Le dictionnaire de l'Histoire

Les perruques (du latin pilus, "poil") étaient déjà très courantes dans les civilisations antiques comme en Égypte et à Rome où elles étaient utilisées comme des accessoires de séduction, même si César leur préférait la couronne de lauriers pour cacher sa calvitie sur les portraits officiels.

Elles ont ensuite connu une longue traversée du désert au Moyen Âge qui, à l'exemple de saint Bernard de Clairvaux, y voyait une invention du Diable.

Il faut attendre le XVIIe siècle, sur le crâne trop déplumé de Louis XIII, pour qu'elles fassent un retour triomphal. Ne pouvant suivre la mode d'alors qui voulait que la virilité se reflète dans une crinière à la Samson, ce roi décida en effet de remédier à sa calvitie par l'adoption d'une belle perruque. Rapidement, l'accessoire devient vite indispensable à qui voulait se faire bien voir.

Quelques années plus tard, ce fut au tour de son fils, Louis XIV, d'y avoir recours : alors que le jeune homme de 20 ans était fier de ses beaux cheveux, il les voit se détacher l'un après l'autre, victimes d'une mauvaise fièvre. Et voilà comment la perruque entra dans les cabinets de toilette de ces messieurs (puis des dames) pour cacher à la fois la calvitie et les effets de la syphilis. Sans compter qu'il était plus facile de se débarrasser des poux en faisant bouillir le postiche qu'en se lavant désespérément la tête !

En véritables cheveux pour les plus riches ou en crins de chèvre pour les moins aisés, la perruque devint rapidement l'objet d'une véritable industrie et une grande source de richesse pour la France, qui peut se targuer de l'ouverture des premiers salons de coiffure dans les années 1670. À la brigadière, à nœuds, à queue nattée... À chaque époque et à chaque corps de métier son type de perruque ! Mais, symbole de l'Ancien Régime, cet ornement ne survécut guère à la Révolution que dans certaines professions avant de disparaître presque totalement face aux progrès de l'hygiène et au triomphe du naturel.