En huit longues années, tissées de rebondissements et de retournements d'alliances, la guerre de la Succession d'Autriche révèle l'émergence d'une nouvelle puissance avec laquelle il faudra compter : la Prusse.
À la mort de l'empereur électif d'Allemagne, Charles VI de Habsbourg, en 1740, sa fille Marie-Thérèse a hérité des possessions familiales (Autriche, Bohème, Hongrie...). Mais faute d'héritier mâle des Habsbourg, le nom du nouveau titulaire du Saint Empire romain germanique est resté en suspens.
Le maréchal de Belle-Isle, qui représente la France lors de l'élection du nouvel empereur, noue avec la Prusse, la Saxe, l'Espagne, la Pologne, la Sardaigne et la Bavière une grande coalition contre l'Autriche, chacun des coalisés ayant l'espoir de lui arracher quelques belles provinces.
Et par un traité signé à Nymphenburg, lesdits coalisés promettent la couronne impériale au duc de Bavière, Charles-Albert de Wittelsbach.
Ainsi s'engage la guerre de la Succession d'Autriche, coûteuse pour la France et annonciatrice des malheurs liés à la montée de la Prusse. Les armées françaises envahissent la Bohème. Cependant,le nouveau roi de Prusse Frédéric II profite de l'inexpérience de Marie-Thérèse (23 ans) pour s'emparer sans coup férir de la Silésie.
Mais Marie-Thérèse riposte avec une énergie peu commune. Elle se rapproche de l'Angleterre, de la Russie et des Provinces-Unies et détachela Prusse de la coalition en lui abandonnant la Silésie. Puis elle chasse les Français de Bohème.
La guerre, hélas, ne s'arrête pas là. L'armée anglaise bouscule les Français sur le Rhin tandis que Frédéric II renoue avec la France et attaque à nouveau l'Autriche. Le 11 mai 1745, Maurice de Saxe remporte sur les troupes anglo-autrichiennes la victoire de Fontenoy, près de Tournai.
Entre temps, à Francfort, Marie-Thérèse fait élire son mari à la tête de l'empire sous le nom de François 1er en 1745 (on parlera désormais de la dynastie des Habsbourg-Lorraine et non plus des seuls Habsbourg)
À nouveau abandonnée par la Prusse, la France affronte les Anglais dans les colonies, en Amérique et aux Indes. Louis XV sort enfin vainqueur de cette guerre globalement absurde.
Aux négociations de paix à Aix-la-Chapelle, les représentants du roi de France n'en manifestent néanmoins une très grande modération, à la surprise des diplomates. Ils ne réclament aucune annexion de sorte que la Prusse apparaît comme le seul véritable vainqueur de la guerre, avec l'annexion de la Silésie ! D'où l'expression qui fleurit en France et nourrit le mépris des Français à l'égard de leur roi : « bête comme la paix » !
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