Aristide Briand est l'une des plus belles personnalités de la IIIe République. Orateur hors pair et homme de convictions, il sait toutefois écouter ses adversaires et marcher avec eux vers un compromis profitable à tous.
De 1906 à sa mort, il sera onze fois président du Conseil et 22 fois ministre dont 15 aux Affaires étrangères. Avec en prime un Prix Nobel de la Paix. Un record...
Socialiste indépendant
Avocat de formation, Aristide Briand se fait d'abord connaître comme journaliste. Avec René Viviani et Jean Jaurès, il participe en 1902 à la fondation du Parti socialiste français dont il devient le premier secrétaire général puis à la fondation de L'Humanité en 1904.
Élu député de la Loire en 1902, il le restera jusqu'à sa mort. Mais dès 1905, rétif à la discipline de parti et à la mouvance socialiste animée par Jules Guesde, il se revendique « socialiste indépendant » et s'éloigne de la jeune SFIO.
Suite au hasard d'un tirage au sort, il entre dans la commission parlementaire en charge du projet de loi sur la séparation des Églises et de l'État. Rapporteur de la loi, il s'illustre par son éloquence charmeuse et son sens du compromis et réussit à la faire adopter. Il la fait également appliquer comme ministre de l'Instruction publique et des Cultes dans le ministère Sarrien (14 mars 1906) puis dans le ministère Clemenceau (15 octobre 1906).
C'est le début d'une carrière au sommet. Pendant la Grande Guerre, il dirige le gouvernement du 29 octobre 1915 au 12 décembre 1916. À ce titre, il organise l'expédition de Salonique.
Après la guerre, il appuie la Société des Nations (SDN) et s'efforce de bâtir une paix durable avec l'Allemagne dans l'« esprit de Genève ».
Avec son homologue allemand Gustav Stresemann, il convainc les ministres européens des Affaires étrangères de signer le pacte de Locarno, le 16 octobre 1925.
Ces succès vaudront le Prix Nobel de la Paix 1926 aux deux hommes !
Le 27 août 1928, ils récidivent en organisant à Paris la signature du pacte Briand-Kellog, en vue de « mettre la guerre hors la loi ». Mais le krach de 1929 va ruiner ses espérances.
La IIIe République
Vos réactions à cet article
Recommander cet article
Aucune réaction disponible