Louis XIV

Le roi qui aimait trop la guerre

Louis XIV peut se reprocher d'avoir trop cédé à sa passion de la guerre. Quatre guerres principales marquent son règne, chacune plus dure et plus longue que la précédente, passant du conflit de frontière à la guerre mondiale !

Les guerres du Roi-Soleil

- La guerre de Dévolution

Invoquant une coutume brabançonne, la «dévolution», Louis XIV revendique au nom de sa femme certaines provinces des Pays-Bas espagnols. Cette guerre de Dévolution contre l'Espagne tourne très vite à l'avantage de Louis XIV grâce à son Secrétaire d'État à la guerre, Louvois, et à Vauban, ingénieur talentueux qui enlève la citadelle de Lille le 27 août 1667.

Elle se conclut le 2 mai 1668 par le traité d'Aix-la-Chapelle. Le roi en tire quelques gains territoriaux mais aussi beaucoup de ressentiment envers les Provinces-Unies (Pays-Bas) et le grand pensionnaire Jan de Witt qui a monté contre la France une Triple-Alliance avec l'Angleterre et la Suède.

- La guerre de Hollande

À l'instigation de Louvois, nouveau ministre d'État, les Français envahissent la Hollande, avec le roi à leur tête, et franchissent audacieusement le Rhin le 12 juin 1672. Louis XIV refuse une offre de paix généreuse et du coup, les Hollandais se ressaisissent. Le 20 juin, ils n'hésitent pas à rompre les digues pour freiner la progression des troupes ennemies et protéger Amsterdam.

lls renversent qui plus est le gouvernement de Witt et portent à leur tête Guillaume III d'Orange, élu stathouder de Hollande et capitaine général des Provinces-Unies. Il va se révéler pendant trente ans l'ennemi le plus acharné du Roi-Soleil.

Avec la résurgence d'une nouvelle coalition européenne contre la France, la guerre de Hollande, qui devait n'être qu'une expédition éclair, va se révéler une guerre longue et coûteuse.

La guerre se conclut le 5 février 1679 par la paix de Nimègue qui permet à la France d'annexer la Franche-Comté et la Flandre du sud. Elle marque l'apogée du règne de Louis le Grand.

- Politique des Réunions et guerre de la Ligue d'Augsbourg

Trop sûr de lui-même, trop arrogant, Louis XIV prétexte d'arguments juridiques douteux pour réunir à la couronne des places fortes frontalières. C'est ainsi que, sans combat, il fait son entrée à Strasbourg le 24 octobre 1681. Ces « Réunions » ont le don d'irriter les souverains étrangers. L'Espagne se lance dans la guerre mais l'on convient très vite d'une trêve, signée à Ratisbonne le 15 août 1682.

À force d'accumuler contre lui les griefs de toute l'Europe, Louis XIV provoque le 9 juillet 1686 une nouvelle coalition : la Ligue d'Augsbourg. Le motif en est le Palatinat, dont le Prince Électeur vient de mourir.

La guerre, longue, rude et coûteuse, est marquée par le sac du Palatinat.  Malgré tout victorieux, Louis XIV se montre accommodant lors des traités de paix de Ryswick, en Hollande, les 20 septembre et 30 octobre 1697. La France ne garde pratiquement que Strasbourg et Sarrelouis des précédentes « réunions ».

- La guerre de la Succession d'Espagne

Le 16 novembre 1700, Louis XIV entérine le testament du roi d'Espagne Charles II de Habsbourg, mort le 1er novembre précédent sans héritier : il autorise son petit-fils, le duc d'Anjou, à ceindre la couronne d'Espagne sous le nom de Philippe V. De lui descend l'actuel roi Juan Carlos 1er.

Les grandes puissances se montrent a priori bien disposées mais le roi de France multiplie les provocations à leur égard. Il occupe les Pays-Bas espagnols (l'actuelle Belgique) et laisse planer la perspective d'une union dynastique avec l'Espagne.

Le 13 mai 1702, la Grande Alliance, qui regroupe les principales puissances de l'Europe du nord, y compris l'Angleterre, déclare la guerre à Louis XIV et à son petit-fils le roi d'Espagne. Commence la longue guerre de la Succession d'Espagne, ponctuée de famines et de défaites.

Marlborough (ancêtre de Churchill) remporte à Blenheim, en Allemagne, une victoire retentissante le 13 août 1704. La même année, la Royal Navy s'empare de Gibraltar.

Louis XIV sollicite la paix mais sa demande est repoussée. Alors il en appelle à la nation. Il se produit un sursaut patriotique. Le 11 septembre 1709, le maréchal de Villars arrête non sans mal les troupes austro-anglaises à Malplaquet, dans les Flandres.

L'Angleterre se retire de la coalition en 1711 et des négociations s'ouvrent le 29 janvier 1712 à Utrecht, en Hollande. Le 24 juillet 1712, alors que la France paraît en très mauvaise posture, le vieux maréchal de Villars remporte à Denain une victoire inespérée sur les Austro-Hollandais. Grâce à cette victoire, Louis XIV sauve les meubles.

Par le traité d'Utrecht du 11 avril 1713, Louis XIV cède aux Anglais Terre-Neuve, la baie d'Hudson et l'Acadie mais préserve l'essentiel. Notons que le traité d'Utrecht est rédigé en français et non plus en latin, faisant du français la langue de la diplomatie pour deux siècles.

L'Europe à la mort de Louis XIV

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La France apparaît en 1715, à la mort du monarque, comme le royaume le plus peuplé, le plus puissant et le plus prospère d'Europe, avec une vingtaine de millions d'habitants et une population en progression. La « ceinture de fer » de Vauban la protège durablement contre les risques d'invasion...

Publié ou mis à jour le : 2023-10-27 17:39:26
CHARLES (01-02-2024 09:45:51)

Louis XIV, un grand roi de France ? C'était un conservateur, la lumière de la pensée plus libre venait des Provinces-Unies, la Hollande si vous voulez. La guerre avec finalement toute l'Europe li... Lire la suite

Anonyme (19-12-2014 18:33:06)

> la dette de l'état atteint presque > 10 fois le PIB de l'époque... La dette de l'état à l'époque est sûrement bien connue, mais le PIB, lui, ne peut qu'être estimé (et j'ignore comment)... Lire la suite

zeugax (08-09-2013 16:20:43)

Vous oubliez de préciser que le royaume est totalement et durablement ruiné à la mort de Louis XIV : la dette de l'état atteint presque 10 fois le PIB de l'époque... Aux massacres du Palatinat v... Lire la suite

Bernard (07-05-2013 12:16:32)

" le maréchal de Villars arrête non sans mal les troupes austro-anglaises à Malplaquet, dans les Flandres." Si j'en crois les plaques commémoratives situées sur la route de Mons (Belgi... Lire la suite

MAZY (30-04-2013 16:55:05)

Très bon article de la part d'un érudit sur le règne de Louis "le grand"!

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