L'Antiquité en cartes animées

Vincent raconte la naissance du bouddhisme et de l'hindouisme

La naissance du bouddhisme et de l'hindouisme en Inde (de 600 à 185 av. J.-C.)

Au 1er millénaire av. J.-C., l’Inde connaît une évolution assez comparable à la Chine marquée par un fort renouveau spirituel qui va favoriser l’essor d’un premier empire.

D’un point de vue géographique, le sous-continent indien est délimité par un arc de montagnes dominé par la chaîne de l’Himalaya. A l’ouest pourtant, elle autorise les mouvements de population : c’est par là que se feront la quasi-totalité des apports extérieurs.

Deux grands fleuves se distinguent : l’Indus à l’ouest, qui irrigue une plaine désertique, et le Gange au nord. Si le 1er a vu le développement de l’antique civilisation harappéenne, c’est le 2nd qui va voir l’essor de la civilisation indienne.

Entre 1900 et 1800 av. J.-C., la civilisation de l’Indus s’effondre rapidement. Ça coïncide avec l’arrivée de populations indo-européennes en provenance d’Asie Centrale, les Indo-aryens. Ceux-ci s’installent sur les rives des 2 fleuves, supplantant peu à peu les populations dravidiennes locales. Ils apportent avec eux leur religion animiste et polythéiste : le védisme, qui servira de substrat à l’hindouisme. Certains gagneront le Sri Lanka un peu plus tard, donnant naissance au peuple cinghalais.

Un long millénaire très obscur s’écoule, méconnu faute d’écriture. L’héritage de la civilisation de l’Indus se maintient peut-être dans les rites de purification par l’eau. La situation s’éclaircit un peu vers 600 av. J.-C. : des républiques et de grands royaumes émergent, parmi lesquels certains comme le Magadha connaîtront un vif éclat. Les prêtres appelés brahmanes s’érigent peu à peu en caste dominante. Le védisme prend une forme de plus en plus ritualisée, donnant naissance au brahmanisme.

Vers 545 av. J.-C., le Perse Cyrus II s’avance jusqu’en Inde et fait la conquête du royaume de Gandhara, qui deviendra l’une des satrapies les plus riches. L’empire perse va exercer une certaine influence sur l’Inde : la diffusion de l’écriture va donner naissance au brahmi, qui servira à coucher par écrit les textes sacrés du védisme, les Veda. La langue utilisée est le sanskrit, qui sert encore aujourd’hui de langue sacrée. Notons que la proximité culturelle et linguistique avec l’Iran est très ancienne puisque les 2 régions ont vu arriver simultanément les mêmes migrations indo-européennes.

Vers 500 av. J.-C., le brahmanisme s’est enrichi de nouveaux textes jusqu’à devenir l’hindouisme. C’est à cette époque que vit Siddhartha Gautama, le Bouddha. Il est né d’une famille princière au pied de l’Himalaya. Découvrant la misère du peuple, il renonce à tous ses biens et pratique l’ascétisme. A 35 ans, il atteint l’Eveil par la méditation et découvre un moyen de s’affranchir des causes de la souffrance. Son enseignement va donner naissance au bouddhisme : par opposition à l’hindouisme, il offre un chemin permettant à chacun d’atteindre l’illumination sans l’aide des brahmanes. Le Bouddha est contemporain de Mahavira, fondateur du jaïnisme. Assez proche du bouddhisme, il met en avant la non-violence destinée à sortir du cycle de réincarnations.

La civilisation indienne naît ainsi d’apports divers qui se sont influencés mutuellement. Elle est déjà bien établie lorsque le Grec Alexandre le Grand entreprend la conquête de l’empire perse. En 326 av. J.-C., il poursuit cette expansion en remportant une victoire contre un roi indien. C’est à cette occasion que les Grecs découvrent les éléphants de guerre.

A cette époque, le Magadha est devenu le royaume le plus puissant de la plaine du Gange. II a pour capitale Pataliputra. En 324, Chandragupta s’empare du pouvoir et fonde la dynastie des Maurya. Profitant de la désorganisation de l’empire grec suite à la mort d’Alexandre, il s’étend vers l’ouest, conquiert la plaine de l’Indus et s’avance sur les plateaux aux dépens de Séleucos. Il bâtit ainsi un empire immense où il favorise la diffusion du jaïnisme.

Son fils Bindusara lui succède et étend l’empire vers le sud. Il ne reste alors que 4 royaumes indépendants dans le sous-continent : celui des Chera, des Pandya et des Chola au sud, et le Kalinga à l’est. De bonnes relations sont entretenues avec les royaumes hellénistiques.

Son fils Ashoka lui succède en 273. Sa conquête du Kalinga fait environ 200 000 morts, ce qui lui procure un choc de conscience : il se convertit au bouddhisme et adopte alors une politique pacifique. Son règne renforce l’essor du bouddhisme qui gagne le Sri Lanka, la Birmanie et l’Asie centrale à cette époque. Les autres religions sont aussi mises en valeur dans une forme de syncrétisme. Le pays est prospère et commerce avec les royaumes hellénistiques voisins : il exporte du riz, du coton, des épices, des pierres précieuses et des éléphants, et importe de la soie chinoise, des chevaux d’Asie centrale, et de l’or.

Mais la cohésion de l’empire ne résiste pas à la mort d’Ashoka en 232 : restée trop longtemps inactive, l’armée ne peut empêcher la sécession des gouverneurs locaux. Ca permet à la Bactriane grecque de s’étendre jusqu’à l’Indus en 185 av. J.-C.. La même année, le dernier roi Maurya est renversé par le général Pushyamitra, qui fonde la dynastie des Shunga. Lui-même brahmane, il restaure l’hindouisme et réprime les pratiques bouddhistes : à compter de cet instant, le nord de l’Inde cesse d’être un pôle de diffusion du bouddhisme. Pour plusieurs siècles, l’Inde va retrouver sa fragmentation traditionnelle en petits états où cohabitent les 3 religions : le bouddhisme, l’hindouisme et le jaïnisme.

Cette époque classique de l’Inde sera abordée dans l’épisode 19. Dans la prochaine vidéo, on s’intéressera aux grands peuples migrateurs de l’Antiquité : Indo-Européens, Austronésiens et Bantous.

Vincent Boqueho

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Publié ou mis à jour le : 2022-01-25 12:26:37

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