Pour tenter d'assagir le Haut-Canada anglophone et le Bas-Canada francophone, le Parlement de Westminster vote le 23 juillet 1840 l'Union Act (« Acte d'Union »).
La loi entre en application le 10 février 1841. En réunissant les deux provinces au sein d'une même entité, le Canada-Uni, elle vise rien moins qu'à dissoudre la minorité québécoise francophone dans un ensemble anglo-saxon.
Le projet va faire long feu et, vingt-cinq ans plus tard, chacun va se résigner à une fédération plus équitable, le Dominion du Canada...
Aspirations démocratiques contrariées
Par l'Acte constitutionnel de 1791, la monarchie anglaise s'est assurée la loyauté de ses sujets canadiens, d'une part la majorité francophone établie dans la province du Bas-Canada, autour de Québec et Montréal, d'autre part la majorité anglophone d'immigration plus récente, établie dans la province du Haut-Canada, autour de Toronto, anciennement York (voir la carte).
Dans les années 1820, toutefois, les uns et les autres aspirent à des institutions plus démocratiques et plus représentatives. Ils s'exaspèrent du peu de cas que le gouvernement fait des assemblées élues.
En 1834, au Bas-Canada, Louis-Joseph Papineau, chef du Parti patriote et président de l'Assemblée législative, fait adopter Quatre-vingt-douze Résolutions.
Il réclame davantage de démocratie et dénonce en particulier le Pacte de famille qui lie certains élus francophones aux riches possédants anglais.
Mais ses résolutions sont rejetées en bloc.
Des mandats d'arrêt sont lancés contre les chefs patriotes et les forcent à l'exil.
L'année suivante, de nouveaux soulèvements armés se produisent au sud de Montréal. La répression est brutale. Douze Patriotes sont pendus.
Pendant ce temps, dans le Haut-Canada, des colons écossais profitent du départ des troupes anglaises pour se rebeller à leur tour.
La répression est là aussi brutale avec une vingtaine d'exécutions.
Une loi punitive
Nommé en janvier 1838 gouverneur général de l'Amérique du Nord britannique, Lord Durham envoie au Parlement de Westminster un célèbre rapport dans lequel il désigne les racines du mal : « deux nations en guerre au sein d'un même État. »
Et la solution lui apparaît d'évidence : « Si l'on estime exactement la population du Haut-Canada à 400 000 âmes, les Anglais du Bas-Canada à 150 000 et les Français à 450 000, l'union des deux provinces ne donnerait pas seulement une majorité nettement anglaise, mais une majorité accrue annuellement par une immigration anglaise ; et je ne doute guère que les Français, une fois placés en minorité par suite du cours naturel des événements abandonneraient leurs vaines espérances de nationalité. »
Westminster décide donc le 23 juillet 1840, par un Acte d'Union, de réunir le Haut et le Bas-Canada en une seule colonie, appelée Canada-Uni. (...)
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Voir les 4 commentaires sur cet article
Yves Petit (09-02-2022 19:21:52)
Il faut dire que dans les années 1840 et ce jusqu'à 1940, les francophones n'étaient pas désignés de Québécois mais bien de Canadiens, notre nom historique. Ce n'est qu'après la première guer... Lire la suite
Ginchereau, Normande (10-02-2021 20:39:26)
Bonjour à vous, En ce mercredi 10 février 2021, le journal LE DEVOIR rappelle les 180 ans de L'UNION DU BAS ET DU HAUT-CANADA. J'ai pris soin de faire parvenir un « commentaire » AU JOURNAL, c... Lire la suite
Jean Loignon (03-07-2017 10:38:52)
J'aimerais signaler que l'année 1837 s'est clôturée par la "bataille" de Saint-Eustache opposant le 14 décembre les Patriotes et les forces britannique de Colborne. Le combat fut inégal et se sol... Lire la suite