Le jansénisme est un mouvement religieux qui a agité l'Église catholique en France, aux XVIIe et XVIIIe siècles. Il est né dans les cercles intellectuels de l'Université de Louvain (Belgique) à la fin du XVIe siècle, en réaction à l'optimisme des Jésuites. Ses fondements théologiques ont été exposés par l'évêque d'Ypres Jansenius (Cornelis Otto Jansen de son vrai nom, 1585-1638), d'où son nom.
Dans son traité posthume L'Augustinus (1640), Jansenius lie le salut de chacun à la grâce, c'est-à-dire au bon vouloir de Dieu, en interprétant de façon stricte et quelque peu pessimiste la doctrine de saint Augustin. En soulignant comme les protestants l'importance de la « prédestination » dans le chemin qui mène à la vie éternelle, Jansenius et ses disciples vont très vite se mettre à dos les Jésuites et une grande partie de la hiérarchie catholique. Ils vont séduire par ailleurs des catholiques avides de mysticisme et de retour à une pure spiritualité. Parmi ces derniers, l'abbé de Saint-Cyran, Jean Duvergier de Hauranne, qui devient confesseur puis directeur de conscience de l'abbaye de Port-Royal de Paris et de son abbesse, Jacqueline Arnauld.
Il va s'ensuivre des querelles théologiques aigües dont l'enjeu, aujourd'hui, nous dépasse mais qui vont gâter la vie de la cour de Versailles, aboutir à la dissolution de Port-Royal et altérer les relations entre la monarchie française et le Saint-Siège. Sous le règne de Louis XV, le mysticisme janséniste conduira même à des émeutes dans les rues de Paris, en particulier avec l'affaire de l'Hôpital général. Elle aura pour lointaine conséquence l'expulsion des Jésuites (1764).
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