Dans la nuit du 27 au 28 mars 1942, au plus fort de la Seconde Guerre mondiale, 611 marins et commandos britanniques à bord d’une flottille de 16 vedettes et un destroyer (HMS Campbeltown) pénètrent dans l’estuaire de Saint-Nazaire, pourtant fortement surveillé par l'armée allemande. Ils appartiennent à la Direction des opérations combinées (Combined Operations Headquarters) constituée par le Premier ministre Winston Churchill avec pour objectif d'attaquer les ports de l'Atlantique occupés par la Wehrmacht. Ils sont sous le commandement de Lord Louis Mountbatten et cette attaque sur Saint-Nazaire est leur première mission d'envergure.
Baptisée Opération Chariot, elle vise à détruire la cale sèche de Saint-Nazaire, qui est la seule, sur la façade atlantique, à pouvoir accueillir et réparer les les cuirassés allemands de la classe Tirpitz. Ceux-ci font la chasse dans l'océan aux convois maritimes des alliés. L'enjeu est donc vital pour la poursuite de la guerre.
Le Campbeltown éperonne la porte de la cale sèche puis explose quelques heures plus tard grâce à des explosifs cachés à l’avant. Pendant ce temps, les commandos investissent le port et détruisent les différents objectifs assignés. Le bilan est lourd (169 tués, 214 prisonniers) mais la cale est hors d’usage. « Je ne connais pas, dans toutes les annales militaires et navales, d'autre cas où des dommages aussi importants furent infligés à l'adversaire aussi rapidement et en engageant des moyens aussi faibles », écrira Lord Mountbatten en 1945. Hormis la part d'autocongratulation propre à ce fougueux soldat, l'opération Chariot est de fait l'un des premiers coups portés à la puissance hitlérienne.
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