Empire mongol

Gengis Khan et ses successeurs

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Les Mongols sont un peuple de nomades qui habitent les steppes situées au nord de la Chine. La mobilité du cheval dans ce genre d’environnements favorise la constitution d’empires immenses : au IIIe siècle av JC déjà, les Proto-Mongols appelés les Xiongnu constituaient une vaste confédération dirigée par une sorte d’empereur nommé le chanyu. Leur domination s’étendait notamment jusqu’aux montagnes de l’Altaï où résidaient les Proto-Turcs.

Au VIe siècle, ces Proto-Turcs constituent un empire des steppes encore plus vaste : le kaghanat göktürk. Puis au Xe siècle, la fondation de l’empire khitan marque le retour en force des Proto-Mongols. Plus à l’ouest, une partie des Turcs s’islamisent et fondent l’empire seldjoukide au siècle suivant.

L'expansion de l'empire mongol (1206 - 1279)

Le XIIe siècle marque un nouveau retrait mongol face aux Proto-Mandchous qui fondent l’empire jurchen au nord de la Chine et se sinisent rapidement. Les Khitans ne se maintiennent qu’au sud-ouest de l’Altaï où ils fondent l’empire Kara-Khitai. La Mongolie est donc de nouveau divisée en tribus rivales au moment de la naissance de Temüjin autour de l’an 1160. Celui-ci se fait proclamer Khan vers 1195 et prend la tête de plusieurs clans mongols. Dès lors, il n'a de cesse de réunir sous son autorité tous les nomades de la steppe, Mongols et Turco-Mongols. C'est chose faite au printemps 1206. Il est alors proclamé Gengis Khan en 1206, c’est-à-dire « roi universel » en mongol.

L'empire mongol de Gengis Khan (création : Alain Houot, pour Herodote.net)Gengis Khan (1155-1227) sera le fondateur d'un empire de la steppe, éphémère mais plus vaste qu'aucun autre empire ayant jamais existé. En 1211, il amorce la conquête de l’empire jurchen, qui est dévasté. Ça lui permet de se familiariser avec les techniques de guerre des sédentaires qui s’ajoutent à l’excellence de la cavalerie mongole dominée par les archers montés. Les Mongols découvrent notamment la poudre à canon d’invention chinoise qui va s’avérer décisive pour la prise des places fortes. Les Mongols conservent en revanche leur religion animiste, le tengrisme, où l’adoration du Ciel Eternel constitue un élément central.

L'empire mongol de Gengis Khan (création : Alain Houot, pour Herodote.net)En mai 1215, il occupe Pékin, massacre la population et rase la cité. Négligeant la conquête de la Chine du Sud, il  s'en retourne vers l'Ouest et, en 1216,  s’attaque à l’empire des Kara-Khitai qui s’effondre en deux ans. En 1218, il se retrouve face à l’empire khwarezmien qui a remplacé celui des Seldjoukides. Il parvient à s’emparer d’une bonne part de leur territoire en seulement trois ans. Les populations de Boukhara, Samarcande, Ourgentch, Merv et Nishapur sont massacrées ou capturées et cette région du Monde mettra du temps pour s’en remettre.

L'empire mongol de Gengis Khan (création : Alain Houot, pour Herodote.net)Gengis Khan passe les années suivantes à organiser son empire dont il partage l’administration entre ses quatre fils. Puis il se tourne vers l’empire sinisé des Tangoutes situé à l’ouest de la Chine : sa conquête ne dure qu’un an et s’achève en 1227. Cette même année, il meurt des suites d’une chute de cheval. En mourant, il laisse à ses fils (Oegoedaï, Djaghataï, Djötchi et Toloui) et à leurs descendants le soin de poursuivre les conquêtes. 

Après deux années d’instabilité, Ögödei obtient le titre suprême de khagan. Il fortifie le site de Karakorum dont il fait sa capitale. Il envahit les derniers territoires des Khwarezmiens en Azerbaïdjan en 1231, achève la conquête de l’empire jurchen en 1234, et engage ensuite une longue guerre contre la Chine des Song et contre la Corée. Pendant ce temps-là, son neveu Batu engage la conquête de l’Europe : en 1236, il soumet les peuples turcs installés à l’ouest de la Volga, puis envahit les principautés divisées de la Rus’ de Kiev. Comme en Asie Centrale, la population des villes est massacrée ou capturée, et la région va traverser une longue phase de déclin.

En 1241, sous la conduite de Batu, les Mongols ravagent la Pologne, puis l’empire bulgare et la Hongrie l’année suivante, jusqu’à atteindre l’Adriatique. La mort d’Ogodei contraint toutefois Batu de se replier. Les difficultés rencontrées lors de la succession le poussent à fonder la Horde d’Or dont il installe la capitale à Saraï. Ce khanat continuera de mener des raids réguliers sur la Russie pendant encore deux siècles et demi.

C’est finalement la descendance du 4e et dernier fils de Gengis Khan qui récupère le titre suprême : en 1251, Mongke, fils aîné de Toloui, est élu grand khan (khagan). L'empire va atteindre sa plus grande expansion sous son règne. 

Mongke engage aussitôt la conquête du Tibet qu’il achève deux ans plus tard. Puis il envoie son frère Kubilay Khan poursuivre les conquêtes vers le Nanzhao plus au sud qui est conquis dès 1253. Le Dai Viet est également ravagé mais les Mongols ne s’y maintiennent pas. Enfin, la Corée finit par tomber en 1258 tout en conservant un statut de royaume au sein de l’empire à l’instar de la Géorgie.

Dans le même temps, Mongke envoie son autre frère Hulagu faire la conquête de l’Irak : il s’empare de Bagdad en 1258, provoquant la chute du califat abbasside. La région est ravagée et ne retrouvera jamais plus le rôle central qu’elle détenait. En 1259, Houlagou poursuit ses raids en direction de l’Anatolie et de la Syrie, mais Mongke meurt cette année-là et Hulagu doit rapatrier une partie de ses forces, ce qui permet aux Mamelouks d’Égypte de stopper la progression mongole.

Après une nouvelle guerre de succession, c’est finalement Kubilai Khan qui hérite du titre de khagan. Il focalise toute son attention contre la Chine des Song qui finit par s’effondrer en 1279. Devenu empereur de Chine, Kubilay Khan tente de poursuivre sa progression vers le Japon, mais sa flotte est détruite à deux reprises par une tempête, ce qui met fin à ce projet. Par la suite, des expéditions seront lancées vers la Birmanie et Java, mais les Mongols n’y resteront pas.

L'empire mongol de Gengis Khan (création : Alain Houot, pour Herodote.net)Koubilay achève la réunification de la Chine et fonde la dynastie sino-mongole des Yuan. Mais en devenant empereur de Chine et en adoptant Pékin pour capitale, il se détache de ses origines nomades pour se siniser rapidement. Ce faisant, il perd son autorité sur l’ensemble des Mongols. 

Les héritiers de Batu règnent sur la Horde d’Or au nord-ouest, ceux d’Houlagou règnent sur l’Iran et l’Irak avec le titre d’Ilkhans, enfin en Asie Centrale règnent les descendants du deuxième fils de Gengis Khan Djaghataï.

La grande épopée des Mongols s’achève ainsi par cette séparation de l’empire en quatre parties. Ils vont continuer de dominer l’Eurasie pendant les décennies à venir, mais tout en s’assimilant partiellement dans l’univers des sédentaires.

De la Russie à l'Indochine, l'influence mongole se fera encore sentir pendant un demi-millénaire le soin d'étendre les conquêtes vers l'Ukraine et la Hongrie aussi bien que vers la Perse et la Chine...

Publié ou mis à jour le : 2023-01-04 19:17:44

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