Les habitants de Berne sont entrés en conflit avec l'ambitieux duc de Bourgogne Charles le Téméraire pour la domination du Jura et de l'Alsace. Financés par la France et associés aux autres cantons de la Confédération suisse, ils surprennent l'armée bourguignonne à Grandson, au sud du lac de Neuchâtel, le 2 mars 1476. Les soldats bourguignons, en fait composée de mercenaires, essentiellement des « piétons » lombards, se débandent, non sans avoir pendu la garnison suisse de la place de Grandson. Les piquiers suisses s'emparent sans coup férir du butin du Téméraire.
Ce dernier reconstitue son armée et repart à l'offensive. Il se dirige vers Morat, ancienne possession savoyarde occupée par Berne et défendue par une garnison de 2 000 hommes sous les ordres de son ancien ami Adrien de Bubenberg. L’armée bourguignonne forte de 30 000 soldats, commence le siège de la ville le 9 juin. Mais le 22 juin 1476, l’armée des Confédérés, avec des contingents bâlois, fribourgeois, soleurois, schaffhousois, valaisans, neuchâtelois, gruyériens, biennois, auxquels s’ajoutent des Alsaciens, des Lorrains, des Rhénans et des Autrichiens, attaque les Bourguignons. Le choc entre fantassins suisses et cavaliers bourguignons se dénoue en une heure et se solde par cinq heures d'épouvante au cours desquelles les vainqueurs massacrent leurs prisonniers en représailles du massacre de Grandson.
Le « Grand-Duc du Ponant » (Grand Duc d'Occident) ne s'en remettra pas... Dans l'Histoire militaire de la Suisse, la bataille de Morat occupe la place d'honneur comme le souligne ce distique relatif aux guerres de Bourgogne : « Charles le Téméraire perdit à Grandson le bien (sa fortune matérielle), à Morat le courage (à la suite de la destruction de son armée), à Nancy la vie ».
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