L'empereur Caligula descend tout à la fois d'Auguste et de sa femme Livie Drusilla, bien que le couple n'ait eu aucun enfant ! Il est à proprement parler le premier empereur romain « julio-claudien ».
Auguste n'a eu pour seul enfant légitime qu'une fille, Julie, née d'un précédent mariage. Quant à Livie, elle a eu deux garçons de son premier mari : Tibère, qui succèda à Auguste à la tête de Rome, et Drusus, mort prématurément à la guerre.
Une ascendance prestigieuse
Germanicus, père de Caligula, a pour père Drusus, fils de Livie, et pour mère Antonia la Jeune, fille cadette d'Octavie, soeur aînée d'Auguste, et de Marc Antoine, allié puis rival de ce dernier, qui mourra dans les bras de Cléopâtre.
Déjà, par son père, Caligula est donc lié aux deux familles.
Par ailleurs, sa mère Agrippine l'Aînée est, comme son nom l'indique, la fille d'Agrippa, le plus proche ami et conseiller d'Auguste, et de Julie, fille d'Auguste. Ce dernier, faute de fils pour lui succéder, a eu comme on le voit, le souci de marier les enfants de sa fille et de sa soeur à ses beaux-fils comme à ses amis et à ses alliés.
Caligula descend donc en ligne directe tout à la fois d'Auguste, de Livie, d'Agrippa et de Marc Antoine !
Il appartient d'une part à la gens Julia, autrement dit l'illustre famille patricienne de Jules César, à laquelle se rattache par le biais de l'adoption l'empereur Auguste ; d'autre part à la non moins illustre gens Claudia à laquelle appartiennent Livie et son premier mari Tiberius Claudius Nero.
Il est adopté par son grand-oncle, le vieil empereur Tibère, et lui succède le 18 mars 37 grâce à l'appui du Sénat.
Un bilan calamiteux
De son vrai nom Caius Caesar Germanicus, le nouveau maître de Rome a été surnommé Caligula (« petite botte »), d'après le mot caliga qui désigne une botte de soldat. Ce surnom lui a été attribué par les légionnaires des camps qu'il a fréquentés dans sa petite enfance en suivant son père, l'énergique Germanicus.
L'avènement du jeune Caligula (25 ans) se présente sous les meilleurs auspices. Il se montre généreux avec les prétoriens qui assurent sa sécurité, avec les légionnaires comme avec la plèbe, à nouveau gavée de jeux après le régime austère de Tibère. Il proclame également une amnistie générale, réhabilite les condamnés à mort et arrête les procès.
Mais au bout de sept ou huit mois, en octobre 37, son attitude change du tout au tout, sans doute à la suite d'une maladie neuronale. Il devient imprévisible, violent et outrancier. Sa première victime est un courtisan qui avait promis de donner sa vie pour la guérison de l'empereur. Caligula le prie ou plutôt le force à honorer sa promesse...
L'empereur se fait adorer comme un dieu. En digne descendant de Marc Antoine, l'amant de Cléopâtre, il manifeste un goût certain pour le luxe oriental et la pompe monarchique.
Il donne le titre de consul à son cheval préféré, vit maritalement avec sa soeur Drusilla et exile les deux autres, Agrippine la Jeune et Livilla. Il enferme les épouses des patriciens dans un lupanar de son palais pour les déshonorer et tenir leur mari à sa merci. Il assassine aussi des sénateurs et d'excellents citoyens pour s'approprier leurs richesses, y compris le puissant préfet du prétoire Macron.
Sa colère s'abat aussi sur son cousin Ptolémée de Mauritanie, petit-fils de Marc Antoine et Cléopâtre, devenu roi de Numidie, un royaume vassal de Rome. Jaloux de ce qu'il ait été admiré par la plèbe lors d'un spectacle à Rome, il le fait assassiner et annexe son royaume.
Malgré ses excentricités et sa haine du Sénat, que se plaisent à souligner et sans doute exagérer les historiens Tacite et Suétone, la plèbe romaine lui conserve sa sympathie. Sans doute les sénateurs, corrompus et arrogants, lui déplaisent-ils autrement plus...
On prête à Caligula l'exclamation : « Qu'ils me haïssent pourvu qu'ils me craignent ». Mais sans doute n'a-t-il pas su se faire assez craindre car il est assassiné à 28 ans, le 24 janvier 41, par des officiers de sa garde prétorienne qui ne supportaient plus les humiliations dont ils étaient l'objet.
Lui succèdent son oncle Claude, frère cadet de Germanicus, puis son neveu Néron, fils de sa soeur Agrippine la Jeune et de Gnaeus Domitius Ahenobarbus, lui-même fils d'Antonia l'Aînée et petit-fils de Marc Antoine et Octavie. Ce seront les derniers empereurs de la dynastie julio-claudienne.
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Michael (18-03-2024 22:00:06)
Je n'ai pas le temps d'écrire un commentaire plus détaillé de l'article, mais au delà de la tartine habituelle, j'informe les lecteurs curieux, de l'ouvrage de Roland Auguet "Les Empereurs fous". ... Lire la suite