John Fitzgerald Kennedy (1917 - 1963)

Un président de rêve

De tous les présidents américains, John Fitzgerald Kennedy, le 35e, demeure l'un des plus populaires, malgré la brièveté de son mandat, interrompu après mille jours par le drame de Dallas, le 22 novembre 1963.

Une famille encombrante

Kennedy appartient à une riche famille de Boston, de souche irlandaise et catholique. Son père Joseph a fait fortune dans les alcools pendant la Prohibition, peut-être avec le concours de la Mafia.

Il engage ses quatre garçons à conquérir les sommets. Après la mort de l'aîné au cours de la Seconde Guerre mondiale, il reporte ses espoirs sur John, en dépit de la mauvaise santé de celui-ci, victime d'une maladie dégénérative des os.

La conquête du pouvoir

Après la Seconde Guerre mondiale, auréolé de ses faits d'armes, John se fait élire à la Chambre des représentants puis devient sénateur du Massachusetts. Il publie aussi un livre qui lui vaut le Prix Pulitzer en 1957.

Candidat du parti démocrate aux élections présidentielles de novembre 1960, il prône un généreux projet sous le nom de « Nouvelle Frontière » (la Frontière désignait aux États-Unis, au XIXe siècle, le front pionnier de l'ouest).

Il met en avant également sa séduisante épouse d'origine française, Jacqueline Bouvier (31 ans), enceinte de leur troisième enfant (il mourra deux jours après sa naissance)... bien que, sous l'apparence d'un couple idéal, le ménage aille on ne peut plus mal.

La campagne est des plus incertaines. À l'issue des primaires qui départagent les postulants à la candidature du parti démocrate, Kennedy conclut un cessez-le-feu avec son principal rival Lyndon Baines Johnson et lui offre le poste de vice-président. Malgré cette réconciliation de façade, les deux hommes ne cesseront jamais de se haïr.

John Fitzgerald Kennedy est au final élu d'extrême justesse face au républicain Richard Milhous Nixon. Il devient le plus jeune président élu des États-Unis et le premier de confession catholique.

La ségrégation raciale en ligne de mire

Dès son arrivée à la Maison Blanche, Kennedy s'entoure d'une équipe de conseillers plus étoffée que jamais. Il s'agit d'intellectuels recrutés dans les meilleures universités, comme Harvard. Ces conseillers - les « hommes du Président » - prennent souvent le pas sur les ministres.

Pour le très important Secrétariat à la Défense, le président appelle Robert McNamara (44 ans), un gestionnaire brillant qui a été appelé cinq semaines plus tôt à la présidence de Ford, la deuxième entreprise du pays.

Davantage attiré par les affaires internationales que par la politique intérieure, John Kennedy se décharge de celle-ci sur son jeune frère Robert (35 ans) auquel il confie l'influent ministère de la justice avec le titre d'attorney general

Usant à fond de sa fonction d'attorney general, Bob, très ouvert d'esprit, encourage discrètement les volontaires qui luttent contre la ségrégation en multipliant les « sit in » : Blancs et Noirs mélangés s'attablent par exemple dans un restaurant ségrégationniste le temps qu'il faut pour que le patron se résigne à les servir...

En 1963, le président prononce un discours solennel pour l'égalité des droits civiques entre Blancs et Noirs. Quelques semaines plus tard, Martin Luther King enfonce le clou en organisant à Washington une manifestation triomphale. Kennedy reçoit avec éclat le leader noir. Le mouvement est désormais lancé. Mais c'est seulement après la mort du président que sont votées les lois abolitionnistes qu'il a mises en chantier.

Au bord du gouffre

John F. Kennedy est également impliqué dans les pires moments de la guerre froide avec l'URSS, l'actuelle Russie.

Kennedy et Khrouchtchev se serrent la main à Vienne en juin 1961En arrivant à la Maison Blanche, il découvre un projet de débarquement à Cuba destiné à renverser le régime pro-soviétique de Fidel Castro. Il reprend le projet à son compte et c'est l'expédition calamiteuse de la baie des Cochons : les opposants cubains, malgré le soutien logistique de la CIA, sont écrasés par Castro.

À la lumière de cette affaire, les Soviétiques croient pouvoir miser sur la faiblesse du président américain. En juin 1961, à Vienne, le secrétaire général du parti communiste d'URSS, Nikita Khrouchtchev, rencontre Kennedy à Vienne. Les deux rivaux se serrent la main.

Mais deux mois plus tard, les Allemands de l'Est, sous protectorat soviétique, érigent un mur en travers de Berlin. La guerre froide rebondit.

L'année suivante, on découvre sur des photos aériennes que les Soviétiques sont en train d'installer des rampes de lancement de missiles à tête nucléaire sur le sol de Cuba, à 200 kilomètres des côtes américaines. Les Américains,  dans le même temps, font de même en Turquie, avec plus de discrétion ! Le 22 octobre 1962, dans un célèbre discours télédiffusé, Kennedy lance un ultimatum à peine voilé aux Soviétiques. Nikita Khrouchtchev s'incline. Soviétiques et Américains refusent leurs fusées. Pour le monde entier, il devient clair qu'aucun des deux Super-Grands n'est prêt à prendre le risque d'un conflit nucléaire. C'est une première faille dans la guerre froide et l'amorce timide de la détente.

Un an plus tard, le 26 juin 1963, à Berlin, Kennedy affiche son soutien aux Berlinois de l'Ouest, victimes du blocus soviétique. « Ich bin ein Berliner », leur lance-t-il du balcon de la mairie.

Une présidence brève mais riche de promesses

Le bilan de la présidence Kennedy ne se limite pas à ses actions en faveur de l'intégration raciale et contre l'URSS.

Dès son arrivée à la Maison Blanche, le président relève le défi spatial des Soviétiques. Il lance le programme Apollo et fait la promesse d'envoyer un Américain sur la Lune avant la fin de la décennie. Promesse tenue à titre posthume.

Les Américains lui sont aussi reconnaissants d'avoir relancé la lutte contre la pauvreté ainsi que d'avoir inauguré des rapports plus équilibrés avec l'Amérique latine, avec en particulier la création de l'Alliance pour le progrès et d'un corps de coopérants volontaires, le Peace Corps.

Mais Kennedy a aussi le douteux privilège d'engager au Viêt-nam les premiers soldats américains. Il y avait 600 conseillers militaires sur place lors de son arrivée à la Maison Blanche ; à sa mort, on y compte 16 000 soldats. Il y en aura jusqu'à 500 000 sous son successeur, Lyndon Baines Johnson.

Depuis l'attentat de Dallas, les Américains cultivent la nostalgie du président défunt, associée au souvenir d'une incontestable prospérité et d'une relative homogénéité des conditions de vie.

Publié ou mis à jour le : 2024-01-08 06:13:51
Jérôme Chiffaudel (28-08-2013 23:37:13)

John Kennedy est assassiné en 1963, et son frère Robert Kennedy en 1968, les deux dates sont correctes dans l'article.

DELORME (08-08-2012 08:42:26)

Kennedy est mort en 1963 et non en 1968 comme indiqué dans cet article

Respectez l'orthographe et la bienséance. Les commentaires sont affichés après validation mais n'engagent que leurs auteurs.

Actualités de l'Histoire
Revue de presse et anniversaires

Histoire & multimédia
vidéos, podcasts, animations

Galerie d'images
un régal pour les yeux

Rétrospectives
2005, 2008, 2011, 2015...

L'Antiquité classique
en 36 cartes animées

Frise des personnages
Une exclusivité Herodote.net