Adolf Hitler est né le 20 avril 1889 à Braunau-am-Inn (Haute-Autriche), dans l'empire austro-hongrois (il se trouve encore des gens pour commémorer ce jour !).
Son père, Alois Hitler, est un fonctionnaire des douanes qui vit dans l'aisance. Il a épousé en troisièmes noces sa cousine Klara Polzl, de 22 ans plus jeune que lui.
Le futur Führer jouit d'une enfance heureuse si ce n'est que son père veut le diriger vers la fonction publique tandis que lui souhaiterait s'épanouir dans la peinture ou l'architecture.
Aloïs Hitler meurt d'une hémorragie cérébrale en 1903, à 65 ans. Sa veuve s'installe alors à Linz avec ses deux enfants survivants, Adolf (13 ans) et Paula (7ans).
De son propre aveu, Hitler connaît alors les années les plus heureuses de sa vie, parsemées de flâneries et de rêveries.
Artiste raté et vagabond
Impatient de se lancer dans l'art, il interrompt une scolarité des plus médiocres à la Realschule de Linz puis à Steyr. Il quitte le domicile maternel en 1907, à dix-huit ans, et gagne la capitale de l'empire, Vienne.
Mais il éprouve une violente amertume le 3 octobre 1908, à l'occasion de son deuxième échec à l'examen d'entrée à l'École des Beaux-Arts de Vienne. Trois mois plus tard, le 21 décembre 1908, sa mère meurt d'un cancer. Avec elle disparaît le seul être qu'il ait pleinement aimé. Les années qui suivent seront les plus pénibles de sa jeunesse.
Le jeune homme dilapide dans la bohême la petite fortune laissée par son père et pratique de petits boulots. Il découvre la misère et les refuges pour sans-abri, dans la fréquentation d'un seul ami, Kubizek, inscrit à l'Académie de musique. Clochard aigri, sans joie et sans relation féminine connue, il rumine sa haine de la bourgeoisie cosmopolite de Vienne, joyeuse et prospère, sans être pour autant devenu antisémite.
Ses loisirs se passent dans la lecture de quelques livres de vulgarisation qui exaltent la nation germanique et forgent sa culture historique. Il découvre Darwin et la sélection naturelle, Mommsen et la décadence romaine, Houston Stewart Chamberlain et le racisme pangermaniste, Schopenhauer, Nietzche, etc.
Il vivote en vendant des vues de Vienne. Aux dires des historiens récents (Brigitte Haman), il a des amis juifs dans la capitale autrichienne, souvent ceux-là mêmes auxquels il vend ses peintures. Rien, à ce moment-là, dans sa vie de peintre, ne laisse présager ce qu'il allait devenir. C'est la Grande Guerre, la vie des tranchées, sa blessure, son séjour à l'hôpital et l'humiliation de la défaite qui vont mettre à jour sa nature.
L'expérience de la guerre
Août 1914 va changer son destin comme celui du monde. Hitler, qui s'est établi à Munich deux ans plus tôt, s'engage comme volontaire dans l'armée bavaroise dès le 3 août... Il est affecté au 16e régiment d'infanterie de réserve. Dans les tranchées, les différences sociales et les humiliations de la vie civile s'effacent.
Soldat de première ligne, Hitler est remarqué par les gradés pour son courage et sa ferveur patriotique. Il relève autant que faire se peut le moral de ses compagnons de combat. Dès l'hiver 1914, il est nommé caporal et reçoit la Croix de fer de 2e classe. Il est blessé en octobre 1916. En août 1918, fait rarissime pour un caporal, il reçoit la Croix de fer de 1ère classe. Il est gazé à Ypres, en Flandre, lors de l'attaque du 16 octobre 1918, et finit à l'hôpital de Pasewalk, aveugle, pendant quatre mois. C'est là qu'il apprend l'Armistice.
Comme beaucoup de soldats démobilisés et sans ressources, Hitler reste dans l'armée. Son talent d'orateur (de gesticulateur plutôt) lui vaut d'être remarqué par le capitaine Karl Mayr, qui commande la section de renseignement de l'armée bavaroise. Il l'emploie en mai 1919 comme « officier politique » en vue d'infiltrer et dépister à Munich les trublions révolutionnaires, communistes, anarchistes.
Pendant son stage de formation à l'Université de Munich, Hitler s'initie à la finance internationale auprès d'un certain Gottfried Feder convaincu de l'influence pernicieuse des juifs sur les affaires du monde. C'est de là sans doute que vient son antisémitisme.
De façon quelque peu inattendue, il va rallier l'un de ces petits partis d'extrême-droite qu'il a la charge de surveiller, le Parti ouvrier allemand dont il devient le septième adhérent. Indic devenu militant, il va très vite prendre l'ascendant sur ses nouveaux compagnons...
L'Allemagne, d'un Reich à l'autre
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