La présence humaine est avérée en Chine depuis 1,8 million d'années. La période néolithique (naissance des villes et de l'agriculture) commence au VIe millénaire av. J.-C. sur les rives du fleuve Jaune, où on été retrouvés des fragments de poteries peintes.
Si la tradition prête à « Trois Augustes » et « Cinq Souverains » la fondation de la civilisation chinoise, la première dynastie historiquement avérée est celle des Shang, qui règne entre 1766 et 1122 av. J-C., sur le territoire du Henan oriental. On y pratique l'agriculture et l'élevage, fabrique des objets en bronze très élaborés et utilise une écriture pictographique. De cette époque date l'expression « empire du Milieu ».
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Les Chinois appellent officiellement leur pays Zhongguo (« le pays du Milieu »). Eux-mêmes se disent Han ou fils de Han en référence à la dynastie mise en place par Liu Bang, après la mort du Premier Empereur.
Les mots Chine et Chinois par lesquels nous désignons le pays et ses habitants viendraient selon certaines hypothèses de Qin, la dynastie du Premier Empereur, selon d'autres, de sseu, qui désigne en chinois la soie, le principal produit d'exportation du pays sous l'Antiquité. Les Romains eux-mêmes appelaient la Chine : Serica (« le pays de la soie »).
À partir du XIIe siècle avant notre ère, la puissance des Shang est éclipsée par celle des Zhou, une tribu vassale. Les Zhou n'empêchent cependant pas la prolifération de petits États à caractère féodal dans la région.
Les VIe et Ve siècles av. J.-C. voient naître deux figures amenées à influencer profondément la pensée chinoise : Confucius et Laozi (ou Lao-tseu). Confucius ne laisse pas une pensée spéculative mais une « voie à suivre » dans l'action, fondée sur la vertu, la transmission du savoir et le respect pour « l'Antiquité », assimilée à un ordre parfait. Le message de Laozi est plus métaphysique et mêle recherche de l'harmonie individuelle, culte de la nature et des ancêtres.
À partir du VIIIe siècle av. J.-C. se produit un mouvement de concentration des petites chefferies qui forment des États plus puissants. Parmi ces « Royaumes combattants » qui se livrent des guerres incessantes, celui des Qin s'affirme comme le plus redouté. À la fin du IIIe siècle av. J.-C., les Qin vainquent leurs derniers ennemis et mettent sur pied un immense empire centralisé.
Shi Huangdi, Premier Empereur Qin, que l'on surnomme « le César chinois », impose une langue, des lois et des unités de mesures uniques pour tout le territoire. Il est considéré comme le premier empereur chinois.
Peu après sa mort, un aventurier du nom de Liu Bang (Gaozu) prend le pouvoir et fonde la dynastie des Han, amenée à perdurer quatre siècles. Il rallie au pouvoir les sages confucéens, dont le premier empereur avait fait brûler les livres, et confère ainsi une légitimité religieuse au pouvoir des Han.
Les Han s'appliquent à « siniser » l'empire en installant des Chinois en Corée ou dans les provinces du sud et en imposant par la force une « pax sinica » à l'Asie centrale. Ils permettent ainsi l'ouverture de la Route de la Soie et des contacts commerciaux avec Inde et empire romain. Au Ier siècle de notre ère, des voyageurs indiens commencent également à introduire le bouddhisme en Chine.
Le pouvoir Han sombre en 220 après J.-C., sous la pression des révoltes paysannes et de sa corruption interne. La Chine entre alors dans une nouvelle période de morcellement.
Il faut attendre le VIIe siècle pour que Taizong le Grand et la dynastie des Tang réussissent à réunifier la Chine, jusqu'au Turkestan à l'ouest. Le confucianisme redevient alors doctrine officielle de l'État.
Toutefois, au milieu du VIIIe siècle, la rébellion d'An Lushan, chef de guerre d'origine turque, entraîne l'empire dans une totale anarchie, occasionnant des millions de morts. Après le recensement de 754, qui évaluait la population de la Chine à 52 millions d'habitants, celui de 834 n'en relève plus que 30 millions. Au début du Xe siècle, la dynastie Tang s'effondre, en butte aux révoltes populaires et surtout aux poussées de ses voisins, les nomades turcs et ouïgours.
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À la haute Antiquité de la Chine, avec les Shang, succède l'époque féodale des « royaumes combattants » puis les empires de l'époque classique, des Han aux Tang...
La période de chaos qui s'ensuit, surnommée période des Cinq dynasties et des Dix États, prend fin grâce au charisme d'un guerrier, qui devient empereur sous le nom de Song Taizu et fonde la dynastie des Song.
La Chine des Song donne naissance à une civilisation florissante qui utilise l'imprimerie et le papier-monnaie, invente la poudre et valorise la littérature et la peinture. Cependant, les Song ne dominent pas l'intégralité de l'empire des Tang mais doivent se contenter du sud du fleuve Jaune, tandis que deux autres États occupent le Nord et l'Ouest de la Chine actuelle.
C'est donc à une Chine tricéphale que s'attaque le terrible Gengis Khan au début du XIIIe siècle. Les Mongols dévastent d'abord Pékin, la capitale du Nord, mais épargnent le Sud. Le petit-fils de conquérant, Kubilaï Khan, achève la conquête. Il s'attaque à l'empire des Song et s'empare de Hangzhou, la prestigieuse capitale des Song. Le 11 février 1276, la dernière impératrice Song lui remet le grand sceau de l'empire qui confirme sa nouvelle légitimité.
Exit les Song, donc, remplacés par la dynastie mongole Yuan.
L'empereur mongol Kubilaï Khan réunifie la Chine et installe sa capitale à Pékin qu'il fait renaître de ses cendres. Bien qu'il soit le premier étranger à régner sur la Chine, il respecte ses coutumes, tout en valorisant le bouddhisme plus que les autres philosophies. La Chine s'ouvre à nouveau aux échanges avec l'Occident. Marco Polo y est reçu très courtoisement.
Néanmoins, la fierté chinoise s'accommode mal d'un souverain étranger...
Au milieu du XIVe siècle, un fils de paysans mène une révolte contre les Yuan. Nankin et Canton, puis Pékin, tombent, forçant les Mongols à regagner leurs steppes. Le chef rebelle Zhu Yuanzhang instaure la dynastie des Ming sous le nom de règne Hongwu.
Sous le règne des Ming, la pression des Européens sur la Chine s'accentue. En 1557, les Portugais s'installent à Macao. Les souverains ne semblent pas s'en inquiéter outre mesure, préoccupés en priorité par la menace mongole qui perdure derrière la Grande Muraille. Le danger viendra finalement du nord, sous la forme d'une poussée mandchoue à la fin du XVIe siècle. L'artillerie fournie par les missionnaires jésuites permet dans un premier temps de les repousser aux portes de Pékin, mais la ville finit par tomber en 1644.
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L'Empire du Milieu connaît au cours du deuxième millénaire une alternance de dynasties nationales et étrangères : Song, Yuan (Mongols), Ming, Qing (Manchous)...
Les Qing mandchous prennent les rênes de l'empire du Milieu. L'empereur Kangxi, le « Roi-Soleil » chinois , le hisse à un très haut niveau de prospérité. Au XVIIIe siècle, sa population passe de 100 à 300 millions d'individus, en partie grâce à un radoucissement du climat qui favorise les récoltes !
Mais quand l'ambassade Macartney se présente à Pékin en 1793, le vieil empereur Qianlong en mesure mal la signification... Au XIXe siècle, la Chine va se montrer incapable de résister à la rapacité des commerçants occidentaux et en particulier anglais.
Ces derniers mènent contre elle deux « guerres de l'opium », qui débouchent sur des traités humiliants dont le traité de Nankin (1842).
L'impératrice douairière Cixi est impuissante à restaurer l'autorité impériale et, en 1912, peu après sa mort, les forces républicaines contraignent le dernier empereur à l'abdication.
Au terme d'une longue guerre civile, ponctuée par la Longue Marche et la terrible invasion japonaise, les communistes s'emparent du pouvoir en Chine continentale.
Le 1er octobre 1949, à Pékin, du balcon de la Cité Interdite des anciens empereurs, Mao Zedong proclame l'avènement de la République populaire de Chine. Le 1er octobre est depuis lors devenu fête nationale en Chine populaire.
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De la révolution du « Double-Dix » (1911) à la victoire du parti communiste, voici le long cheminement de la Chine en quête de stabilité et de paix, entrecoupé par la guerre civile entre Guomindang et communistes, invasion nippone et Longue Marche...
La littérature en langue française concernant l'histoire de la Chine est des plus réduites.
Deux titres dominent tous les autres : Histoire de la Chine par René Grousset (1942, Stock) et Le Monde chinois par Jacques Gernet (1972, Armand Colin). À côté de ces classiques incontournables sur la longue histoire événementielle de la Chine, La civilisation chinoise de Marcel Granet (1929, Albin Michel) offre un aperçu très complet et passionnant de la société et de la mentalité chinoises issues de la période des Han. Notons enfin un ouvrage récent : La Chine classique (Ivan Kamenarovic, Les Belles Lettres, 1999), qui accorde une plus grande place aux aspects sociaux et culturels mais reste confiné à la période d'avant les Mongols et le XIIe siècle.
De Formose à Taïwan
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Maëlle Thomas-Bourgneuf (20-09-2020 15:24:18)
Juste 2 précisions : beaucoup de sinologues pensent que Lao-zi n'a jamais existé, et que c'est une compilation de traditions orales. Personnellement, je trouve que "LE MONDE CHINOIS" de Jacques Ge... Lire la suite
Lopez Jean-Claude (28-03-2016 20:46:31)
Merci et bravo pour cet article Une question se pose cependant:Qui est véritablement chinois? un brassage de différentes peuplades d'Asie à l'instar du brassage Européen...la définition des fro... Lire la suite