Par la loi sur la citoyenneté (Naturalization Act) du 26 mars 1790, les États-Unis offrent généreusement la citoyenneté aux free white persons (« personnes libres blanches »), autrement dit aux immigrants européens de bonnes mœurs, sous réserve qu’ils aient deux ans de résidence dans le pays. Avec cette apparition de la couleur de peau comme catégorie juridique, la jeune République, tout juste libérée de la tutelle coloniale et dotée d'une Constitution démocratique et fédérale, met ainsi en place la première législation formellement raciste de l'époque moderne.
La loi exclut sans le dire les immigrants non-européens et surtout les esclaves et affranchis africains, dont la plupart résidaient sur le sol américain depuis plusieurs générations déjà. Les Indiens eux-mêmes, premiers habitants de l'Amérique, demeurèrent des non-sujets jusqu’à la fin du XIXe siècle, même après que les noirs eurent obtenu des droits civiques. Ils furent considérés jusqu'en 1924 comme des nationaux et non comme des citoyens !
Les derniers quotas d'immigration hérités du Naturalization Act furent abrogés le 3 octobre 1965...
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