Les estampes traditionnelles sont des gravures produites à plusieurs exemplaires à partir d'un modèle peint.
Elles sont obtenues par impression xylographique. L'artiste reproduit le dessin sur autant de feuilles transparentes qu'il y a de couleurs. À chaque couleur correspond une planche en bois de merisier sur laquelle un graveur taille en creux les parties destinées à rester en blanc, épargnant les surfaces et les traits qui recevront l'encre. Il ne reste plus qu'à prendre une feuille opaque et l'imprimer successivement sur chaque planche.
L'impression xylographique apparaît en Chine à l'époque Han, il y a deux millénaires. Sous la dynastie Tang (618-904), elle permet de produire à un coût modéré des millions d'images pieuses de Bouddha. Elle est adoptée à cette époque par les Japonais pour illustrer des livres de piété.
À l'époque Tokugawa (1603-1867), les estampes japonaises s'émancipent des sujets religieux. L'artiste Hishikawa Moronobu (1618-1684) est le premier à produire des estampes sur feuilles séparées. D'un coût abordable et moins encombrantes que les paravents et les peintures sur bois, ces gravures sont appréciées par la riche bourgeoisie d'Edo, la capitale du Japon.
D'abord monochromes et sobres, elles deviennent très vite d'un raffinement extrême. Les Japonais les appellent «images du monde flottant» (en japonais ukiyo-e). Elles mettent en valeur et idéalisent la beauté et la délicatesse des femmes, des paysages et de la vie. Elles soulignent aussi leur extrême fragilité, en conformité avec la mentalité bouddhiste. Parmi les artistes qui ont popularisé cet art jusqu'en Occident, notons Kitagawa Outamaro (1753-1806 ; on écrit en anglais Utamaro), Katsushika Hokusai (1760-1849) ou encore Utagawa Hiroshige) (1797-1858).
Voir : L'empire du Soleil Levant
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