Le 13 décembre 1294, le pape Célestin V renonce de son propre chef à la tiare pontificale cinq mois seulement après son élection. C'est un fait unique dans la papauté du IIe millénaire, si l'on met à part les papes démissionnés sous la contrainte : le pape Grégoire VI en 1046 et les papes et «antipapes» du Grand Schisme d'Occident, au XVe siècle, tels Grégoire XII et Félix V.
Élu à l'unanimité mais contre son gré par un conclave réuni à Pérouse le 5 juillet 1294, ce bénédictin et ermite de plus de 80 ans, né Pietro de Morrone, ne se sentait pas capable d'assumer sa charge ni de résister aux pressions des grandes familles et des souverains étrangers, tel le roi de France Philippe Le Bel.
Devant ses cardinaux, qui avaient finalement approuvé sa décision, le pape descend de son trône, pose sa tiare à terre et se défait de ses autres insignes pontificaux. S'étant retiré dans la solitude, il meurt l'année suivante. Il est plus tard canonisé malgré le scandale que constitue aux yeux du commun des chrétiens sa démission devant Dieu. Son successeur, Benedetto Caetani, est élu la veille de Noël. Issu d'une grande famille romaine, il prend le nom de Boniface VIII et met toute son énergie... et sa férocité à tenter de restaurer l'autorité du Saint-Siège.
Vos réactions à cet article
Recommander cet article
Aucune réaction disponible