François-Ferdinand de Habsbourg, fils de l'archiduc Charles, est devenu l'héritier de l'empire austro-hongrois suite au suicide de son cousin, l'archiduc Rodolphe, à Mayerling en 1889.
D'un esprit indépendant, il effectue trois ans plus tard un grand périple qui le mène en Inde, au Japon et aux États-Unis, loin de la cour pesante de Vienne. Et en 1900, il défie son oncle l'empereur François-Joseph Ier en épousant par amour une aristocrate tchèque, Sophie Chotek. Il doit renoncer solennellement à ce que leurs enfants puissent un jour accéder au trône.
Mais autant l'archiduc se montre chaleureux et tendre dans l'intimité de sa famille, autant il est en public d'un abord glacial, sans charisme et sujet à de brusques accès de colère.
Son oncle l'apprécie moins que quiconque. En 1913, il lui concède néanmoins la mainmise sur les affaires militaires avec le titre d'inspecteur général des forces armées. À ce poste, il manifeste son aspiration à réformer la Double-Monarchie et remettre en cause la suprématie de la noblesse magyare sur la Transleithanie (la partie gouvernée par les Hongrois). Ainsi songe-t-il à introduire le suffrage universel en Hongrie et donner des droits politiques aux minorités slaves de l'empire, à égalité avec les Autrichiens germanophones et les Hongrois.
Ce projet politique déplaît aux Hongrois comme aux nationalistes serbes de Belgrade. Ces derniers comprennent en effet qu'ils pourraient perdre toute chance de créer autour de Belgrade une « Grande Serbie » si les Serbes d'Autriche-Hongrie voyaient Vienne combler leurs voeux.
Autant dire que l'assassinat à Sarajevo de François-Ferdinand et de sa femme (le jour de leur quatorzième anniversaire de mariage !) comble d'aise beaucoup de monde, dans son propre pays comme en Serbie et aussi en Russie, alliée de celle-ci.
Ses derniers mots, à l'instant de mourir, sont pour sa femme : « Sophie, Sophie, ne meurs pas. Reste en vie pour nos enfants ».
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