Jacques Cœur est né en 1400 (ou 1395) à Bourges, paisible capitale du Berry. Il reçoit une éducation religieuse à la Sainte-Chapelle de Bourges où il obtient sa première tonsure, puis se décide à suivre la même voie que son père, celle du négoce.
En 1420, il se marie avec Macée de Léodepart alors issue de la grande bourgeoisie, ce qui va lui permettre d’entrer en contact avec le milieu des gens de cour et du gouvernement qui avait suivi le dauphin Charles à Bourges.
En effet, le royaume de France est alors plongé dans le chaos de la guerre de Cent Ans et à demi-ravagé par les épidémies. En 1418 le dauphin doit s’installer à Bourges après avoir été chassé de Paris par les Bourguignons alliés aux Anglais et en 1422, à la mort de son père Charles VI le Fou, il devient Charles VII qu’on appelle alors par dérision « le petit roi de Bourges ».
Jacques Cœur est d’abord monnayeur en 1427 puis il fonde une compagnie pour la fourniture de marchandises diverses, visant à gagner en particulier la clientèle du roi et de la cour.
A force de côtoyer les riches marchands italiens, il comprend que le meilleur moyen de s’enrichir est de commercer avec les marchés orientaux. Ainsi, en 1432, il effectue un voyage d’étude et de prospection jusqu’à Alexandrie et décide à son retour de réouvrir au négoce français les ports des « échelles » (ports) du Levant.
Il finance les infrastructures nécessaires à Montpellier et commence à importer des produits très divers et éclectiques comme des épices, des produits pharmaceutiques et colorants, des textiles, des parfums, des porcelaines de Chine, ainsi que de l’or, en échange de quoi il exporte des tissus, des fourrures, des cuirs tannés, des robes, et enfin du cuivre et de l’argent.
Les bénéfices sont prodigieux et Jacques Cœur parvient à être nommé Grand Argentier du royaume de France. Il se lie d’amitié avec le dauphin Louis, futur Louis XI, mais aussi avec la belle Agnès Sorel, maitresse du roi, qui lui assure sa protection.
Sa fortune considérable lui permet de se faire banquier et de prêter de l’argent aux plus grands dignitaires du pays. Il aide notamment le souverain à reconquérir son territoire occupé par les Anglais en finançant les troupes royales. L’affaire Cœur devient alors le symbole de la paix et du retour à l’harmonie dans le royaume.
Jacques Cœur montre à plusieurs reprises ses talents de négociateur en participant à plusieurs ambassades notamment auprès du souverain d’Egypte lorsque celui-ci entre en conflit avec la République de Venise et un peu plus tard avec les « Chevaliers hospitaliers » de Rhodes. En 1447, il intervient même dans le nouveau schisme qui secoue la chrétienté et participe grandement à la préservation de l’unité de l’Eglise ce qui lui assure un soutien indéfectible de la part du pape.
Cependant, ses ennemis et ses principaux débiteurs parviennent à provoquer sa chute en 1451 lors d’un procès au terme duquel il est condamné pour malversation et crime de lèse-majesté. Emprisonné et abandonné par le roi, il parvient à s’échapper pour rejoindre Rome. On le retrouve plus tard lors d’une expédition contre les Turcs au cours de laquelle il est blessé. Il meurt sur l’île de Chios en Grèce des suites de ses blessures en 1456.
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Etienne (11-10-2023 15:24:09)
Bonjour, Quelq'un qui ne fait rien pour sauver Jeanne d'Arc, ne peut être qu'un ingrat vis à vis de tous ceux sans qui il n'aurait jamais été roi et même devenu roi n'aurait pas pu mener sa poli... Lire la suite