et Ramsès XI ne contrôle plus que le delta. Pour la première fois depuis plus de 400 ans, le pays de Koush sort du giron de l’Égypte.
Le successeur de Ramsès XI, Smendès, fonde la XXIe dynastie et déplace la capitale à Tanis non loin de Pi-Ramsès, tandis que le grand-prêtre d’Amon règne depuis Thèbes. Des accords sont passés entre les deux royaumes et la situation se stabilise. Cependant, les nomades libyens continuent de mener des razzias en Haute-Égypte tandis qu’ils s’installent toujours plus nombreux dans le delta. Un siècle bien terne s’écoule. C’est à cette époque que les tombes royales sont pillées.
C’est finalement l’un de ces Libyens du delta, Sheshonq Ier, qui s’empare du pouvoir en -943 et fonde la XXIIe dynastie. Il va redonner une certaine vitalité à l’Égypte.
Il parvient d’abord à placer ses fils à la tête du clergé thébain, réunifiant le pays. Puis il lance une campagne en Palestine dont il reprend le contrôle. Enfin, il restaure la domination égyptienne sur les oasis. Ainsi, l’Égypte peut à nouveau bénéficier du commerce avec Byblos au nord, et sur la mer Rouge au sud. Le nouvel afflux de richesses permet de reprendre la construction de monuments dans tout le pays. Peu à peu, des déesses locales du delta commencent à rivaliser avec le culte d’Amon.
En accord avec la tradition libyenne, Sheshonq Ier met en place de nombreuses chefferies dans le delta qu’il offre à des princes libyens, et qui vont s’avérer de plus en plus turbulentes. Les premiers successeurs de Sheshonq parviennent plus ou moins à maintenir leur autorité sur elles. En revanche le contrôle du Levant se relâche rapidement. L’Égypte intervient une seule fois, en -853 sous le règne d’Osorkon II, pour aider les royaumes du Levant à contrer l’expansion de l’empire assyrien.
Le pays connaît ainsi une relative prospérité, malgré la menace permanente du clergé d’Amon à Thèbes et des chefferies libyennes dans le delta. Mais en -820, un chef libyen local se proclame pharaon à son tour : le delta se retrouve partagé entre les XXIIe et XXIIIe dynasties et s’enfonce dans la guerre civile.
En Haute Egypte, le grand-prêtre de Thèbes en profite pour retrouver son indépendance. Enfin, une dynastie locale de culture égyptienne commence à émerger dans le pays de Koush, avec pour capitale Napata. Cette situation se maintient pendant 80 ans, pendant lesquels l’Égypte perd tout rayonnement. Puis en -747, la confusion s’aggrave encore quand 3 nouveaux royaumes proclament leur indépendance en Moyenne Egypte : ainsi le chaos du delta se propage vers le sud.
Le pharaon Piankhy de Napata en profite : il s’empare de la Basse Nubie et de la Haute Égypte en -740. Face à la menace des Koushites, des princes fondent la XXIVe dynastie à Saïs en -727, qui tente de rallier toutes les forces de Basse et Moyenne Égypte. Mais il est trop tard : après de violents combats, Piankhy parvient à unifier l’Egypte sous son autorité vers -716.
La XXVe dynastie, d’origine nubienne, marque ainsi la fin de la 3e période intermédiaire et le début de la Basse Epoque. Pourtant, l’Égypte n’est pas au bout de ses peines, et va connaître par la suite des successions d’invasions étrangères entrecoupées de brefs regains de vitalité. Le pays ne connaîtra jamais plus le rayonnement du Nouvel Empire.
L'Égypte en cartes animées
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