5-16 octobre 1925

L'Allemagne fait bonne figure à Locarno

Le 16 octobre 1925 se conclut la conférence internationale ouverte le 5 octobre précédent à Locarno, en Suisse, sur le lac Majeur.

La presse européenne y voit non sans raison une lueur d'espoir après la Grande Guerre et les tensions qui l'on suivie : dénonciation par les Allemands du traité de Versailles, le « traité de la honte » (Schandfrieden), occupation de la Ruhr, retards dans les réparations imposées à l'Allemagne...

André Larané

Gustav Stresemann, Sir Austen Chamberlain et Aristide Briand à l'issue de la conférence de Locarno

La conférence de l'espoir

L'économie allemande menaçant de s'effondrer suite à l'occupation de la Ruhr, les Américains imposent la réunion à Londres d'une commission d'experts chargée d'évaluer les capacités de remboursement de l'Allemagne. Il s'ensuit un arrangement plutôt satisfaisant, le plan Dawes, le 1er décembre 1924. Mais les Alliés n'acceptent pas pour autant d'évacuer la Rhénanie, ce dont s'indigne le gouvernement allemand.

Pour calmer le jeu, le ministre français des Affaires étrangères Aristide Briand propose une conférence sur la sécurité. Elle réunit à Locarno le 5 octobre 1925 le ministre français et ses homologues allemand et anglais, Gustav Stresemann et Sir Austen Chamberlain, ainsi que le Duce italien Benito Mussolini.  Sont aussi représentées la Belgique, la Tchécoslovaquie et la Pologne, alliées de la France.

Dix jours plus tard, au terme de discussions plutôt sereines, la conférence débouche sur un « pacte rhénan » par lequel l'Allemagne reconnaît l'inviolabilité des frontières héritées du traité de Versailles. Elle s'engage à ne pas les modifier par la force et à recourir si besoin est à un arbitrage international. Elle accepte la démilitarisation de la Rhénanie. En contrepartie, elle se voit accueillie à la Société des Nations (ancêtre de l'ONU) à dater du 6 septembre 1926.

Des conventions sont aussi signées entre l'Allemagne et chacun de ses voisins (France, Belgique, Pologne, Tchécoslovaquie. La France signe pour sa part un traité avec la Pologne et la Tchécoslovaquie sur la garantie de leurs frontières.

C'est la promesse pour l'Europe d'une paix durable. Elle vaut à Stresemann et Briand le prix Nobel de la Paix en décembre 1926. 

Mais l'irruption de Hitler va brouiller les cartes. Dix ans plus tard, le Führer allemand va prendre prétexte du traité franco-soviétique du 2 mai 1935 pour dénoncer le pacte de Locarno et remilitariser la Rhénanie le 7 mars 1936.

Publié ou mis à jour le : 2023-07-08 23:37:06
martin (18-08-2016 14:32:39)

La thèse de Hitler en rupture avec une Allemagne pacifiée devrait être questionnée. L'Allemagne avait commencé à se réarmer au delà des seuils limites bien avant l'arrivée d'Hitler. Les alliÃ... Lire la suite

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