Le traité de Versailles, signé en juin 1919, a été longtemps tenu pour responsable des conséquences désastreuses de la Grande Guerre, jusqu'à provoquer un deuxième conflit mondial. L'historien Jacques Bainville a été le premier à l'affirmer et même le démontrer (Les Conséquences politiques de la paix, 1921).
Mais à la racine du drame, il y a l'armistice qui fut signé le 11 novembre 1918. Pour les Alliés franco-britanniques, il a pris la forme d'une véritable capitulation alors que pour les Allemands, qui ne s'estimaient pas véritablement vaincus, il ne devait s'agir que d'un arrêt des combats en prélude à des négociations devant aboutir à un traité de paix en bonne et due forme (dico).
Ce malentendu aurait-il été évité par une prolongation des combats et une invasion de l'Allemagne jusqu'à sa complète capitulation ?...
En aura-t-on jamais fini avec la grande guerre ? Les événements d’Ukraine et l’éclatement de la Yougoslavie, fruits lointains du traité de Versailles nous rappellent l’importance de la paix de 1919.
Benoît Chenu montre dans son livre 1918. Le piège de l'Armistice (éd. L'Artilleur, 2024, 400 pages, 25€) que le traité de Versailles et ses graves lacunes ne sont que les résultats d’une victoire militaire trop incomplète des Alliés. Ces derniers disposaient pourtant de tous les atouts pour faire subir aux Allemands une défaite suffisamment marquante pour qu’ils en acceptent les conséquences.
S’appuyant sur de nombreuses sources inédites, il nous fait découvrir les graves erreurs commises par les Français et les Britanniques fin 1917 qui ont permis des victoires allemandes inespérées en 1918. Il souligne le caractère inéluctable du redressement et des succès alliés en 1918 qui auraient dû les pousser à franchir durablement le Rhin.
Ces erreurs ont produit chez les Allemands le sentiment, tout à fait rationnel, que leur armée n’avait pas été vaincue sur le champ de bataille. Avec les conséquences politiques ultérieures que l’on connaît.
Quelle défaite ?
Au cours des semaines qui suivent, les Alliés maintiennent leur blocus naval établi depuis le début de la guerre ce qui provoque la mort de milliers d’enfants et de vieillards par malnutrition. Aucune humiliation n’est épargnée aux Allemands considérés comme responsables de ce conflit et de sa durée. Leur délégation venue à Versailles signer un traité dont elle n’a pu discuter aucun des articles se voit infliger un cérémonial outrageant. Une situation incompréhensible pour les civils allemands qui, jusqu’aux derniers instants de cette guerre, croyaient leur armée victorieuse.
Maintenue par la propagande dans l’ignorance d’opérations militaires qui, tout au long de la guerre, se sont déroulées à des centaines de kilomètres des frontières du Reich, la population réalise d’autant moins la nature et l’ampleur de la défaite qu’elle voit son armée rentrant au pays au pas cadencé, les drapeaux des régiments flottants fièrement.
À la porte de Brandebourg à Berlin, un mois après l’Armistice, les soldats défilent sous les acclamations de la foule et le nouveau chancelier allemand, Friedrich Ebert les célèbre par ces mots : « Aucune armée ne vous a surpassés ».
Le 11 novembre 1918, les Alliés ont enfreint un principe intangible qui régit toute guerre depuis la nuit des temps : seule une victoire militaire totale offre la possibilité au vainqueur d’imposer sa volonté au vaincu. Dans le cas contraire, l’établissement d’une paix durable ne peut résulter que d’une négociation entre deux parties animées du même désir d’aboutir.
Les Alliés étaient-ils en mesure de remporter une telle victoire militaire ? Dans l’historiographie, la plupart des auteurs partent du raisonnement qu’en raison des pertes et des dévastations déjà subies par les Alliés, leurs populations respectives n’auraient pas admis la prolongation du conflit alors que les conditions de l’Armistice reflétaient les objectifs qu’ils s’étaient fixés.
Selon ces ouvrages, les Allemands auraient été en mesure d’opposer une résistance efficace pendant encore plusieurs mois. Certains évoquent l’existence de lignes fortifiées entre la Meuse et le Rhin derrière lesquelles les troupes allemandes pouvaient s’abriter rendant la progression alliée encore plus coûteuse. Enfin planait le risque d’une levée en masse du peuple allemand à l’approche des frontières par les armées alliées.
Série de mythes
Le principal défaut de ces publications est de surévaluer l’état dans lequel se trouvait l’armée allemande au cours des dernières semaines du conflit. Elles se basent pour l’essentiel sur ce que contiennent à ce sujet les ouvrages écrits par Hindenburg, Ludendorff ou par le Kronprinz impérial après la guerre.
Or, ces trois protagonistes sont à l’origine du mythe d’une armée allemande invaincue. La description qu’ils en font est très éloignée de celle qui apparaît dans le rapport publié en 1919 par le Reichsarchiv ainsi que dans les journaux personnels des généraux allemands commandant sur le terrain. Quant aux supposées lignes fortifiées édifiées entre la Meuse et le Rhin, elles n’existaient qu’à l’état de projet.
L’autre mythe, celui d’une levée en masse de la population allemande ne résiste pas à l’examen des comptes-rendus du Bundestadt. Les quelques exaltés parmi les députés qui réclamaient cette mesure s’étaient heurtés au scepticisme de leurs pairs.
Cette surévaluation de l’armée allemande se retrouve dans les analyses et les rapports émanant des gouvernements et des états-majors alliés pendant une grande partie de l’année 1918. Les militaires britanniques et français s’en sont servis pour expliquer les revers subis au cours du printemps et pour magnifier leurs propres victoires à partir de l’été.
Ces analyses mettent principalement en exergue deux facteurs : la supériorité numérique de l’armée allemande — 210 divisions face aux 170 divisions dont disposent les Alliés — et les qualités tactiques des soldats allemands supposément supérieures à celles des combattants alliés. La paix de Brest-Litovsk a en effet libéré des forces considérables que les Allemands ont pu transférer sur le front occidental. D’autre part, une cinquantaine de leurs divisions ont reçu un haut niveau entraînement à l’offensive ce qui en fait un corps de bataille particulièrement redoutable.
A contrario, les Alliés présentent une faiblesse majeure. L’armée britannique s’est épuisée pendant une grande partie de l’année 1917 dans des offensives aussi stériles que meurtrières. Nombre de ses divisions sont incomplètes et certaines n’ont pas eu le temps d’établir de véritables positions de défense, précisément là où les Allemands ont choisi d’attaquer.
Cependant, ces analyses passent sous silence d’autres facteurs pourtant essentiels. Les armées françaises et britanniques ainsi que celles que déploieront les Américains à partir du mois d’août surclassent totalement celle des Allemands en matière d’aviation, de chars, de moyens de transport et de logistique. Cela leur confère une très grande mobilité stratégique de même nature que celle dont bénéficieront les Panzers divisions face aux Français en mai 1940. Aussi, les victoires allemandes du printemps 1918 découlent-elles beaucoup plus d’erreurs commises par les Alliés que de la supériorité présumée de l’armée allemande.
Des erreurs flagrantes
Le 21 mars 1918, en Picardie, les IIe, XVIIe et XVIIIe armées allemandes passent à l’attaque à 4 heures du matin. C’est l’opération Michael. Elles sont appuyées par 6 608 canons et 3 535 mortiers de tranchée qui, en quelques heures, tirent plus de 3 millions d’obus le long d’un front de 70 kilomètres de l’est d’Arras au sud de La Fère. À 9 h 45, 50 divisions, les meilleures dont les Allemands disposent, se lancent à l’assaut de 26 divisions d’infanterie britanniques.
Les troupes de la Ve armée du général Gough qui occupent le secteur au sud de la Somme se relèvent à peine des combats dantesques de Passchendaele et n’ont pas eu le temps d’édifier de véritables positions de défense. En quelques heures les Allemands les enfoncent. Au bout d’une semaine, ils ont créé une poche de la taille d’un département à l’intérieur du dispositif britannique et menacent Amiens.
L’incapacité à déceler cette offensive constitue la première erreur manifeste commise par les Alliés. Disposant d’une pléthore d’avions d’observation, le déplacement de centaines de milliers d’hommes et d’armements ne pouvait leur échapper. Mais, en raison de préjugés tenaces, la reconnaissance aérienne en profondeur n’est que rarement employée. Elle est jugée trop dangereuse. Il faut attendre l’été 1918 pour que les Alliés se résolvent à faire protéger leurs avions d’observation par des chasseurs.
Autre erreur flagrante : l’absence de commandement unique des forces françaises et britanniques sur le front occidental. Les interminables discussions qui se tiennent tout au long de l’année 1917 à Londres et à Paris ne permettent pas de vaincre la résistance du gouvernement anglais ni celle de Pétain, le généralissime français. Chaque état-major émet ses propres hypothèses quant à l’emplacement de la future offensive allemande et disperse ses réserves en conséquence, c’est-à-dire à des centaines de kilomètres les unes et des autres.
Pourtant, au bout d’une semaine l’offensive allemande s’arrête d’elle-même victime d’une logistique défaillante qui empêche toute exploitation. Cette déficience qui s’ajoute à l’indigence des moyens de transport automobile, à une nette infériorité dans le domaine aérien et à l’absence de chars, condamnent les Allemands à de simples succès tactiques qui n’ouvrent aucune perspective stratégique. En outre, ces victoires les usent quand leurs adversaires, eux, se renforcent de jour en jour.
Néanmoins, celui qui commande cette armée sur le terrain, le quartier-maître général Erich Ludendorff s’obstine. Après avoir lancé une autre offensive de peu de succès dans les Flandres contre les Anglais, le 27 mai 1918, il déclenche l’opération Blücher. Cette fois-ci, il s’attaque aux Français. En théorie, cette offensive ne visait que des résultats limités. Les Allemands avaient même prévu qu’elle puisse échouer. La bataille de Verdun avait révélé les aptitudes françaises au combat défensif et le commandant en chef français, le général Pétain était un expert en la matière.
Changement de doctrine
La VIe armée française qu’allaient attaquer les Allemands était installée de longue date sur de très puissantes positions de défense : celles du Chemin des Dames. Enfin, tout laissait à penser que les Alliés avaient eu le temps de tirer les enseignements de l’opération Michael afin de corriger les erreurs du passé. La nomination de Foch en tant que commandant en chef interallié semblait l’indiquer. Pourtant, les Français vont reproduire exactement les mêmes erreurs que celles qui avaient coûté aux Britanniques leur défaite du mois de mars.
Une fois encore, en dépit des instructions du général Duval qui commande de l’aviation française, les Allemands réussissent à concentrer dans le plus grand secret 38 divisions et des milliers de pièces d’artillerie. Les 15 divisions de la VIe armée française vont être totalement surprises et pratiquement anéanties en quelques heures. Mais, avant tout, elles doivent leur triste sort à une inexcusable faute tactique que va commettre celui qui les commande, le général Auguste Duchêne. Il refuse d’appliquer les enseignements tirés de la dernière offensive allemande.
Les victoires allemandes de Riga face aux Russes et de Caporetto contre les Italiens en 1917 avaient incité Pétain à modifier la doctrine défensive française en vigueur. Celle-ci prévoyait en cas d’offensive allemande, à l’instar de ce qui s’était passé à Verdun, de se battre tous moyens réunis et sans esprit de recul sur la position de défense. À l’avenir, Pétain souhaite que ses armées l’abandonnent dès qu’une attaque ennemie est décelée et se replient sur une deuxième position établie suffisamment en arrière afin d’être hors de portée de l’artillerie. C’est sur cette nouvelle position que se livrera l’essentiel de la bataille.
La défaite anglaise lors de Michael lui apporte la confirmation du bien-fondé de sa nouvelle instruction. Mais, le général Duchêne rechigne à l’appliquer estimant très forte la position du Chemin des Dames où est placée son armée. Averti par des déserteurs de l’imminence de l’attaque allemande, il refuse de faire reculer ses divisions.
Le 27 mai à 2 heures du matin, les Allemands déclenchent un gigantesque bombardement qui annihile toute résistance. Quand leur infanterie s’élance, il ne reste pratiquement plus aucune troupe française susceptible de se battre. Une semaine plus tard, les Allemands bordent la Marne. Le scénario de Michael vient de se répéter.
Heureusement pour les Alliés, les mêmes déficiences empêchent Ludendorff d’en tirer parti. Au contraire, il se trouve maintenant dans une situation critique avec des dizaines de divisions massées dans les deux saillants que Michael et Blücher ont créés. Des troupes très éloignées des premières gares accessibles que des convois hippomobiles peinent à ravitailler.
Jour de deuil de l’armée allemande
Pour sortir de cette impasse logistique, Ludendorff se voit dans l’obligation de lancer Marneschutz-Reims, une autre grande offensive, afin de libérer la voie de chemin de fer Reims Soissons vitale pour ses approvisionnements. Cela va lui être fatal. Le 15 juillet, l’attaque des Ire et IIIe armées allemandes tourne à la catastrophe. Le général Gouraud vient d’appliquer à la lettre les instructions de Pétain.
Dans la nuit précédant l’offensive, il a fait secrètement évacuer la position de défense. Le bombardement allemand tombe dans le vide et au moment où l’infanterie allemande aborde cette position, les canons français se déchaînent. Les troupes allemandes sont clouées sur place.
En fin d’après-midi, c’est le coup de grâce, les fantassins français passent à la contre-attaque. Deux jours plus tard, trois autres armées françaises se lancent à l’offensive. C’est la seconde bataille de la Marne. Le 8 août, à leur tour les Britanniques attaquent en Picardie et infligent aux Allemands une défaite que Hindenburg qualifiera de « jour de deuil de l’armée allemande ».
L’historiographie tend à attribuer ce retournement de situation à une chute du moral de l’armée allemande. Les archives fournissent une tout autre explication. Dans un contexte de guerre offensive, les supériorités dont disposent les Alliés peuvent pleinement s’exprimer.
Privé d’observation aérienne, le commandement allemand est aveugle. Son aviation de chasse tenue à distance par celle des Alliés ne peut empêcher l’action incessante des bombardiers alliés sur les ponts, les gares et les entrepôts de munitions. L’infanterie et l’artillerie allemandes sont mitraillées par des attaques en piqué.
En juillet, les 1500 chars dont disposent les Alliés ont un rôle déterminant dans leurs succès. Ils en auront 4000 au moment de l’Armistice. Sur les routes des dizaines de milliers de camions français, anglais ou américains permettent de réaliser des concentrations de troupes dans des délais extrêmement courts et tracter leur artillerie quand les Allemands en sont encore réduits à utiliser principalement des chevaux.
Occasion manquée
L’historiographie souligne qu’en dépit de cette supériorité, les Alliés ne progressent que lentement au cours des mois de septembre et d’octobre, en essuyant des pertes importantes. Les ouvrages en attribuent la raison à la puissance quasi intacte de l’armée allemande. Ils oublient de mentionner un élément essentiel : la ligne Hindenburg.
Cette barrière fortifiée forme un arc de cercle de plus de 500 kilomètres de la mer du Nord à la région de Metz. Elle se compose plusieurs lignes d’ouvrages bétonnés, de fossés et d’obstacles en tous genres disposés sur une profondeur pouvant atteindre jusqu’à 10 kilomètres.
Aussi, pendant ces deux mois, les opérations s’apparentent-elles à une guerre de siège où l’aviation, les chars et la mobilité dont disposent les Alliés exercent une influence moindre. Mais, le 8 octobre, les Anglais percent la ligne Hindenburg dans la région de Cambrai. À la fin de ce mois, toutes les armées alliées l’ont franchie. Alors leur avance change de nature : elle s’accélère et se transforme en poursuite.
En effet, le 4 novembre, le nouveau généralissime allemand, le général Wilhelm Groener ordonne la retraite générale. Le secrétaire d’État Philipp Scheidemann note dans son journal après l’avoir rencontré : « C’est l’approche de l’effondrement. La résistance ne peut être que de courte durée. » En Lorraine, en effet, le général de Castelnau s’apprête à lancer une grande offensive destinée à pénétrer profondément en territoire allemand et couper les principales lignes de repli de dizaines de divisions allemandes qui, prises au piège en Belgique, n’auront plus qu’à capituler.
Castelnau dispose de 31 divisions d’infanterie franco-américaines, 3 000 canons, 760 chars et 1300 avions. Il attaque un secteur non fortifié défendu par 6 divisions allemandes très affaiblies. L’offensive doit démarrer le 14 novembre. Mais, le 10 dans la soirée, Castelnau reçoit le message de Foch qui lui annonce l’Armistice.
Cette offensive aurait dû être engagée beaucoup plus tôt. Début octobre, devant les difficultés rencontrées par l’armée américaine trop peu expérimentée pour conquérir rapidement la ligne Hindenburg, Pétain propose de faire attaquer Castelnau en Lorraine, là où les fortifications allemandes s’arrêtent. Foch préfère différer cette décision, car le 5 octobre, les Allemands viennent de solliciter l’ouverture de discussions en vue d’un armistice.
Dans ce contexte, il n’est sans doute pas nécessaire de lancer cette offensive si Berlin accepte les conditions que veulent leur imposer les Alliés. Il n’en donne l’ordre que trois semaines plus tard. Cet atermoiement prive les Alliés de la grande victoire militaire que le ministre de l’Intérieur allemand Adolf Köster qualifiera en 1922 de « Sedan allemand auprès duquel le Sedan français de 1870 n’aurait été qu’un enfantillage ».
Castelnau l’évoquera dans les mêmes termes dans une lettre à ses enfants du 12 novembre 1918 : « Nous tenions une victoire éclatante qui eût mis à genoux — et pour longtemps — la puissance militaire de l’Allemagne. Elle n’eût pas résisté, elle n’eût pas survécu à cette irrésistible percée dont le résultat immédiat nous conduisait aux rives du Rhin. »
Le peuple allemand aurait alors pris conscience de l’étendue de sa défaite. Son regard porté sur les conditions du traité de Versailles aurait été tout autre et n’aurait pas suscité un désir imprescriptible de revanche.
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Voir les 7 commentaires sur cet article
Gallus (19-11-2024 14:43:15)
Très intéressant..merci…..mais manque la situation sociale en Allemagne…les activités bolcheviques, anarchistes etc.
Jean M (11-11-2024 21:05:53)
PETAIN n'a jamais été "généralissime" , mais commandant en chef de l'armée française , après l'échec de NIVELLE . FOCH a été "généralissime" des armées françaises et alliées sur le ... Lire la suite
Bruno (11-11-2024 09:52:43)
Imaginer ce qui se serait passé si les Alliés avaient refusé l’Armistice demandé par les Allemands a le mérite de montrer la différence entre armistice et capitulation mais relève de la spéc... Lire la suite