Le franc CFA, monnaie commune à 15 pays francophones, est l’héritage de la colonisation française et certains y voient une forme de néocolonialisme. Soucieux de témoigner sa déférence à l’égard des opinions africaines et progressistes, le président Macron a suggéré que la monnaie soit appelée « éco » et que la France n’exerce plus un droit de veto sur sa gestion. Faut-il s’en réjouir ?...
À vrai dire, ces changements cosmétiques, s'ils surviennent un jour, ne modifieront en rien le trait principal du franc CFA, le fait qu’il soit arrimé à la monnaie française (aujourd’hui l’euro) et garanti par la France contre tous les aléas des économies africaines.
Il s’ensuit que les déficits commerciaux des États africains concernés sont automatiquement couverts par un don de la Banque de France ou de la BCE au lieu d’être résorbés par un réajustement monétaire (dévaluation). Aussi les chefs africains n’ont-ils pas à s’inquiéter de mal gérer leur pays car leur monnaie conservant un taux de change immuable, les conséquences de leur impéritie sont invisibles aux yeux du public.
Autre « avantage » du franc CFA -, les chefs africains ne craignent pas que se dévaluent les prêts et les dons qui leur sont accordés. Ils peuvent détourner tout ou partie de ces fonds sans risquer aucune perte. Voilà pourquoi ils ont tout lieu de se réjouir de la vraie-fausse réforme du président Macron... laquelle a été finalement reportée à une échéance ultérieure.
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