En 716 av. J.-C., Piankhy originaire du pays de Koush égyptien vient de réunifier l’Égypte, ouvrant la Basse Epoque. Les phases de crise et de prospérité vont pourtant continuer à s’enchaîner comme dans la 3e période intermédiaire. Dans le delta, certains roitelets conservent une grande autonomie, surtout à Tanis l’ancienne capitale de la dynastie libyenne.
Retour aux traditions
La dynastie koushite marque un retour aux traditions de l’Ancien Empire. En particulier, elle renoue avec le concept de la pyramide en guise de tombeau, toutes construites près de la capitale Napata. La construction de nombreux temples reprend dans tout le pays.
Sur le plan extérieur, l’Égypte doit surtout faire face à la menace assyrienne. L’Égypte soutient dans l’ombre les révoltes en Palestine et en Phénicie, mais cela renforce l’hostilité de l’empire assyrien. Sous le règne de Taharqa, les Assyriens attaquent l’Égypte, menés par Assarhadon. Ils parviennent à envahir le delta, saccageant la ville de Memphis en -672. Mais aussitôt l’armée assyrienne repartie, Taharqa reprend le contrôle du delta. La mort d’Assarhadon laisse à l’Égypte un dernier répit, avant qu’Assurbanipal ne revienne en force.
Il conquiert tout le pays jusqu’à la 1ère cataracte. Taharqa se réfugie au pays de Koush, qui reste indépendant. Son successeur Tounamon poursuit la lutte contre l’Assyrie, mais son armée est à nouveau écrasée et Thèbes est mise à sac. Cet événement marquera les esprits, car la ville sainte n’avait jamais vu d’envahisseur étranger depuis les débuts de l’Égypte antique.
L’empire assyrien laisse le pays géré par des roitelets locaux, au 1er rang desquels se trouvent les princes de Saïs. L’un d’eux, Psammétique Ier, parvient à accroître son pouvoir avec l’aide des Lydiens et des Grecs, jusqu’à contrôler l’ensemble du pays. En -645, il rejette la suzeraineté assyrienne.
L’empire assyrien, emporté par d’autres révoltes internes, ne parviendra pas à riposter. Psammétique Ier porte ainsi la 26e dynastie, dite saïte, à la tête de l’Égypte, ouvrant enfin une période de stabilité plus durable. Il place sa nouvelle capitale à Memphis. En remerciement aux Grecs, il les laisse fonder leur propre port dans le delta, Naucratis. Tandis que les Grecs continuent à servir dans son armée, les Phéniciens servent dans sa flotte.
Nechao II lui succède en -610. Il tente de profiter de l’effondrement de l’empire assyrien pour reprendre pied au Levant, et soumet notamment le royaume de Juda. Mais il subit une défaite à Karkemish face à Nabuchodonosor, et toute la côte tombe finalement sous l’emprise de l’empire babylonien.
Nechao II renforce ensuite ses relations commerciales en Méditerranée et en Mer Rouge, reprenant notamment les expéditions vers le pays de Pount. Pour faciliter ces entreprises, il fait percer un canal du Nil à la mer Rouge, ancêtre du canal de Suez, peut-être sur les traces d’un ancien canal ensablé datant du Moyen Empire. Enfin, il aurait demandé à ses marins phéniciens d’essayer de contourner l’Afrique par le sud, ce qu’ils auraient fait avec succès.
Son successeur Psammétique II mène des campagnes sur deux fronts : au Levant il encourage la révolte des populations contre Babylone. En Nubie il mène une vaste offensive contre le royaume de Koush, qui tente toujours de reconquérir l’Égypte. Il s’empare de la capitale Napata qu’il saccage en -591. Le royaume de Koush entre alors dans une phase méconnue et semble se tourner vers le sud, s’étendant peu à peu en amont du Nil. Il conserve cependant sa culture égyptienne et la construction des pyramides se poursuit.
Pendant ce temps, l’Égypte parvient à résister aux attaques de l’empire babylonien sous le règne d’Apriès, puis d’Ahmosis II. Celui-ci s’empare du pouvoir par un coup d’état : le pharaon déchu Apriès rejoint alors le camp de Babylone, mais ne parviendra pas à récupérer son trône.
Le règne d’Ahmosis II est particulièrement énergique. Il renforce sa présence commerciale en Méditerranée, allant même jusqu’à contrôler Chypre. Il resserre encore ses liens avec les Grecs, confirme son alliance avec la Lydie, et finit même par s’allier à Babylone pour contrer la menace perse. Pourtant, cela n’empêche pas l’empire perse de s’emparer de tout le Proche-Orient. Ahmosis meurt en 526 av. J.-C., au moment même où les Perses envahissent l’Égypte. Un an plus tard, le pays devient à son tour une simple satrapie perse. Pourtant à la différence de la Mésopotamie, cela ne marque pas la fin de la civilisation égyptienne : fiers de leur Histoire, les Egyptiens secoueront inlassablement le joug perse, avec plus ou moins de succès.
L'Égypte en cartes animées
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