Thomas Edison (1847 - 1931)

Inventeur de génie et homme d'affaires impitoyable

Thomas Edison est un autodidacte qui n'a eu de cesse d'étudier les sciences et de tenter les expériences les plus farfelues. Ses innombrables brevets (1093 !) font de lui l’entrepreneur le plus créatif qui soit.

Il invente ainsi le phonographe à 30 ans puis l'éclairage électrique l'année suivante. En homme d'affaires avisé, il industrialise ses inventions dans ses propres entreprises, bientôt regroupées en une seule du nom de General Electric (GE).

L'inventeur connaît de nombreuses déconvenues mais, infatigable, se relève à chaque fois. Ainsi voit-il son phonographe à cylindre détrôné par le disque... Last but not least, il fait breveter en 1891 un appareil individuel à reproduire les images animées, le kinétoscope. Mais l'invention sera détrônée par le cinématographe des frères Lumière...

Alban Dignat

Un autodidacte inspiré

Né à Milan (Ohio) le 11 février 1847, Thomas Alva Edison ne s'attarde que trois mois sur les bancs de l'école pour cause d'instabilité ! Sa mère, Nancy, ancienne institutrice, lui donne les bases de l'instruction. Lui-même n'a de cesse d'étudier les sciences et de tenter les expériences les plus farfelues.

À douze ans, la compagnie ferroviaire Grand Trunk l'embauche pour vendre des friandises dans les trains et l'autorise à installer son laboratoire dans le wagon à bagages. Mais, par accident, il y met le feu, ce qui lui vaut de perdre son premier gagne-pain...

Là-dessus, il achète une presse d'occasion et imprime son propre journal dans un vieux wagon. Puis il s'intéresse au télégraphe qui suit les voies de chemin de fer et devient à 15 ans télégraphiste à la Western Union Telegraph Co, sans cesser d'inventer, y compris une machine à voter. Tout son salaire passe dans l'achat d'ouvrages techniques.

En 1869, Thomas Edison vend son premier brevet et reçoit 40 000 dollars de la Western Union pour perfectionner une machine à transmettre les cours de la Bourse. C'est la fin de la « galère ».

La minute d'Herodote.net

Richard Fremder vous raconte le prodigieux destin de Thomas Edison :
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Un chercheur déterminé

L'inventeur en herbe ouvre à 23 ans sa première usine à Newark (New Jersey), dédiée au matériel télégraphique. Véritable bourreau de travail, il a coutume de rappeler à ses collaborateurs : « Le génie, c'est 1% d'inspiration et 99% de transpiration ».

Il s'attache à « ne jamais inventer quelque chose dont le public n'a pas envie ». Agressif en affaires, il s'approprie sans scrupule les inventions de ses employés et de ses concurrents. Il trouve malgré tout cela le temps de se marier avec une employée, Mary Stilwell.

Le laboratoirede Menlo Park (West Orange) vers 1880 En 1876, l'Écossais Graham Bell invente le téléphone, condamnant à terme le télégraphe. Qu'importe. Toujours plein d'idées, Thomas Edison monte un laboratoire de recherche à Menlo Park (New Jersey). 

C'est là qu'il invente le phonographe, avec un cylindre tournant sur lequel est enregistrée la voix humaine. Lui-même effectue un premier enregistrement le 6 décembre 1877 avec les mots : What God had wrought (« Ce que Dieu a créé »), suivis d'une comptine : « Mary had a little lamb... »

Breveté le 19 février 1878, cet appareil, qu'il appelle avec tendresse son « baby », lui apporte un début de célébrité (huit mois plus tôt, notons-le, le Français Charles Cros, poète maudit et inventeur à ses heures, a déposé un brevet pour un appareil similaire).

L'habile Américain atteint les sommets de la gloire l'année suivante avec l'invention de l'ampoule électrique (il devance semble-t-il de peu un Anglais du nom de Joseph Wilson Swan).

En homme d'affaires avisé, il ne s'en tient pas là et installe à New York un générateur de courant continu pour alimenter les ampoules qu'il vend à la municipalité et éclairer le quartier de Wall Street.

Les temps modernes

Fort de ses succès, Thomas Edison déménage une nouvelle fois en 1885. Il fait bâtir à West Orange (New Jersey) un nouveau complexe de recherche dix fois plus grand que le précédent, avec pas moins de cinq mille employés et chercheurs.

Dans son sillage, une myriade d'inventeurs et d'entrepreneurs révèlent leurs talents en Europe et en Amérique. La compétition est rude entre tous ces génies qui travaillent peu ou prou les mêmes projets. Edison lui-même reçoit et travaille à West Orange avec d'éminents inventeurs, tel Eastman, fondateur de Kodak, ou Henry Ford.

On assiste dans les années 1880 à la naissance de très nombreuses entreprises autour des applications de l'électricité (comme un siècle plus tard dans la micro-informatique, à la suite de Steve Jobs et Apple !).

Edison lui-même industrialise ses inventions dans ses propres entreprises. Celles-ci sont regroupées dès 1892 en une seule du nom de General Electric (GE), dont le capital ne tarde pas à lui échapper. Elle figure encore aujourd'hui parmi les principales multinationales et fabrique des moteurs d'avion aussi bien que des logiciels ou de petits équipements électroniques.

Déconvenues

L'inventeur est victime de quelques erreurs d'appréciation : il vend ses brevets sur les ondes hertziennes à l'Italien Guglielmo Marconi, un autodidacte comme lui qui, grâce à cela, invente la radio ; ami de l'industriel Henry Ford, il projette de développer avec lui des voitures électriques mais le moteur à explosion aura le dessus.

Thomas Edison, convaincu à tort de pouvoir transporter l'électricité par courant continu, embauche pour ce faire un jeune immigrant très doué, de dix ans son cadet, Nikola Tesla. Ce physicien de génie d'origine serbe, né dans l'empire autrichien, rencontre Edison à New York en 1884 et entre à son service. Edison lui promet cinquante mille dollars s'il arrive à améliorer son système de distribution de courant continu. Tesla s'acquitte de la mission dès l'année suivante et réclame son dû. Mais l'industriel lui répond qu'il ne s'agissait que « d'humour américain » et consent à l'augmenter de dix dollars par mois.

Tesla démissionne et met au point des dispositifs qui utilisent les champs magnétiques tournants pour transmettre l'électricité par courants alternatifs, avec plusieurs centaines de brevets à son actif. Bien moins habile qu'Edison en affaires, il s'associe à son concurrent, l'industriel George Westinghouse, pour exploiter avec succès son invention.

Edison connaît d'autres déconvenues. Ainsi voit-il son phonographe à cylindre détrôné par le disque. Mais, indestructible, il se relève à chaque fois, ne cessant de concevoir de nouveaux produits, jusqu'à cumuler un total de 1093 brevets... y compris celui de la chaise électrique en 1888 : alimentée en courant alternatif, elle devait démontrer selon lui la dangerosité du courant alternatif !

Last but not least, il brevète en 1891 un appareil individuel à reproduire les images animées, le kinétoscope, associé à des films perforés au format de 35 mm. Un peu plus tard, il réalise les premiers films dans un studio construit à West Orange, le Black Maria. Une première démonstration publique a lieu à New York le 14 février 1894.

Le kinétoscope passe à la trappe après la présentation, quelques mois plus tard, à Paris, du cinématographe des frères Lumière, un appareil directement inspiré du kinétoscope mais qui a l'avantage de se prêter à des séances collectives et non individuelles. Edison a toutefois la satisfaction de voir ses films perforés de 35 mm s'imposer dans l'industrie du cinéma. Quant au Black Maria, premier studio de cinéma au monde, il sera abandonné en 1901.

Le prestigieux inventeur meurt en pleine gloire le 18 octobre 1931 à West Orange. Trois jours plus tard, en signe d'hommage, les États-Unis se plongent dans l'obscurité pendant une minute !

Publié ou mis à jour le : 2020-12-27 17:10:57

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