Le sous-continent indien constitue un monde à part, riche de civilisations et de spiritualités très anciennes : hindouisme, bouddhisme, jaïnisme... D'une superficie comparable à l'Europe, Russie exclue (près de 5 millions de km2), il est bordé par la chaîne de l'Himalaya et l'océan Indien et constitué de deux grandes régions : la plaine indo-gangétique (Indus et Gange) et, au sud, le plateau du Dekkan bordé par les contreforts basaltiques des Ghâts.
Berceau de grandes civilisations et dynasties (Mohenjo-Daro et Harappâ, Maurya, Gupta, la péninsule est confrontée à l'irruption de l'islam (sultanat de Delhi, empire moghol) puis, au XVIIIe siècle, à la conquête anglaise (bataille de Plassey). Celle-ci est le fait de la Compagnie britannique des Indes («East Indian Company»), une compagnie commerciale de droit privé mais après la révolte des Cipayes (1857), le gouvernement de Londres prend les affaires en main : on passe de la «John Company» au «British Raj».
La colonisation britannique a donné au sous-continent une éphémère unité et une langue de communication, l'anglais. Elle a favorisé aussi la renaissance hindoue. Avec l'indépendance (1947), le sous-continent a été à nouveau divisé entre Union indienne (ou Bharat), Pakistan (le Pakistan oriental est devenu indépendant en 1972 sous le nom de Bangladesh), Sri Lanka (ex-Ceylan) et Népal.
Confrontée au sous-développement et à des dissensions religieuses, l'Inde demeure une démocratie sous tension. Elle n'en joue pas moins un rôle primordial dans le monde, ne serait-ce que parce qu'elle est devenue en 2023 le pays le plus peuplé de la planète devant la Chine avec 1,4 milliards d'habitants.
Son premier nom, Inde ou India en anglais, remonte à Hérodote, lequel a voulu désigner de cette façon le territoire à l'est du fleuve Indus. Son deuxième nom, Bharat, évoque un roi mythique. Il signifie « naissance » et a la même racine indo-européenne que l'anglais birth.
L’article premier de sa Constitution rappelle que « L’Inde, c’est-à-dire Bharat, est une union d’États ». Ainsi, Inde et Bharat sont ses deux noms officiels.
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En ce début du XXIe siècle, la densité moyenne du sous-continent (300 habitants/km2) est comparable à celle de la Belgique ; elle dépasse au Bangladesh et en maints autres endroits 1000 habitants/km2.
Près des 2/3 de la population actuelle sont hindous et près d'un tiers musulmans. La proportion de ces derniers tend à croître du fait d'une fécondité supérieure liée à des niveaux de vie et d'instruction plus bas. Mais l'indice de fécondité moyen diminue malgré tout. Il s'établit à 3,2 enfants par femme (7 aux confins de l'Afghanistan mais 2 au Sri Lanka). 28% des femmes de 15 à 49 ans ont recours à une forme de contraception au Pakistan, contre 48% en Inde et 70% au Sri Lanka.
Malgré les progrès effectués par certaines régions comme le Kerala, au sud, le sous-continent indien constitue toujours la deuxième région la moins avancée du monde après l'Afrique sub-saharienne en termes de développement humain (PIB/habitant, espérance de vie et éducation). Le taux d'alphabétisation des femmes de plus de 15 ans n'atteint que 35% au Pakistan et à peine 50% en Inde.
Au moment des indépendances, en 1947, le Pakistan occidental comptait environ 40 millions d'habitants (165 en 2007) et le Pakistan oriental, devenu le Bangladesh, 45 (140 en 2007). L'Inde en comptait 353 millions (1,1 milliard en 2007). Dans le demi-siècle qui a suivi, la population du sous-continent a été multipliée par trois pour dépasser et de loin celle de la Chine avec plus de 1,5 milliard d'habitants. Les démographes de l'ONU estiment qu'en 2025, elle atteindra 1,9 milliard d'habitants, dont 1,39 pour l'Inde, 230 millions pour le Pakistan, 190 pour le Bangladesh... Il y aura alors environ 2 hindous pour 1 musulman au lieu de 3 pour 1 en 1947. Il n'y a rien de surprenant à cela car le sous-continent a toujours hébergé 20 à 25% de la population mondiale.
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