François-Joseph Ier monte sur le trône d’Autriche le 2 décembre 1848, en pleine effervescence révolutionnaire, suite à l'abdication de son oncle Ferdinand Ier, coupable d'excès de faiblesse.
D'une longueur exceptionelle (68 ans), son règne va offrir à l'empire des Habsbourg un dernier éclat avant une fin douloureuse.
Les armées autrichiennes subissent une grave défaite à Sadowa, en 1866, face à l’armée prussienne. Se détournant dès lors des affaires allemandes, François-Joseph et son épouse Élizabeth, la légendaire « Sissi », transforment l’empire autrichien en une double monarchie axée sur le Danube : l’Autriche-Hongrie.
Autrichiens de langue allemande et Hongrois s’administrent en toute indépendance, chacun de leur côté, en prêtant simplement allégeance à leur souverain commun mais sans laisser la même autonomie aux peuples qui leur sont rattachés comme les Tchèques ou les Roumains.
Avec sa structure politique très souple, l'Autriche-Hongrie est un précurseur de l'Europe actuelle. Elle jouit pendant un demi-siècle d'un immense rayonnement culturel. De Prague à Cracovie en passant par Vienne et Trieste, toute l'Europe centrale en conserve la nostalgie dans son architecture comme dans son art de vivre.
François-Joseph Ier, empereur d'Autriche et roi de Hongrie, supervise de son autorité morale les deux gouvernements qui co-dirigent ses États.
C'est un homme consciencieux mais sans grande largeur de vues. Il se consacre à son métier de roi avec sérieux et lenteur, en suivant avec attention tous les dossiers. Son bureau austère du palais de Schönbrunn témoigne de ses manières de bureaucrate besogneux, appliqué et maniaque.
Mais après plusieurs tragédies personnelles (l'exécution de son frère Maximilien, le suicide de son fils Rodolphe et l'assassinat de son épouse « Sissi »), au terme de sept décennies de règne, le vieil empereur désabusé va entraîner ses peuples dans la Grande Guerre.
Le 29 juillet 1914, dans une proclamation À mes peuples, il affirme : « J'ai tout examiné et tout pesé : c'est la conscience tranquille que je m'engage sur le chemin que m'indique mon devoir ». Il ne verra pas la fin de la guerre. L’Autriche-Hongrie non plus car elle va céder la place à plusieurs États rivaux : Autriche, Hongrie, Roumanie, Tchécoslovaquie, Yougoslavie.
Faut-il l'avouer ? François-Joseph est moins connu aujourd'hui que sa femme, la princesse bavaroise Élisabeth, surnommée « Sissi », dont l'opulente chevelure avait séduit l'héritier des Habsbourg !
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