Courbet

Bourgeois et socialiste


Fils d'un propriétaire terrien de Franche-Comté, Gustave Courbet naît à Ornans (Doubs) et conservera toute sa vie un vif attachement pour la ville et la région de son enfance.

Contemporain du Second Empire et de Napoléon III, il cultive une technique de peinture conventionnelle mais se veut révolutionnaire et provocateur par le choix des sujets, ce qui lui vaut d'être désigné comme le chef de file de l'école réaliste aux côtés de Daumier et Millet.

Un autre regard

Il se fait enfin remarquer au Salon de 1850-1851 avec trois toiles monumentales : Une après-dîner à Ornans, Les casseurs de pierre (l'oeuvre n'existe plus) et surtout Un enterrement à Ornans. Cette dernière est une forme de parodie du Sacre de Napoléon par David. Les personnages sont montrés à taille réelle mais dans toute leur crudité et leur médiocrité.

Au Salon de 1853, il va plus loin en détournant à sa manière les canons de la peinture académique avec Les Baigneuses. Cette toile montre deux femmes dans un sous-bois. Mais au lieu d'en mettre en valeur la beauté, le peintre en souligne les défauts : cellulite, bourrelets inesthétiques, pieds sales, bas défait... Pourtant, il se trouve un riche amateur de Montpellier, Alfred Bruyas, pour acheter l'oeuvre au prix conséquent de 3 000 francs. La toile ci-dessous, Bonjour, Monsieur Courbet (1854) montre la rencontre du peintre avec Alfred Bruyas, accompagné d'un valet et de son chien.

La Rencontre ou Bonjour Monsieur Courbet, par Gustave Courbet (1854, musée Fabre, Montpellier)

Soucieux de répondre aux goûts de sa clientèle, l'artiste produit beaucoup de paysages et de portraits sur commande mais aussi des images érotiques comme la toile ci-dessous, qui représente des amours saphiques sous un titre anodin, Le Sommeil (1866, Paris, Petit Palais).

Une autre toile érotique, L'Origine du monde, lui vaut un regain de notoriété de nos jours, plus d'un siècle après sa mort. Commandée en 1866 par un riche diplomate turco-égyptien, Khalil Bey, amateur de toiles coquines, l’œuvre a été aussitôt cachée derrière un rideau vert et, dès lors,n'a plus été montrée qu’à une poignée de privilégiés, dont Maxime du Camp. Acquise plus tard par le philosophe Jacques Lacan, elle entre enfin dans les collections publiques. Depuis 1988, elle est exposée dans une petite salle discrète du musée d'Orsay, à Paris.

Le sommeil, par Gustave Courbet, 1866 (toile,  140x200 cm,  Paris, Petit Palais)

Conséquent avec lui-même, Courbet refuse en 1870 la Légion d'honneur proposée par le gouvernement de Napoléon III. Après que celui-ci eut été renversé par les républicains, il participe à la Commune de Paris comme conseiller municipal du 6e arrondissement et président d'une Commission pour la protection des beaux-arts. Un décret inspiré par ladite commission ordonne d’abattre la colonne Vendôme, témoin honni de l'ère napoléonienne. Il semble toutefois que Courbet était absent lorsque la décision a été prise et que lui-même préconisait simplement qu’elle soit déplacée.


Arrêté le 7 juin 1871 et interné à Sainte-Pélagie, le peintre est condamné à six mois de prison et à une forte amende en raison de sa participation à la Commune. Après quoi, il reprend son atelier à Ornans et s’entoure de plusieurs élèves. Mais cette trêve ne dure pas. Il est poursuivi en justice sous l’accusation d’avoir fait abattre la colonne Vendôme pendant la Commune. Ses biens sont saisis et il doit s’exiler en Suisse où il finit ses jours le 31 décembre 1877.

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