Né vers 1504 av. J.-C., le futur pharaon Thoutmosis III est le fils du roi d'Égypte Thoutmosis II et d'une concubine. Très jeune encore à la mort de son père, il doit laisser le trône à sa belle-mère, la reine Hatshepsout.
Tandis que celle-ci se préoccupe surtout de construction et d'administration, le futur souverain forge une armée puissante, dont la partie principale est constituée de chars de guerre montés par des archers, selon des techniques empruntées aux ennemis - Hyksos et Nubiens - et améliorées par les Égyptiens.
Un immense conquérant
À la mort d'Hatshepsout, en 1482 av. J.-C., c'est déjà un guerrier accompli d'une vingtaine d'années. Il se lance aussitôt hors d'Égypte à la poursuite des ennemis qui menacent son royaume. Il s'agit en premier lieu du roi de Kadesh, qui domine le Proche-Orient, et de ses alliés, les Mitanniens, des cavaliers venus des steppes de l'actuelle Syrie.
À la tête de plus de dix mille hommes bien équipés, il mène pas moins d'une quinzaine de campagnes contre le roi de Kadesh. C'est ainsi qu'en 1482 av. J.-C., il traverse le désert et les montagnes du Sinaï à la poursuite du roi et le surprend près de la citadelle Meggido (actuelle Cisjordanie).
Ainsi que le déplore Thoutmosis III dans les chroniques gravées sur le temple de Karnak, le roi ennemi tire profit du pillage de son camp par les Égyptiens pour se réfugier dans la citadelle de Meggido. Il ne sera défait et capturé que quelques années plus tard.
Embarrassé par les prisonniers, Thoutmosis III renonce à les faire exécuter comme c'était l'usage jusque-là. Comprenant qu'il ne pourra avec ses seules troupes maintenir ses conquêtes dans l'obéissance, il impose un serment d'allégeance aux vaincus et à leur roi, à charge pour eux d'assurer l'ordre sur leurs terres et de collecter les impôts pour le compte du pharaon.
Les enfants des princes vaincus sont emmenés en Égypte et élevé à la cour avant de revenir dans leur pays pour administrer celui-ci au nom du pharaon.
Thoutmosis III repousse aussi les Mitanniens au-delà de l'Euphrate. Sur la rive orientale du fleuve, une stèle signale l'extrême avancée des Égyptiens.
Sous son règne, long d'une trentaine d'années, l'Égypte pharaonique atteint ainsi sa plus grande extension, jusqu'au royaume du Mitanni au nord et jusqu'à Napata, sur la 4e cataracte du Nil, au sud. Le Nouvel Empire, enrichi par le commerce et les tributs des peuples inféodés, connaît alors son apogée.
Notons qu'avec Thoutmosis III, le terme «pharaon» est pour la première fois employé pour désigner le roi de Haute- et Basse-Égypte.
L'Égypte en cartes animées
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