Les Arabes, assujettis aux Turcs pendant un millénaire, en ont été libérés suite à la défaite de ceux-ci à l'issue de la Première Guerre mondiale, en 1918. Ils ont alors rêvé de renouer avec leur grandeur des premiers siècles de l'islam.
Mais leurs espoirs d'indépendance, d'union et de modernisation se sont brisés du fait des convoitises occidentales sur la région, attisées par la découverte du pétrole, et de leurs propres démons.
Le 16 mai 1916, en pleine guerre mondiale, le Britannique sir Mark Sikes et le Français Georges Picot signent un accord secret qui prévoit le démantèlement de l'empire ottoman après la guerre et le partage du monde arabe entre les deux Alliés.
Les Français, au nom d'une longue tradition de protection des chrétiens orientaux, obtiennent de la Société des Nations (SDN) un mandat sur le Liban ainsi que sur la Syrie.
Les Anglais offrent à leur protégé Fayçal le trône d'Irak et obtiennent un mandat sur la Palestine où commencent à s'affronter Arabes et colons juifs. Ils créent par ailleurs un royaume de Transjordanie dont ils offrent la couronne à Abdallah, frère de Fayçal et aïeul du roi actuel de Jordanie.
Les élites arabes, déçues de demeurer dans la sujétion, s'engagent dans un double mouvement de renaissance ou Nahda avec d'une part la fondation de la confrérie des Frères musulmans en Égypte en 1928, qui vise à créer des théocraties islamiques, d'autre part des mouvements politiques de type européen qui veulent suivre les traces des « Jeunes-Turcs » et de Moustafa Kémal et moderniser le monde arabe par le biais du socialisme, du nationalisme et de la laïcité.
L'Histoire se gâte avec l'irruption d'un intrus que l'on n'attendait pas en la personne d'Abd el-Aziz III ibn Séoud. Ce bédouin d'une quarantaine d'années règne sur la région du Nedjd (ou Nadjd), au coeur de la péninsule arabe, autour de l'oasis de Riyad (aujourd'hui capitale de l'Arabie... séoudite).
Sa famille est, depuis le XVIIIe siècle, le bras armé de la secte musulmane des wahhabites, qui prêche le retour au Coran et aux hadith (les faits et gestes du Prophète) de la façon la plus stricte qui soit, en écartant toute interprétation ultérieure.
Au terme d'une longue guerre fratricide, Ibn Séoud se fait proclamer roi d'Arabie séoudite le 22 septembre 1932, unifiant sous sa férule la péninsule arabe à l'exclusion du Yémen et des émirats du Golfe Persique. Depuis sa mort, le 9 novembre 1953, ses fils se succèdent sur le trône de Riyad.
Après la Seconde Guerre mondiale, le Moyen-Orient apparaît plus divisé que jamais mais ses États jouissent d'une indépendance complète. Pétrole oblige, les Anglo-Saxons demeurent très présents en Irak et au Koweit (Anglais) ainsi qu'en Arabie (Américains).
Les États arabes refont leur unité dans la guerre contre Israël. Et très tôt les élites s'interrogent sur le modèle de société qui leur permettra de se moderniser enfin.
L'exemple éclatant du Japon et celui, plus mitigé, de la Turquie, les amènent à opter pour une modernisation à marches forcées, sur des bases laïques. De jeunes officiers renversent la monarchie en Égypte (1952). Un parti moderniste, laïque et socialiste, le Baas, prend le pouvoir en Syrie (1963) et en Irak (1963). Les nouveaux-venus se font fort de conduire leurs peuples vers des lendemains meilleurs par l'imitation du modèle occidental.
Les coups d'État aboutissent à des tyrannies personnelles plus ou moins brutales (Nasser en Égypte, Assad père et fils en Syrie, Saddam Hussein en Irak).
Dans les dernières décennies du XXe siècle, la « modernisation » devient synonyme dans le monde arabe d'arbitraire, de népotisme, de corruption et de misère : régression du niveau de vie des masses, stagnation de l'activité économique, quasi-absence de recherche scientifique ou de création culturelle...
Déçues, les populations prêtent l'oreille aux prédicateurs qui, à l'image des Frères musulmans, proclament chacun à leur façon : « L'islam est la solution ! ». Ils prônent le retour au passé et par voie de conséquence le rejet de l'Occident porteur de modernité (laïcité, individualisme, consommation). Ils désignent du doigt cet Occident et Israël comme les grands responsables de leurs malheurs...
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Voir les 5 commentaires sur cet article
Jonas (27-09-2013 18:42:38)
Maladie de certains intellectuels Français. Tout jugement est fait par eux par rapport à la colonisation française. La Colonisation française est faite par des étrangers venus de leur pays nat... Lire la suite
Achille (15-05-2013 09:21:11)
Ne pas oublier que la religion catholique romaine a été longtemps un frein au développement matériel et technique. Le "progrès" est venu des Pays bas et de l’Angleterre, pays de réforme religi... Lire la suite
achiardi (14-05-2013 19:51:10)
LES 3 RELIGIONS NE SONT PAS la même chose... Veuillez REFLECHIR sur "l'Evangile nous dit que notre Créateur EST DEVENU notre Rédempteur SELON J.I. PACKER et SUR "Le Père de la Mère E... Lire la suite