Le dictionnaire de l'Histoire

hanbalisme, wahhabisme, salafisme

Ahmed ibn Hanbal est un théologien musulman mort en 855 qui préconisait le retour à l'islam des origines, exclusivement fondé sur le Coran et les hadith, les traditions enseignées par les compagnons du Prophète et leurs successeurs immédiats (en arabe, salaf, « ancêtres »).

Le salafisme hérité de Hanbal proscrit donc toutes les innovations postérieures. Il condamne bien évidemment l'alcool, le luxe, la gaudriole... mais aussi le recours à l'intercession des saints et marabouts et tout ce qui s'apparente à une glorification de l'homme, y compris l'expression artistique et les monuments patrimoniaux, y compris religieux. Il dénie aux chiites la qualité de musulman.

Il a un lointain disciple en la personne de Mohammed Ibn Abdel Wahhab. Ce prédicateur né vers 1696 dans le Nedjd, au centre de la péninsule arabe, se montre à son tour désireux de « régénérer » l'islam mais comprend qu'il ne peut y arriver qu'à la condition de s'associer à un guerrier et d'unifier par le glaive les tribus arabes, comme l'avait fait Mahomet avant lui. En 1749, il se place sous la protection d'un chef de Bédouins nedjis, Mohammed Ibn Séoud, et lui offre sa fille afin de sceller leur alliance.

Leur lointain descendant a pu enfin réunir la plus grande partie de l'Arabie sous sa férule en 1932, au prix de nombreux massacres et avec l'aide des Britanniques. Le wahhabisme est ainsi devenu la doctrine officielle de l'Arabie séoudite.

Dans les années 1980, les Arabes séoudiens ont activement exporté la doctrine wahhabite dans les pays musulmans et jusqu'en Europe, construisant des mosquées et fondant des écoles islamiques en utilisant leurs ressources financières. Cette propagande a été effectuée avec la bénédiction et même à la demande des Américains, qui voulaient de la sorte opposer un contre-feu au marxisme et à l'influence soviétique dans les communautés musulmanes. Le résultat a dépassé leurs espérances comme ils ont pu le constater avec les attentats du 11 septembre 2001 (note).

Grâce aux royalties du pétrole et à travers différentes fondations, l'oligarchie séoudienne a aussi financé des mouvements salafistes dans le monde arabe, parmi lesquels al-Qaida, l'État islamique (Daesh) et dans une moindre mesure les Frères musulmans. Ces mouvements ont en commun la pratique de la violence et le sectarisme mais s'allient et se combattent au gré des circonstances.

Mettant en pratique leur doctrine en matière patrimoniale, les wahhabites séoudiens ont sans état d'âme rasé à Médine et La Mecque les vestiges de l'époque du Prophète, y compris la maison de celui-ci. Ils ont érigé de très laids édifices autour du site sacré de la Kaaba, telle une réplique géante de Big Ben. En Afghanistan, les talibans ont dynamité les bouddhas de Bâmiyân. Plus près de nous, l'État islamique a fait mieux encore en entamant la destruction de Palmyre et divers sites mésopotamiens.  

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