Le 7 novembre 1987, Habib Bourguiba, président à vie de la Tunisie, surnommé le « Combattant suprême » en raison de son combat pour l'indépendance du pays, est déposé par son Premier ministre, Zine el-Abidine Ben Ali (51 ans), qui fait valoir un empêchement dû au grand âge (84 ans) et à une santé défaillante.
Des commentateurs en mal de floklore qualifient cette opération de « Révolution du jasmin » (le jasmin est la fleur fétiche de la Tunisie).
Le nouvel homme fort du pays justifie ce qui ressemble à un coup d'État par la crainte d'une guerre civile avec les islamistes du mouvement Ennahda. Avec un incontestable savoir-faire, Ben Ali, qui fut auparavant général puis ministre de l'Intérieur, va neutraliser les islamistes en douceur et engager la Tunisie dans la voie du libéralisme économique tout en maintenant une forte pression policière.
Le pays, sous sa férule, connaît une rapide modernisation, tant sur le plan économique que sur celui des moeurs. Il se rapproche des normes européennes par le niveau d'éducation comme par l'indice de fécondité (2 enfants par femme en 2009). On peut y voir le résultat d'un effort engagé dès l'indépendance, sous la présidence de Bourguiba.
Mais, à partir de la fin des années 1990, le président et sa famille, protégés par la censure, profitent de leur situation pour s'enrichir sans vergogne jusqu'à l'explosion révolutionnaire de janvier 2011.
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