Le monde au Moyen Âge (622-1453)

La région est conquise par les Arabes dans les années 640 sous le califat d’Othman, ce qui va profondément modifier les équilibres en place. Les royaumes antiques disparaissent, mais les Arméniens et les Géorgiens conservent leur religion chrétienne et leurs traditions. L’Albanie du Caucase connaît toutefois une trajectoire différente puisqu’elle s’islamise peu à peu et finit par perdre son identité propre. Enfin la Lazique profite de l’affaiblissement de l’empire byzantin face aux Arabes pour retrouver son indépendance en 786 : elle devient alors le royaume d’Abkhazie.

L’Ibérie tente à plusieurs reprises de restaurer son indépendance avec l’aide de Byzance et de l’Abkhazie, mais toujours de façon éphémère. Finalement, c’est l’Arménie qui profite de l’affaiblissement des califes abbassides pour reformer un royaume plus durable en 885, dirigé par la dynastie des Bagratides. Trois ans plus tard, l’Abkhazie profite de l’isolement de l’Ibérie pour conquérir une partie du territoire. Enfin un 2^e royaume arménien émerge peu après autour du lac de Van en 908, le Vaspourakan. Cette époque marque le renouveau de l’Arménie. Vers la fin du Xe siècle, les églises fleurissent autour du lac de Van et de la capitale des Bagratides Ani.

A la fin du Xe siècle, l’affaiblissement de l’Abkhazie permet l’essor de pouvoirs locaux qui se chargent d’agrandir leurs territoires. Finalement, Bagrat III de la dynastie des Bagratides profite de l’absence d’héritier pour réunifier tout le pays en 1010. C’est l’acte de naissance du royaume de Géorgie.

Tandis que la Géorgie rayonne et se couvre de fresques et d’églises, l’Arménie doit faire face au retour en force de l’empire byzantin. Celui-ci s’empare du Vaspourakan en 1021, puis s’empare de l’Arménie des Bagratides en 1045.

Pour accélérer la rechristianisation dans les territoires musulmans récemment conquis, les Byzantins encouragent les Arméniens à s’installer en Cilicie, ce qui entraîne une première vague de migrations. Puis les Turcs seldjoukides arrivent peu après et ils s’emparent d’Ani en 1064, ce qui provoque une 2^e vague de migration arménienne vers la Cilicie. Puis en 1071, l’armée byzantine s’effondre face aux Turcs à la bataille de Mantzikert. La capitale de la Géorgie tombe 3 ans plus tard. Finalement, c’est en Cilicie que les Arméniens poursuivent la résistance aux côtés des Byzantins en y fondant des principautés indépendantes.

En 1095, la Première Croisade permet la constitution d’un véritable état arménien aux côtés des états latins. La fragmentation du sultanat seldjoukide permet également à la Géorgie de retrouver son indépendance en 1110 sous l’impulsion de David IV. Celui-ci agrandit ensuite fortement son royaume vers l’Arménie. Cette époque constitue un siècle d’or pour la Géorgie et marque aussi l’apogée de l’Arméno-Cilicie : celle-ci profite de la rivalité entre les Latins et les Byzantins pour s’étendre vers l’ouest, et elle s’érige en royaume sous le règne de Léon II en 1199.

La situation dure jusqu’à l’arrivée des Khwarezmiens qui s’emparent de la Géorgie en 1225. Mais l’empire khwarezmien s’effondre lui-même face aux Mongols qui ravagent la région de 1236 à 1242 : finalement, le royaume de Géorgie subsiste en tant qu’état vassal des Mongols, mais il ne retrouvera jamais plus son éclat.

Quant au royaume arménien de Cilicie, il décide de s’allier aux Mongols face aux musulmans, ce qui le sauve de l’invasion. Mais très vite, il se trouve confronté à l’expansion de l’Egypte des Mamelouks : les Arméniens deviennent tributaires à partir de 1269, ce qui n’empêche pas les Mamelouks de poursuivre leurs raids. Finalement, la Cilicie moribonde finira par être récupérée par les Latins de Chypre en 1341 avant de disparaître complètement en 1375. Il faudra attendre le XXe siècle avant de voir les Arméniens reprendre leur indépendance.

Avant de détailler l’épopée des Mongols, il reste encore à voir le dernier pays qui tombera dans leur escarcelle, et pas des moindres : la Chine des Song. Rendez-vous dans le prochain épisode.

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