Jean Moulin (1899 - 1943)

Une icône de la Résistance

Jean Moulin est l'un des patriotes français qui se sont illustrés dans la lutte contre l'occupant allemand, pendant la Seconde Guerre mondiale.

Depuis le transfert de ses cendres au Panthéon, le 19 décembre 1964, cette victime de la barbarie nazie, morte sous la torture en gare de Metz le 8 juillet 1943, à 44 ans, est devenue le symbole de la Résistance française.

Un jeune et brillant fonctionnaire

Né à Béziers, Jean Moulin est le fils d'un professeur de lettres franc-maçon et radical-socialiste.

Peu disposé à mener une existence rangée, le jeune homme dévore la vie à pleines dents, par la fréquentation des artistes, la pratique des sports... et le dessin, son violon d'Ingres.

Fin administrateur, il devient en 1925, à Albertville, le plus jeune sous-préfet de France. Dans les années 1930, il effectue des passages dans les cabinets ministériels successifs de Pierre Cot, y compris sous le Front populaire.

À cette occasion, Pierre Cot, ministre de l'Air, le charge d'approvisionner secrètement en armements les républicains espagnols, en guerre contre les nationalistes de Franco. C'est là sa première expérience de la clandestinité.

En janvier 1937, il devient à Rodez (Aveyron) le plus jeune préfet de France. Ses engagements militants lui valent le qualificatif de « préfet rouge ». En juin 1940, au moment de l'invasion allemande, il arrive à Chartres comme préfet d'Eure-et-Loir...

L'apprentissage de la clandestinité

Jean Moulin sur l'esplanade du Peyrou, à Montpellier, en 1939Le 17 juin 1940, à la préfecture de Chartres, des officiers allemands lui demandent de signer un texte condamnant de prétendus méfaits des troupes africaines de la France. Jean Moulin refuse. Il est arrêté et dans la nuit, désespéré, tente de se suicider en se tranchant la gorge.

Sauvé de justesse, il reprend ses fonctions de préfet à Chartres et encaisse sans barguigner les premières lois liberticides de Vichy, notamment le statut des Juifs. Mais il est relevé de ses fonctions le 2 novembre 1940. 

En septembre 1941, après l'invasion de l'URSS par la Wechmacht et la mondialisation du conflit, il se décide à partir pour Londres, via Lisbonne, en usant de son faux passeport au nom de Mercier.

Le général de Gaulle, chef de la France libre, qui peine à se faire reconnaître par les résistants de l'intérieur, encore peu nombreux, peu actifs et divisés, demande à Jean Moulin de se faire son ambassadeur ou son porte-parole auprès d'eux. L'ex-préfet accepte. C'est ainsi qu'il est parachuté sur le sol français, près de Saint-Andiol, le 2 janvier 1942.

Tout en tissant sa toile secrète sous les pseudonymes de Rex ou Max, Jean Moulin va mener au grand jour, dans le sud du pays, la vie paisible d'un marchand d'art et ancien préfet à la retraite !

L'unité à tout prix

Sa principale mission est d'unifier les mouvements de résistance sous l'égide de De Gaulle, qui peine à faire reconnaître sa légitimité à Londres et Washington. Le principal de ces mouvements est celui d'Henri Frenay et Bertie Albrecht, dénommé Combat et solidement établi dans la région lyonnaise, en « zone libre ».

C'est seulement au printemps 1943 que Jean Moulin arrive à recueillir le fruit de ses efforts. Le 8 mai 1943, dans un message sans ambiguïté, il demande « l'installation à Alger d'un gouvernement provisoire, sous la présidence du général de Gaulle ; le général Giraud devant être le chef militaire ». Effectivement, les deux généraux créeront le 3 juin suivant un Comité français de la libération nationale.

Enfin, le 27 mai 1943, il réunit clandestinement les principaux chefs de la Résistance au 48, rue du Four, à Paris, et les convainc de fonder un Conseil national de la Résistance (CNR) inféodé au général de Gaulle.

Il n'a plus que quelques semaines à vivre... Le 21 juin 1943, le tout nouveau Conseil National de la Résistance se réunit à Calluire, une petite ville proche de Lyon. 

La Gestapo investit la villa et les Allemands ne tardent pas à identifier Jean Moulin comme le chef de la Résistance intérieure. Ils le transfèrent à Paris puis à Berlin où il n'arrivera jamais. Le 8 juillet 1943, il meurt des suites des tortures et des mauvais traitements en gare de Metz.

Les cendres présumées de Jean Moulin sont conduites au Panthéon le 19 décembre 1964 par André Malraux, en présence du général de Gaulle, président de la République.


Discours hommage d'André Malraux à Jean Moulin (19 décembre 1964),  source : INA
Publié ou mis à jour le : 2021-07-07 17:23:28
Philippe1961 (05-07-2023 10:47:41)

Il est de bon ton de rappeler le courage, surtout celui des autres. Jean Moulin est l'exemple même du courage normal, celui dont tout un chacun devrait faire preuve. Et qui devient extraordinaire ... Lire la suite

freddy klein (19-12-2014 10:43:20)

Jean Moulin? Présent!

freddy klein (19-12-2014 10:42:19)

Jean Moulin? Présent!

DEMANGE (17-09-2013 21:37:37)

A la lecture de ce que MALRAUX en son temps avait pu écrire sur J. Moulin, on ne peut que se demander quels hommes peuvent se poser en modèles pour la jeunesse du XXI siècle. Enfin de manière plus... Lire la suite

Jean-Charles GABRIEL (20-08-2013 08:48:54)

Bonjour. Quand Jean Moulin est-il arrivé à Chartres en tant que préfet ? Vous écrivez que c'est en juin 1940 tout en publiant sa carte de haut fonctionnaire datée de septembre 1939.MOURRE dans so... Lire la suite

Rousseau (10-07-2013 15:11:33)

N'avait-on pas écrit que Jean Moulin s'était suicidé à Paris pour ne pas parler ?

Hélène Millien (08-07-2013 20:00:42)

Bonne évocation, mais moi aussi j'ai été interpellée par la mention "cendres présumées". Quelques précisions seraient nécessaires. Merci.

ROBISCO Nathalie (08-07-2013 15:18:40)

Merci d'avoir donné le texte du discours de Malraux.

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