Beaumarchais (1732 - 1799)

L'Ancien Régime mis à nu

Ce fils d'un honorable horloger parisien connaît une ascension sociale foudroyante. Anobli sous le nom de Beaumarchais, il incarne mieux que quiconque l'Ancien Régime finissant, avec ses vices, son amoralisme, sa vanité, sa sociabilité et sa joie de vivre.

Génial touche-à-tout, il acquiert une immense fortune et la perd, spécule et vend des armes aux Insurgents américains, mène des missions secrètes au service du roi et écope de la prison, s'attire les faveurs du public avec ses deux écrits majeurs : Le Barbier de Séville et Le Mariage de Figaro, et échappe de peu à la guillotine sous la Révolution, tout cela sans jamais se départir de sa gaieté.

À son corps défendant, en disqualifiant le socle moral de la monarchie par ses écrits et ses actes, Beaumarchais a dégagé le chemin de la Révolution plus sûrement que ses aînés Voltaire et Rousseau.

André Larané
Pierre-Augustin de Beaumarchais (1732-1799) à 24 ans, par JM Nattier
Un jeune homme plein d'avenir

Né dans une famille épanouie, entouré de cinq soeurs, le jeune Pierre-Augustin Caron, apprenti-horloger à 13 ans, révèle très vite ses capacités de séduction, son aptitude à la musique et aux travaux manuels, son ingéniosité et son talent de plume. Il connaît un premier succès avec l'invention à 21 ans d'un échappement, dispositif qui régularise la détente du ressort des montres et permet de réduire le volume du boîtier.

Un horloger auquel il a imprudemment fait part de son invention s'approprie celle-ci. Le malappris va s'en mordre les doigts. Pierre-Augustin envoie à l'Académie des sciences un Mémoire dans lequel il fait habilement valoir ses droits. Ceux-ci lui sont reconnus le 23 février 1754. Voilà le jeune prodige célèbre. Il est accueilli à la Cour de Versailles, se fait apprécier de la marquise de Pompadour, maîtresse du roi Louis XV. Il croule sous les commandes des courtisans.

Mais une dame Franquet va briser sa vocation d'horloger. Séduite par le jeune homme, de dix ans son cadet, elle lui obtient de son vieux mari la charge de « Contrôleur de la bouche » : le jeune homme, l'épée au côté, a charge désormais de précéder la viande de Sa Majesté jusqu'à la table royale ! Le mari décédant sur ces entrefaites, son protégé épouse sa veuve le 22 novembre 1759. Par la même occasion, il prend le nom de Beaumarchais, du nom d'une terre de sa femme. Il entre ainsi dans la noblesse par la petite porte, ce qui lui vaudra toute sa vie les sarcasmes de la vieille aristocratie.

Las, son épouse meurt au bout de quelques mois, avant que le contrat de mariage ait été enregistré. De la sorte, le mari éploré voit sa fortune lui échapper. Il sort heureusement de la gêne grâce à Mesdames de France, les filles de Louis XV. Vieilles filles laides et timides, Adélaïde, Louise, Sophie et Victoire apprécient son charme et son talent pour la... musique. Elles en font leur maître de harpe.

Beaumarchais, d'une inépuisable énergie, complète sa formation en lisant les classiques avec l'intention d'écrire et publier. Justement, le financier Lenormand d'Étioles, époux de la Pompadour, lui confie l'animation de son théâtre en son château d'Étioles, près de Corbeil. Il y donne donc de petits amusements sans prétention, des « parades ».

Un nouveau riche

Le jeune homme attire l'attention du vieux banquier Joseph Pâris-Duverney, proche parent de la Pompadour. Comme celle-ci est tombée en relative disgrâce, le banquier a du mal à intéresser le roi à l'École militaire, une superbe construction qu'il a réalisée à ses frais, pour l'intérêt de l'État, sur le Champ de Mars. Sollicité, Beaumarchais convainc les filles du roi de s'y rendre et celles-ci, à leur tour, ne se font pas faute de prier leur père. C'est ainsi que débute une très fructueuse collaboration entre l'ex-horloger et Pâris.

Beaumarchais se fait officiellement anoblir et achète une charge de « Lieutenant général des chasses ». Il exécute différentes missions de confiance dont l'une le mène en 1764 en Espagne à la cour du roi Charles III. Il va y trouver l'inspiration de ses futures pièces... L'année suivante, il présente à la Comédie-Française un premier drame, Eugénie, qui reçoit un accueil mitigé. Un peu plus tard, il récidive avec Les deux amis ou le négociant de Lyon.

Entre-temps, en 1768, cet irrépressible coureur de jupons se remarie avec une riche veuve, Mme Lévêque. Elle meurt deux ans plus tard après lui avoir donné un fils qui mourra en bas âge. Peu avant, Beaumarchais a perdu son protecteur, Joseph Pâris (86 ans). Le vieil homme a signé un arrêté de compte avant de mourir en vue de lui transférer une fraction de son immense fortune. Ce transfert ne fait pas l'affaire d'un neveu, le comte de La Blache, qui se vante de haïr Beaumarchais « comme on aime sa maîtresse » et l'attaque aussitôt en justice.

C'est le début d'un combat homérique qui va ébranler le Parlement et l'opinion. C'est aussi le début de la gloire pour Beaumarchais.

Un procès homérique

Beaumarchais s'étant vu confirmer la légalité de l'arrêté de compte, La Blache fait appel devant le Parlement de Paris. Il est servi par la dispute de son adversaire avec le duc de Chaulnes...

Le duc de Chaulnes, pair de France, est un ami de Beaumarchais. C'est aussi un géant excentrique qui brutalise sa maîtresse. Celle-ci apitoie Beaumarchais qui la prend sous sa protection.

Le 11 février 1773, Beaumarchais se rend en carrosse au Louvre pour juger quelques braconniers comme l'y oblige sa charge de Lieutenant général des chasses. Dans la salle l'attend le duc, hors de lui. Au bout de deux heures, l'audience étant enfin levée, les deux hommes commencent à régler leurs comptes. Le duc agresse Beaumarchais et lui arrache une touffe de cheveux. L'autre lui envoie son poing dans la figure et s'attire cette jolie réflexion : « Misérable, tu frappes un duc et pair ! » Ainsi parle-t-on sous l'Ancien Régime.

Le soir, Beaumarchais, couvert de pansements, se rend à une soirée où il fait la lecture de sa prochaine pièce, le Barbier de Séville. Les amis du duc vont obtenir sa mise en détention à For-l'Évêque jusqu'au 8 mai. C'est malheureusement pendant cette période qu'est instruite l'affaire La Blache...

Le dossier La Blache est confié au rapporteur Goezman, un vieux parlementaire obtus. Époux d'une jeune et jolie personne, il est décidé à avoir la peau de Beaumarchais, la terreur des vieux maris. Mais grâce à quelques permissions de sortie, Beaumarchais rencontre Mme Goezman. Il obtient qu'elle intercède auprès de son mari en échange de quelques « épices » ou pot-de-vin : cent louis et une montre. Pour arranger son affaire, il ajoute quinze louis pour le valet du magistrat...

En dépit de cela, il perd son procès et se voit accusé d'avoir contrefait l'arrêté de compte. Comme la règle l'y oblige, le rapporteur Goezman restitue les « épices »... à l'exception des quinze louis. Beaumarchais va bâtir une vigoureuse contre-attaque sur cette dérisoire malveillance ! Il réclame les quinze louis et dénonce les pratiques du rapporteur Goezman. Celui-ci riposte par une accusation de corruption, avec la menace d'un jugement à huis clos par les parlementaires et une condamnation au bagne !

Beaumarchais en appelle à l'opinion. Il ironise à satiété sur les parlementaires dans quatre Mémoires judiciaires pleins de verve, avec le concours avisé de son entourage, sa soeur, son père, son beau-frère et ses amis.

Ces Mémoires recueillent un immense succès dans les salons parisiens et le vieux roi Louis XV, au seuil de la mort, se permet de rire à la lecture par la comtesse du Barry de ces textes qui disqualifient les malheureux parlements issus de la courageuse réforme du chancelier Maupeou.

Goethe, à Francfort, tire du quatrième Mémoire la matière d'un drame, Clavijo. Voltaire, dans sa retraite de Ferney, près de Genève, suit l'affaire avec attention. Le philosophe, initialement favorable aux parlements Maupeou, se ravise et rejoint les partisans des anciens parlements, bête noire de la monarchie.

Finalement, Goezman est révoqué en mars 1774 (il finira sur la guillotine pendant la Terreur). Quand à Beaumarchais, il est blâmé, ce qui n'est pas rien car cela équivaut à une mort civile et l'oblige à se réfugier à Londres.

Notons pour finir le plus important : par ses attaques contre les parlements Maupeou, l'insolent achève de convaincre le nouveau roi Louis XVI de restaurer les anciens parlements. Cette malheureuse restauration est le premier pas vers la Révolution qui surviendra quinze ans plus tard.

La décennie prodigieuse

Soucieux de gagner le pardon du roi, Beaumarchais lui fait passer une lettre de sa retraite londonienne. Louis XV, bien disposé, lui offre une nouvelle mission : neutraliser un aventurier français qui répand à Londres des calomnies sur sa maîtresse, la comtesse du Barry.

Beaumarchais entame ainsi une nouvelle carrière : espion de Sa Majesté ! Il achète à prix d'or le silence du coupable et rentre à Paris cueillir le fruit de son succès. Las, Louis XV vient de mourir et nul ne se soucie plus de la Du Barry.

Mais qu'à cela ne tienne, le héros fait savoir à son ami, le ministre Sartines, qu'un nouveau danger guette le trône : un Italien s'apprête à diffuser à Londres un libelle sur l'impuissance supposée de Louis XVI ! Aussitôt s'engage une course-poursuite à travers l'Europe qui mène notre auteur jusqu'à Vienne, en Autriche. L'affaire tourne à la comédie.

De retour à Paris, Beaumarchais savoure le triomphe du Barbier de Séville, applaudi à tout rompre à la Comédie-Française le 26 février 1775.

Il repart pour de nouvelles aventures qui le mettront aux prises avec le chevalier d'Éon, un espion de Louis XV qui avait coutume de s'habiller en femme.

Et voilà qu'à Londres se produit un tournant en cette année 1775. Beaumarchais a vent d'un soulèvement dans les colonies anglaises d'Amérique du Nord : une poignée d'Insurgents (insurgés) tenteraient d'arracher l'indépendance des colonies à Londres. Il en informe le gouvernement de Versailles.

Beaumarchais parraine les États-Unis d'Amérique

Beaumarchais ne tarde pas à s'impliquer dans la cause américaine. Il convainc le roi Louis XVI et son ministre des Affaires étrangères Vergennes de soutenir l'insurrection, assez discrètement pour ne pas indisposer les Anglais et les pousser à une nouvelle guerre contre la France.

Beaumarchais propose d'envoyer lui-même des armes aux insurgents en échange de marchandises coloniales. Pour amorcer l'opération, Vergennes lui verse le 10 juin 1776 un million de francs (ou livres). Le gouvernement espagnol en verse autant de son côté.

Faisant preuve d'une énergie peu commune, Beaumarchais réunit une flotte et la charge avec de quoi équiper 25 000 hommes, sous couvert de la raison sociale Roderigue, Hortalez et Cie. Sous la protection d'un vaisseau de ligne, le Fier Roderigue, la flotte arrive en Amérique sans encombre. Elle sauve les insurgés d'une inéluctable défaite et leur permet de remporter à Saratoga un premier et mémorable succès militaire. C'est le début d'une irrésistible marche vers l'indépendance.

Il n'est pas interdit de voir en Beaumarchais le Français qui a le plus oeuvré en faveur des États-Unis ! Malheureusement, l'auteur dramatique s'apercevra que les républicains idéalistes américains sont aussi des hommes d'affaires retors et il aura le plus grand mal à rentrer dans ses fonds...

Figaro contre les censeurs

Après l'insurrection américaine, la Comédie-Française ! Par des astuces de règlement, les acteurs tentent de s'approprier le Barbier de Séville comme bien d'autres pièces à leur catalogue. Beaumarchais est sollicité pour prendre la défense des auteurs dramatiques. Il réunit vingt-trois de ceux-ci chez lui, le 3 juillet 1777, et fonde la Société des Auteurs dramatiques. Celle-ci engage devant les tribunaux la lutte avec les acteurs. Mais c'est seulement sous la Révolution qu'elle arrivera à ses fins.

Le 13 janvier 1791, l'assemblée constituante supprimera le privilège des Comédiens du Roi et décrétera que les ouvrages d'un auteur vivant ne pourront être représentés sans son autorisation. C'est l'origine de la propriété littéraire comme on la connaît aujourd'hui.

Comme Beaumarchais ne craint rien tant que l'ennui, il se met en tête d'éditer en 1780 les oeuvres complètes de Voltaire. Le philosophe, dont il admire l'oeuvre et l'esprit gai et frondeur, si accordé au sien, est mort deux ans plus tôt. Son jeune disciple loue au margrave de Bade le fort désaffecté de Kehl, en face de Strasbourg, pour y installer son imprimerie. La liberté de la presse est assurée dans la France de Louis XVI mais on ne sait jamais...

L'édition, luxueuse et soigneusement annotée, de manière moderne, fait l'objet d'une souscription à l'échelle de l'Europe. Mais celle-ci tombe à plat, l'opinion cultivée se désintéressant de Voltaire. Beaumarchais réussira à imprimer les oeuvres de Voltaire et d'autres encore, dont celles de Rousseau. Mais une fois de plus, il en sera de sa poche...

Là-dessus, il annonce la suite du Barbier de Séville, avec ses héros, le comte Almaviva, Rosine et le valet Figaro. La Cour, le roi et les censeurs s'en mêlent. Intitulée La folle journée ou Le Mariage de Figaro, la pièce promet d'être licencieuse, voire séditieuse.

À cause de cela, il y a foule le 27 avril 1784, pour la première représentation publique à la Comédie-Française. Beaumarchais, radieux, se tient dans une loge grillagée. C'est un triomphe sans égal et l'archevêque de Paris rajoute au piquant de la chose en interdisant expressément aux fidèles Le Mariage de Figaro !

L'auteur s'en moque avec son ironie coutumière : « Pourvu que je ne parle en mes écrits ni de l’autorité, ni du culte, ni de la politique, ni de la morale, ni des gens en place, ni des corps en crédit, ni de l’Opéra, ni des autres spectacles, ni de personne qui tienne à quelque chose, je puis tout imprimer librement, sous l’inspection de deux ou trois censeurs » (Le Mariage de Figaro).

Deux ans plus tard, le 1er mai 1786, à Vienne, Mozart s'inspirera de la pièce pour son opéra Les noces de Figaro, avec un livret de Da Ponte.

Crépuscule

Quand l'aristocratie et la famille royale applaudissent à tout rompre le Mariage de Figaro, on est à cinq ans de la prise de la Bastille et de la Révolution mais qui ose l'imaginer ? La reine Marie-Antoinette est salie par l'affaire du collier. Les contrôleurs des finances se succèdent sans pouvoir sortir de l'impasse à laquelle le déficit conduit le gouvernement et la monarchie...

Beaumarchais, qui est tout le contraire d'un révolutionnaire et n'insulte la vieille aristocratie que pour mieux prendre sa place, se montre lui-même méfiant à l'égard des idées nouvelles. Les libéraux le lui rendent bien.

Après le triomphe sans lendemain du Mariage de Figaro, il fait figure de parvenu arrogant et sa fortune, due à des spéculations heureuses bien plus qu'à ses succès de plume, contribue à son discrédit. Il n'en a cure et se lance dans la construction d'un hôtel particulier d'une somptuosité inouïe, sur le boulevard Saint-Antoine, face à la Bastille. L'hôtel sera plus tard démoli mais le boulevard rebaptisé du nom de Beaumarchais.

Et voilà l'auteur impliqué dans un nouveau procès à grand spectacle à propos de la compagnie des Eaux de Paris, l'une de ses nombreuses affaires. Face à lui, un jeune avocat du nom de Bergasse, assisté d'un certain Mirabeau, celui-là même qui guidera les premiers pas de la Révolution !

Arrive celle-ci. Le 23 août 1792, Beaumarchais est arrêté sous l'accusation de détenir des fusils destinés à l'armée. Il est heureusement libéré grâce à l'intervention d'une maîtresse le 29 août. Bien lui en prit car quatre jours plus tard, la populace ouvrait les prisons et massacrait les détenus. Suite à un malentendu, l'écrivain est bientôt considéré comme émigré. Ses biens sont saisis. Il rentre enfin à Paris après la Terreur en 1796 et retrouve sa femme et sa fille Eugénie ainsi qu'une partie de ses biens. Il meurt dans son lit sans s'être départi de sa joie de vivre.

Bibliographie

Le livre le plus savoureux que je connaisse sur le sujet est la biographie de René Pomeau : Beaumarchais (Hatier, 1967, 224 pages). Dans une version plus succincte mais plus récente et plus joliment illustrée, on peut lire Beaumarchais, le voltigeur des Lumières, par l'un de ses descendants, Jean-Pierre de Beaumarchais (Découvertes Gallimard, 1996, 128 pages).

Anthologie de Beaumarchais : «  Sans la liberté de blâmer...  »

Les contemporains et la postérité ont conservé avec délectation les bons mots de Beaumarchais. Savourons celui-ci : « Aux vertus qu'on exige dans un domestique, Votre Excellence connaît-elle beaucoup de maîtres qui fussent dignes d'être valets ? » (Le Barbier de Séville). Et retenons ce sage précepte : « Je me presse de rire de tout, de peur d'être obligé d'en pleurer » (Le Barbier de Séville).

Mais c'est assurément la dernière tirade de Figaro dans Le Mariage de Figaro qui mérite tous les honneurs avec, pour commencer, cette cinglante critique d'un parvenu, Figaro, à un héritier : « Parce que vous êtes un grand seigneur, vous vous croyez un grand génie !... Noblesse, fortune, un rang, des places, tout cela rend si fier ! Qu'avez-vous fait pour tant de biens ? Vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus. Du reste, homme assez ordinaire ; tandis que moi, morbleu ! perdu dans la foule obscure, il m'a fallu déployer plus de science et de calculs pour subsister seulement, qu'on n'en a mis depuis cent ans à gouverner les Espagnes ; et vous voulez jouter... » (Le Mariage de Figaro, Acte V, Scène 3).

En ce début du XXIe siècle, la suite de la tirade apparaît d'une tragique actualité avec une référence transparente à l'islamisme inculte et à la terreur : « Las d'attrister des bêtes malades, et pour faire un métier contraire, je me jette à corps perdu dans le théâtre me fussé-je mis une pierre au cou  ! Je broche une comédie dans les moeurs du sérail auteur espagnol, je crois pouvoir y fronder Mahomet, sans scrupule : à l'instant, un envoyé... de je ne sais où, se plaint que j'offense dans mes vers, la sublime Porte (note), la Perse, une partie de la Presqu'Isle de l'Inde, toute l'Égypte, les royaumes de Barca, de Tripoli, de Tunis, d'Alger et de Maroc  : et voilà ma comédie flambée, pour plaire aux princes mahométans, dont pas un, je crois, ne sait lire, et qui nous meurtrissent l'omoplate, en nous disant  : Chiens de chrétiens  ! — Ne pouvant avilir l'esprit, on se venge en le maltraitant (...) ».

N'oublions pas enfin l'incontournable : « ... les sottises imprimées n'ont d'importance qu'aux lieux où l'on en gêne le cours que sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur et qu'il n'y a que les petits hommes qui redoutent les petits écrits » (Le Mariage de Figaro, Acte V, Scène 3


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Publié ou mis à jour le : 2020-05-19 20:40:58
OUBRIER (24-04-2012 09:22:44)

Bravo pour cet article qui me paraît particulièrement complet sur cette vie riche et mouvementée. Rien ne m'y paraît oublié/ et pas même le combat de Beaumarchais en matière de droit d'Auteurs... Lire la suite

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