Sitting Bull (1831 - 1890)

À la tête d'une coalition indienne

Dans les Guerres indiennes qui voient s’affronter les peuples natifs américains et les colons européens, un chef Sioux se distingue dans la lutte contre l’envahisseur. Sitting Bull mène une coalisation de Sioux, Cheyennes et Arapahos et remporte une brillante victoire à la bataille de Little Bighorn, où l’un des plus célèbres ennemis des Indiens, le général Custer, trouve la mort.

Charlotte Chaulin
Jeunesse du chef indien

C’est dans l’actuel Dakota du sud que le jeune membre de la tribu des Sioux Lakota voit le jour en 1831. Formé comme guérisseur, il combat vaillamment un Crow à l’âge de 14 ans, ce qui lui vaut le surnom « Tatanka Iyotake », en anglais « Sitting Bull », en français « Bison assis » ainsi qu’une plume.  

Le chef sioux Sitting Bull (1831 - 15 décembre 1890)Chez les Sioux, arborer une plume d’aigle est une preuve que l’on a accompli un acte de bravoure. Celles-ci sont peintes, taillées, encochés, en fonction de l’exploit réalisé et peuvent intégrer un panache de plumes. Les grands chefs ont ainsi des coiffes qui descendent jusqu’aux pieds. 

Sitting Bull devient le chef de la tribu des Unkpapas, qui appartient aux Sioux Lakota, et étend leur territoire de chasse vers l’ouest. Sauf qu’à l’ouest, les colons grappillent de plus en plus de terres, massacrent les bisons et élèvent des forts.  Les échauffourées se multiplient dans les années 1860. En 1866, Sitting Bull commande une attaque contre Fort Buford, situé à la confluence des rivières Missouri et Yellowstone. 

En 1868, les Sioux acceptent de faire la paix avec le gouvernement américain. Le second traité de Fort Laramie leur garantit une réserve dans le sud-ouest du Dakota du Sud. C’est officiel : leurs montagnes sacrées, les Black Hills, leur appartiennent. Mais comme tous les traités de paix entre colons et Indiens, celui de Fort Laramie ne dure guère longtemps. 

Avec la crise financière de 1873, le président américain Grant estime que l’économie a besoin d’or en abondance. C’est la ruée vers l’or. L’année suivante, on en trouve dans les Black Hills. 15.000 blancs occupent alors le territoire des Sioux, violant le traité de paix sans vergogne. 

En 1876, Sitting Bull réplique en coalisant les nations indiennes des Grandes plaines contre ces « face de chiens », qu’il appelle ainsi en raison de leur barbe. Sioux, menés par le chef Crazy Horse, Cheyennes et Arapahos rejoignent les rangs de Sitting Bull. 

Pour lutter contre cette coalition, l’impitoyable général Sheridan qui a pris la tête de la lutte contre les Indiens après la Guerre de Sécession, prône une guerre totale en traquant femmes et enfants et détruisant les abris, réserves de nourriture et chevaux des Indiens. Il met en place une stratégie militaire visant à prendre en tenaille la coalition de Sitting Bull. Mais suite à la défaite du général Crook face à Crazy Horse à Rosebud-Creek le 17 juin 1876, ses troupes ne peuvent rejoindre celles du général Custer. Le général George Armstrong Custer (35 ans) est à la tête du 7ème régiment de cavalerie. Héros de la guerre civile, il compte bien rehausser son prestige militaire déclinant.

De son côté, Sitting Bull prépare la guerre en effectuant une danse du soleil pendant trente-six heures après s’être fait prélever cinquante morceaux de chairs sur chaque bras. Une cérémonie qui lui offre une vision prometteuse : les Indiens vont l’emporter sur les Blancs. 

La bataille de Little Bighorn (25 juin 1876), gravure de propagande
La victoire à Little Bighorn

Dimanche 25 juin 1876 au matin, les éclaireurs du 7ème régiment de Custer repèrent Sitting Bull dans la gorge de la rivière Little Bighorn. Les Crows, qui combattent aux côtés des Américains, préviennent Custer : les Sioux sont bien trop nombreux. Le général, bien trop confiant, lance l’assaut. Il trouve la mort dans ce carnage total.

Après la victoire de Little Bighorn, le général Miles se lance aux trousses de Sitting Bull qui décide de rejoindre le Canada. Là-bas, il se lie d’amitié avec l’inspecteur James Walsh de la Police montée du Nord-Ouest. Ce dernier assure leur protection en échange du respect des lois canadiennes et de l’absence de raids de l’autre côté de la frontière. Mais le Canada est sous pression et les Sioux manquent de bisons, surtout que les Américains déclenchent des incendies à la frontière pour empêcher les animaux de migrer au nord. Affamés, Sitting Bull et ses hommes rentrent au pays. 

Buffalo Bill et Sitting Bull à Montréal en 1885. En agrandissement : Chef Crowfoot, fils de Sitting Bull, vers 1885.

De retour aux États-Unis, Sitting Bull rend son arme à Fort Buford, celui-là même qu’il avait attaqué vingt ans plus tôt, le 19 juillet 1881. Le chef Sioux est fait prisonnier de guerre pendant deux jusqu’à ce que le gouvernement cesse de le considérer comme une menace. Sitting Bull rejoint ensuite la réserve de Standing Rock en mai 1883. 

À 64 ans, Sitting Bull participe aux tournées du Wild West Show, ces spectacles itinérants du célèbre Buffalo Bill qui font revivre le mythe de la conquête de l’ouest. Le jugeant trop populaire, les autorités américaines lui ordonnent de retourner dans sa réserve de Standing Rock, dans le Dakota du nord. 

Depuis Standing Rock, Sitting Bull se bat contre les manigances du gouvernement qui extorque des terres aux Indiens. En 1890, les allocations sont supprimées et les Indiens ont interdiction de chasser. La faim et le désespoir donnent naissance à un mouvement religieux : la Ghost Dance, « Danse des Esprits », qui promet une revanche sur les Blancs. Craignant un soulèvement, le général Miles ordonne l’arrestation de Sitting Bull. Pourtant non converti au mouvement, le chef sioux est coupable de l’avoir toléré.  

La tâche incombe à la police indienne formée de Lakotas qui se sont retournés contre leur chef. Mais l’arrestation de Sitting Bull, qui se déroule d’abord dans le calme, prend une autre tournure lorsque Crow Foot, le fil du chef Sioux, crie à son père qu’il ne devrait pas se laisser faire. Les coups partent, Sitting Bull reçoit une première balle puis une deuxième derrière la tête. Il meurt en décembre 1890.

Avertis de la mort de Sitting Bull, des centaines de Sioux s’enfuient par crainte d’être tués eux aussi. Rattrapés par le 7ème régiment, ils seront victimes d’un véritable massacre à Wounded Knee. 


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Les États-Unis
Publié ou mis à jour le : 2021-06-23 11:03:54

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