Le consumérisme est un néologisme venu du monde anglo-saxon. Il désigne une propension à consommer au-delà du raisonnable et s'est substitué à la fin du XXe siècle à l'expression « société de consommation » utilisée dans les années 1960 pour caractériser le fonctionnement des économies les plus avancées du monde occidental.
Dès 1967, aux États-Unis, dans Le Nouvel État industriel, John Kenneth Galbraith, économiste fétiche du parti démocrate, a contesté les fondements de l'économie classique selon lesquels les entrepreneurs s'appliquaient à répondre aux besoins des consommateurs. Il a développé la « théorie de la filière inversée » selon laquelle les entrepreneurs viaisent au contraire à créer en permanence de nouveaux besoins par la publicité et de façon plus subtile par l'environnement politique et culturel, de façon à générer de la demande et donc du profit.
La thèse de Galbraith rejoint un courant de pensée philosophique qui, à la même époque, dénonçait la « société de consommation » (Herbert Marcuse, Ivan Illich) et recueillait des échos chez les étudiants bourgeois de Mai-68. Elle conserve plus que jamais sa pertinence un demi-siècle plus tard même si l'on parle plutôt de consumérisme que de société de consommation.
Ce phénomène a émergé à partir des années 1960 quand, une fois achevée la reconstruction consécutive à la Seconde Guerre mondiale, les milieux entreprenariaux américains ont craint que la croissance économique ne vienne à fléchir. Ils ont jugé nécessaire de stimuler de toutes les façons possibles la consommation des ménages pour soutenir l'activité... et leurs profits.
En ce début du XXIe siècle, la société de consommation est à ce point entrée dans la norme que plus personne ou presque ne la conteste, y compris à l'extrême-gauche et dans la mouvance écologiste en dépit de ses dégâts humains, environnementaux et climatiques.
Ainsi, alors qu'il y a un demi-siècle, les Européens produisaient encore des vêtements durables et de qualité, ils importent aujourd'hui tous leurs textiles des pays à bas coût. Les Français, par exemple, achètent chaque année 67 millions de jeans, soit plus d'un par adulte. Alors que ce pantalon rustique avait été conçu pour durer toute une vie, ces jeans éphémères sont produits au Bangladesh par des quasi-esclaves, avec du coton très polluant et beaucoup de charbon et de pétrole...
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