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La France de la Renaissance

La Renaissance évoque immédiatement les châteaux de la Loire, Chenonceau et son pont sur le Cher, le Clos Lucé qui accueillit Léonard de Vinci, et peut-être le plus iconique, le toujours splendide (et inutile) Chambord, qui surgit aux yeux du visiteur comme un mirage né d’un rêve de François Ier. Toutefois cette époque est aussi celle où le commerce se développe, où les villes se couvrent d’une parure monumentale et où sont érigées des églises splendides. Herodote.net vous en propose un choix, naturellement partiel et partial, sans entrer dans les considérations stylistiques.

Le château de Chambord au lever du jour. Avec l'agrandissement, découvrez Chambord vu du ciel.

Si on n’a jamais complètement fait le tour des châteaux de la Loire, on peut aussi découvrir des merveilles ailleurs. L’Île-de-France en concentre naturellement plusieurs, à commencer par le méconnu Écouen, au nord de Paris, qui abrite le musée national d’histoire de la Renaissance : une belle idée de visite, a fortiori en cette période où l’aéroport de Roissy, voisin, et ses nuisances, fonctionne au ralenti. Le château-musée est aisément accessible à partir de la gare SNCF, au terme d'une courte marche dans la forêt.

Château de Fontainebleau. En agrandissement : le Château de Saint-Germain-en-Laye.Le Louvre et son aile Lescot (du nom de son architecte, employé par François Ier et Henri II) sont également incontournables, comme Saint-Germain en Laye et Fontainebleau avec son incroyable escalier et sa galerie François Ier où plane encore le souvenir de la visite de Charles Quint en 1539. En Eure-et-Loir, c’est le souvenir de Diane de Poitiers, favorite d'Henri II, qui imprègne les vestiges conservés (l’aile gauche et la chapelle) du château conçu par Philibert Delorme.

La plupart des châteaux de l’époque ont en effet été profondément remaniés ou détruits par la suite, si bien qu’il est parfois difficile de se faire une idée de ce à quoi ils ressemblaient à l’époque. Celui de Maintenon (Eure), profondément remanié au début du XVIe siècle, le fut de nouveau plus tard par Mme de Maintenon.

Il en est de même à Coulonges-sur-l’Autize (Deux-Sèvres), reconstruit sur les vestiges de la forteresse médiévale, rasée sur ordre de Louis XI : son état lors de l’achèvement des travaux en 1568 est inconnu, le XVIIIe siècle ayant entraîné de nombreuses dégradations, mais l’état actuel justifie amplement une visite.

Château de la Rochefoucauld. En agrandissement : le Château d'Ancy-le-Franc.Au château de la Rochefoucauld (Charente), on perçoit encore bien la reconstruction des années 1520, qui fut l’un des chantiers les plus imposants de la Renaissance en France et intégra les éléments médiévaux (un peu comme Saint-Germain-en Laye) aux innovations comme l’escalier hélicoïdal. À Ancy-le-Franc (Yonne), construit entre 1538 et 1546, nul besoin d’être spécialiste en histoire de l’art pour sentir l’évolution vers le classicisme, tout en symétrie, et admirer un ensemble de peintures historiques et mythologiques presque sans égal.

Le Sud de la France comprend également de nombreux châteaux de la Renaissance. Une visite au château de Pibrac (Haute-Garonne) en briques rouges, ou à celui de Montal (Lot), érigé entre 1519 et 1534 en surplomb de la Dordogne, suffisent, parmi bien d’autres, à le démontrer.

Réduire la Renaissance aux châteaux érigés par les rois et grandes familles nobles serait toutefois passer à côté des transformations économiques et sociales profondes de la période.

Le développement du commerce permet l’enrichissement des élites urbaines qui érigent des hôtels particuliers luxueux. C’est le cas de l’hôtel Escoville de Caen, largement reconstruit après la Seconde guerre mondiale, de la Maison Maillard à Dijon, du palais Granvelle à Besançon et plus encore de l’hôtel d’Assézat à Toulouse. Érigé sur les plans de Nicolas Bachelier, architecte toulousain, il abrite l'Académie des Jeux Floraux et également la fondation Bemberg et son musée, l’un des plus beaux et agréables de France.

Hôtel d'Assézat à Toulouse. En agrandissement : le centre historique de Lyon.Cet enrichissement conduit également à l’érection de monuments civiques comme le palais du parlement du Dauphiné à Grenoble (qu’on ne visite hélais que de manière exceptionnelle), l’hôtel de ville de Besançon, qui évoque la dureté minérale des palais florentins, ou encore le bureau des finances de Rouen.

Ce sont même parfois des quartiers entiers de l’époque qui ont traversé les siècles comme le Vieux Lyon ou l’extraordinaire Ville Haute de Bar-le-Duc.

Enfin, on n’oubliera pas que, si la Renaissance palatiale se caractérise par une rupture franche avec la tradition médiévale, l’architecture religieuse ne suit pas toujours le même chemin. Ainsi les enclos paroissiaux du Finistère, construits à grands frais grâce à l’enrichissement de la région productrice de lin et de chanvre utilisés pour la navigation, s’inscrivent dans la tradition gothique mâtinée d’innovations stylistiques. Ajoutons que les routes qui les relient permettent d’admirer le paysage sublime des Monts d’Arrée et qu’elles ne sont que très peu fréquentées, même en haute saison.

À l'opposé, le « royal monastère » de Brou, à la périphérie de Bourg-en-Bresse (Ain), demeure le plus beau témoin du gothique flamboyant en France... et le réceptacle d'une belle histoire d'amour.

Des hôtels particuliers urbains aux palais à la campagne, des monuments civiques aux églises, il y en a donc pour tous les goûts et tous les styles. N’hésitez pas à nous faire part de vos préférences !

Yann Coz

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Souverains français
Publié ou mis à jour le : 2020-08-11 22:46:14
Philippe Tchaidjian (12-08-2020 11:36:31)

Bonjour à tous et toutes Il est vrai que François Premier n'aura effectué que peu de séjours au château de Chambord et qu'il n'aura pas pu contempler ce chef-d'oeuvre du patrimoine architectu... Lire la suite

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