Georges Clemenceau (1841 - 1929)

On l'appelait «le Tigre»

Fils d'un médecin vendéen, Georges Clemenceau (note) est la principale personnalité des débuts de la IIIe République.

Lui-même médecin, il « monte » à Paris où, après la défaite de Sedan, il est nommé maire de Montmartre par le gouvernement de la Défense nationale, en septembre 1870. Le 18 mars 1871, il assiste, impuissant, au massacre des généraux Lecomte et Clément Thomas, massacre d'où va sortir la Commune.

Clemenceau au format pdf

Clemenceau (par André Larané)Découvrez toutes les facettes du « Tigre » dans ce livre numérique : son parcours, ses passions et sa vie personnelle, ses bons mots et ses réparties.
Clemenceau a été édité par Herodote.net en partenariat avec le musée Clemenceau (mars 2014, format pdf, 38 pages et de nombreuses illustrations)...

Un leader radical

Georges Clemenceau, par Edouard Manet (1879, huile sur toile, 95x74cm, musée d'Orsay)Sous la IIIe République, en 1876, il est élu député de Paris et, grâce à ses talents d'orateur, prend la tête des députés de la gauche que l'on dit « intransigeante » ou « radicale »

Contestataire-né, il combat l'influence de l'Église catholique et dénonce les conquêtes coloniales, qui ont le tort à son sens de détourner les Français de la seule cause qui vaille : la revanche sur l'Allemagne.

Mais il s'en tient longtemps à un rôle d'opposant qui lui vaut le surnom de « tombeur de ministères ». Ainsi combat-il avec succès les gouvernements « opportunistes » de Jules Ferry.

Évincé de la politique par le scandale de Panama, il revient en grâce avec l'Affaire Dreyfus. Il apporte son soutien à Émile Zola et s'engage résolument dans le camp dreyfusard.

Le 13 mars 1906, à 65 ans, le « tombeur de ministères » accède pour la première fois à un poste ministériel, à l'Intérieur. Il est mis à l'épreuve en réprimant sans ménagement les grèves de mineurs consécutives à la catastrophe de Courrières du 10 mars 1906. Son action en matière policière lui vaut aussi le surnom de « Tigre ». 

Sept mois plus tard, Clemenceau forme enfin l'un des plus longs ministères de la IIIe République, du 18 octobre 1906 au 20 juillet 1909. Le président du Conseil confirme son sens particulier du dialogue social lors des manifestations de vignerons languedociens.

Il mène aussi à son terme la séparation des Églises et de l'État avec Aristique Briand, ministre de l'instruction publique et des Cultes. Son ministre des Finances, Joseph Caillaux, qui deviendra son ennemi inexpiable, propose l'impôt progressif sur le revenu. 

Jusqu'au-boutiste

De retour dans l'opposition, pendant les années dramatiques de la « Belle Époque » qui précèdent la Grande Guerre, Clemenceau s'affirme comme un revanchard et un va-t-en-guerre déterminé. Peu après la déclaration de guerre, son journal L'Homme libre devient L'Homme enchaîné, en guise de protestation contre la censure, et multiplie les attaques verbales contre le gouvernement et l'état-major.

Mais du fait de sa détermination à poursuivre la guerre jusqu'à la victoire totale, il est appelé à la tête du gouvernement par son vieil ennemi, le président Raymond Poincaré. Il rassemble alors toutes les énergies du pays en vue de la victoire et y gagne un nouveau surnom : « Père de la Victoire ». Avec affection, les poilus qui combattent dans les tranchées l'appellent plus simplement « Le Vieux ».

Il fait aussi traduire en justice les partisans d'une paix de compromis, tel Joseph Caillaux, et torpille une négociation secrète engagée par l'empereur d'Autriche.

Lors des négociations du traité de paix de Versailles, Clemenceau fait en sorte de punir l'Allemagne pour sa déclaration de guerre et les destructions causées sur le sol national. Pas plus que les autres chefs alliés, il ne peut empêcher l'éclatement de l'Autriche-Hongrie en une myriade de petits États vindicatifs et indéfendables qui se révèleront des proies idéales pour le IIIe Reich hitlérien.

 Passée la guerre, Georges Clemenceau est élu par acclamation à l'Académie française et reste à la tête du gouvernement jusqu'au 18 janvier 1920.

Publié ou mis à jour le : 2023-11-09 21:40:22
Jean MUNIER (17-04-2024 13:48:55)

On a reproché à Clémenceau le traité de Trianon très dur envers la Hongrie , continuation de la lutte entre rois de France et Habsbourg. Autre explication ; la monarchie catholique rebutait l'an... Lire la suite

Lionel (13-01-2024 15:38:47)

Merci pour cet article fort documenté. Je souhaite juste préciser qu'Ajanta ne se trouve pas à Ceylan, actuel Sri Lanka. Ajanta se trouve dans l'état indien de Maharastra près d'Auraganad. Ces fa... Lire la suite

Ronan (11-09-2022 15:55:02)

« Le nom de Georges Clemenceau est connu des Hongrois. Il est perçu comme l’ennemi juré de leur nation et le principal responsable de la ­sévérité du traité de Trianon qui a dépecé la Hong... Lire la suite

Richard (29-11-2019 22:42:14)

Bonjour M.Larané, Vous ne parlez pas dans votre article très intéressant, si Clemenceau officiait dans une loge maçonnique ? Personnellement, je salue le courage et l'énergie physique du Monsi... Lire la suite

Jean-Claude PETERS (25-11-2017 10:15:09)

Vérifier les dates de naissance des enfants de Clemenceau.

Amicalement.

jacquet (25-11-2017 07:50:08)

De nos jours ,il est de bon ton de louer ou de se réclamer de Clémenceau. Mon âge m'a permis de côtoyer de nombreux anciens combattants de la grande guerre.Leurs jugements sur le personnage ét... Lire la suite

Percy (16-11-2017 10:21:17)

Se rappeler aussi l'attitude de Clemenceau lors de l'affaire des inventaires après la promulgation de la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat. A la suite de la mort d'un jeune boucher nommé G... Lire la suite

aesculape (16-11-2017 09:32:55)

Sur G. Clémenceau, conseillez à vos lecteur son livre publié en 1926 " Au soir de la pensée". Peu d'hommes politiques actuels ont une culture comparable ....relativité, évolution, cosmologie .... Lire la suite

Hugo (16-11-2017 05:40:43)

Bonjour, Je souhaite me joindre aux commentaires précédents car Georges C. n'a jamais géré la France "en bon père de famille". Bien sûr il s'y entendait pour faire "la tournée des popotes" m... Lire la suite

Jacques (27-05-2014 11:17:58)

Merci de faire souvenir de Clemenceau. Une petite erreur: son gouvernement est tombé le 20 juillet 1909 et non juillet 1906 et a donc duré 29 mois et non 9. Avec De Gaulle, il domine le XXème sièc... Lire la suite

MASSICOT (21-05-2014 08:45:18)

Si Clémenceau a été un remarquable meneur d'homme pendant la guerre et qu'on lui doit en partie l'ssue victorieuse; il fut un très mauvais diplomate et négociateur après celle-ci. Qu'on le veui... Lire la suite

Claude Logette (04-12-2013 18:06:52)

Merci pour la vivacité de votre article . Même si l'on connaît le personnage, on découvre certains traits de son caractère qui ne sont guère sympatiques: son attitude envers son épouse si souve... Lire la suite

Claude Logette (04-12-2013 18:06:52)

Merci pour la vivacité de votre article . Même si l'on connaît le personnage, on découvre certains traits de son caractère qui ne sont guère sympatiques: son attitude envers son épouse si souve... Lire la suite

Marcel Lerat (12-06-2012 18:48:34)

"torpille une proposition autrichienne d'une paix de compromis"... Il a répondu : " je ne traite pas avec les papistes " . Cela a valu à l'Europe quelques dizaines de milliers de... Lire la suite

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