Le Louvre (Paris) offre une exposition exceptionnelle et riche d’émotions jusqu’au 25 juin 2012.
Ayant restauré le dernier chef-d’œuvre de Léonard de Vinci, La Vierge à l’enfant avec Sainte Anne, le musée nous la fait découvrir dans l’éclat de sa jeunesse et, bien plus que cela, nous donne à voir l’immense travail accompli par le peintre pour atteindre ce résultat.
Léonard de Vinci a travaillé plus de vingt ans, jusqu’à sa mort, sur ce portrait « trinitaire » (la Vierge, sa mère Anne et son fils), en multipliant les versions, les croquis préparatoires et les repentis.
L’exposition montre le premier « carton » de l'oeuvre (Sainte Anne, la Vierge et l'enfant Jésus bénissant Saint Jean-Baptiste).
Elle nous permet ainsi d’apprécier le parcours laborieux de Léonard de Vinci et nous plonge dans l’univers du génie à l’œuvre, assisté par ses élèves.
C’est une révélation que ce travail sans cesse remâché et remis en question. Nous comprenons mieux au terme de la visite que Léonard de Vinci nous ait laissé seulement vingt œuvres authentifiées...
L'autre Joconde
Pour ne rien gâter, l’exposition présente aussi la copie de la Joconde détenue par le musée du Prado (Madrid).
Cette copie a été exécutée par l’élève Salai en même temps que Léonard peignait la Joconde que nous connaissons. Sans doute le maître s'en était-il servi pour tester ses idées.
Jusqu'à ces dernières années, cette Joconde du Prado suscitait peu d'intérêt car le portrait était entouré d'un badigeon noir assez rebutant.
Mais il a été enlevé et, depuis lors, on observe avec émotion derrière le portrait de Mona Lisa le même arrière-plan de montagnes que sur La Vierge à l'enfant avec Sainte Anne et La Vierge aux rochers, une oeuvre de jeunesse de Léonard de Vinci.
On y voit également des détails (personnages et maisons) qui sont devenus invisibles sur la Joconde du Louvre du fait des vernis ultérieurs...
La postérité de Sainte Anne
L'exposition du Louvre nous conduit par étapes des travaux préparatoires de Sainte Anne à la découverte de l'oeuvre elle-même. Nous pouvons l'apprécier à sa juste mesure. Elle est présentée à côté de sa première ébauche (Jésus bénissant Saint Jean-Baptiste).
L’exposition se prolonge avec la découverte de la postérité artistique de Léonard de Vinci et de Sainte Anne.
Celle-ci a inspiré en premier lieu le jeune Raphaël. Admirateur de son aîné, il a conçu sur le même modèle sa célèbre représentation de la Sainte Famille.
Mais cette postérité se poursuit jusqu’au XXe siècle, avec Odilon Redon, en passant par les maîtres flamands.
Ainsi Quentin Metsys s'inspire-t-il du tableau dès 1520 mais avec une toile d'où Sainte Anne a disparu, où la Vierge a blondi et les montagnes se sont transformées en vert bocage flamand .
À voir et revoir, y compris en famille et avec des enfants.
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Publié ou mis à jour le : 2016-06-30 14:08:57
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